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Guillaume W. : Les gars, merci de répondre à nos questions. Comment ça se passe dans le monde de The Republic Of Wolves ?
TROW : Merci ! Tout va très bien de notre côté. Les choses se sont un peu calmées après la sortie de notre album et EP, mais il y a toujours plein de choses excitantes qui nous arrivent. En ce moment, nous nous concentrons plus sur les concerts que sur autre chose.
Varuna est sorti le 30 novembre dernier. Le fait incroyable est que vous avez autoproduit cet album et vous l’avez aussi sorti vous-mêmes. Quelles ont été les réactions jusqu’à présent ?
Les réactions ont été excellentes. Plus que tout ce que nous aurions pu espérer. Nous sommes tellement reconnaissants d’avoir de tels fans et pour le fait que notre musique semble toucher de plus en plus de gens. C’est une vraie récompense de voir que des personnes du monde entier nous remarquent, plus spécialement car nous travaillons dur pour tout ça.
Vous avez réussi à empêcher le leak de l’album avant sa sortie. Etait-ce important pour vous ?
Clairement, c’était important. Nous voulions être sûrs de pouvoir sortir cet album par nous-mêmes, et l’idée que certaines personnes le reçoivent avant la date prévue nous a fait très peur. Nous avons envoyé des copies promotionnelles à quelques personnes [On en faisait partie, NDLR.] pour des chroniques et nous leur avons expliqué la situation en leur demandant de ne l’envoyer à personne d’autre. Qu’ils aient respecté notre demande, et ainsi gardé l’album sous clés, veut dire beaucoup pour nous. Je pense que le fait que nous l’avons sorti nous-mêmes y a été pour beaucoup, puisque lorsqu’un label s’en charge, de nombreuses personnes sont impliquées et ont accès au matériel.
Etait-ce votre décision de ne pas impliquer de labels ? Et seriez vous intéressés par un label pour une future sortie ou préférez vous continuer en DIY ?
Nous avons eu plusieurs offres de labels dans le passé, mais rien n’a jamais vraiment retenu notre attention. Pour le moment, nous apprécions notre indépendance, dans un sens, nous attendons de voir jusqu’où cette situation peut nous mener. Nous avons l’option de sortir notre album sur un label, mais nous aurions du faire des compromis que nous n’étions pas prêts à faire. Nous aimons avoir le contrôle total de ce que nous faisons avec ce projet, et à cet instant précis, nous sommes heureux de la manière dont se déroulent les choses. Cela ne veut pas dire que nous serions opposés à l’intervention d’un label dans le futur, car c’est une possibilité. Nous devons juste attendre de voir ce qui va se passer.
Pour vous, quels sont les avantages et les inconvénients d’être un groupe indépendant ?
Il n’y a pas beaucoup d’inconvénients, excepté qu’il est plus difficile de gagner des fans sans l’exposition que peut offrir un label. Nous n’avons pas de gens qui travaillent pour nous et nous mettent en relation avec des nouveaux fans ou je en sais quoi. Donc, nous devons tout faire par nous-mêmes. Bien sûr, nous sommes épaulés par des gens qui nous soutiennent et nous sommes très reconnaissants pour ça. C’est un peu un des avantages de notre indépendance, cette relation privilégiée que nous avons avec les gens. Ce n’est pas que du business, c’est très personnel et sincère. Hormis ça, le plus gros avantage est de simplement pouvoir faire ce que l’on veut avec ce groupe, sans avoir a laissé notre créativité contrôlée par ce que d’autres veulent. Il n’y a pas d’intermédiaires entre les fans et nous.
Sur Varuna il y a même une chanson en Français : ‘’Tuez Les Tous, Dieu Reconnaîtra Les Siens’’ qui remonte au début du 13ème siècle au temps des guerres de religions. Pourquoi utiliser le Français ? De plus, Varuna est le Dieu du Ciel dans la mythologie Hindou. Y-a-t-il un concept derrière cet album ?
Cette citation bien précise est significative car elle capture un sentiment et une attitude à la fois horrible en même temps qu’intrigante. Cela date des Croisades et évoque complètement cette pensée de l’époque qu’il y a quelque de "plus grand que nous". Tout ça montre à quel point la religion et la moralité sont subjectives, et nous avons vraiment vu ça comme une réflexion dans nos paroles. Le thème de la religion, et de la divinité en général, sont des thèmes importants tout au long de l’album. Au départ, Varuna était vu comme le dieu de des mers et du jugement, donc il y a un sens visuel et abstrait à travers ce titre. Il y a aussi des références à l’islam dans certains morceaux, ce qui fait partie du même concept mais vu d’une perspective différente. Donc, évidemment, la religion au sens large et philosophique du terme, est quelque chose qui conduit l’album dans les paroles.
La même chose peut être dite à propos de The Cartographer, votre nouvel EP. Pour moi, entre Varuna et ce nouvel EP, on sait que c’est le même groupe, mais en même temps, il y a un sentiment d’urgence et ce côté plus immédiat. Quel est votre sentiment par rapport à ça ?
C’est définitivement plus immédiat et théâtral, et ce pour plusieurs raisons. Bien que les deux disques aient été écrits à la même période, L’album a été composé principalement par Mason, alors que l’EP l’a été par Gregg (ce qui explique le changement au chant). Les différences au niveau du songwriting ont donc joué un rôle, mais The Cartographer avait aussi pour but de refléter ce sentiment d’urgence. Il raconte une histoire émotionnelle qui va vite et qui ne s’arrête jamais vraiment pour respirer, alors que Varuna était plus contemplatif. Le style de production de l’EP a été construit sur ces principes d’urgence et ce côté dramatique.
Vous avez été attirés par les extrêmes : du plus calme ("Mirage") au plus violent (le départ presque screamo de "Dead Men Stood Together"). On a l’impression qu’à chaque nouvelle sortie, vous allez plus loin, non ?
Nous essayons d’élargir notre palette à chaque fois que nous écrivons et enregistrons des nouvelles chansons. La dernière chose que nous voudrions faire, c’est de ressortir une musique répétitive et ennuyeuse, qui n’évolue pas. On essaye de ne pas penser en termes de ce que les gens attendent de nous, mais plutôt en termes de créativité et d’où nous voulons aller avec nos compos. Il y aura toujours des gens qui écouteront et mettront le doigt sur des similarités, mais tout ce que nous pouvons faire et d’essayer d’écrire une musique moderne, fraîche et intéressante pour nous. Nous allons devenir de plus en plus expérimentaux dans notre instrumentation et dans notre production, mais il est important de garder une certaine accessibilité. Faire de la musique bizarre juste pour être bizarre ne nous intéresse pas vraiment. Il faut trouver un juste milieu.
J’ai même la sensation d’être face à une bande originale de film sur un titre comme "Calm Down". Seriez-vous tentés par l’écriture d’une bande originale ?
C’est clairement une vibe que nous essayons de trouver avec notre musique, cet élément qui évoque des images et des émotions spécifiques. Il joue un rôle, plus particulièrement, sur The Cartographer, où les chansons accompagnent une histoire. Mais oui, nous serions très intéressés par l’écriture d’une BO, et je suis persuadé que nous nous amuserions beaucoup à faire ça. Pour le moment, nous aimerions réellement que notre musique sera utilisée pour le cinéma.
Pourquoi avoir décidé de sortir les deux à un mois d’écart ? Est-ce qu’un double album était prévu ?
Et bien, au départ, ces deux albums étaient supposés ne faire qu’un, mais plus le processus d’écriture avançait, plus il est devenu évident qu’ils fonctionneraient mieux séparés. Une fois que nous avons décidé qu’il y aurait deux sorties, nous avons développés les deux idées beaucoup plus en profondeur, pour faire ressortir les différences et pour faire de chaque disque un produit fini. Nous avons envisagé la sortie simultanée, mais au final, il était préférable de les espacer un peu pour les promouvoir de manière efficace.
C’est un sacré changement, car de nos jours, la plupart des groupes sortent seulement 10 chansons (parfois moins !) et considèrent cela comme un album, et vous arrivez avec plus de 20 chansons (sans compter les bonus tracks !). Écrivez-vous constamment ? Y-a-t-il des Faces B, des morceaux non-terminés qui vont être publiés à un moment donné ?
Nous avons toujours voulu sortir beaucoup de chanson, et préférons les albums longs. C’est fou de savoir que certains groupes écrivent des chansons en entier, et qu’elles ne voient jamais le jour. Nous pensons que presque tous les morceaux ayant bénéficié de temps et de créativité méritent de sortir d’une façon ou d’une autre. Nous écrivons tout le temps et faisons tout notre possible pour les développer au maximum, et on ne voit pas pourquoi on ne devrait pas les partager avec les gens. Effectivement, nous avons des chansons en cours que nous allons sortir à un moment donné, bien que nous ne soyons pas sûr qu’elles se trouveront sur un prochain album ou entre temps ici et là. Nous adorons aussi faire des versions alternatives ou acoustiques de nos titres, et il va y en avoir quelques unes en plus assez rapidement.
Vous avez sorti The Cartographer pour 0,50 cents sur Bandcamp. Une sortie physique est-elle envisagée ?
Nous avons sorti l’EP sur Bandcamp avec le système "Pay What You Want", en partie pour montrer notre gratitude à tous nos fans qui nous soutiennent en achetant ce que nous sortons. Du coup, on les a laissés décider quel prix ils voulaient mettre, puisque nous comprenons que beaucoup de gens n’ont pas d’argent à dépenser pour la musique. Mais nous avons été émerveillés par le nombre de personnes qui ont payé largement plus que le minimum, et cela nous a rendus encore plus reconnaissant de tout ce soutien. Pour cette raison, nous avons pris la décision de sortir The Cartographer en édition vinyle limitée prévu ce printemps. Nous travaillons sur les derniers détails mais ça va arriver.
Une vidéo pour le titre "Oarsman" a été tournée il y a quelques mois. Une autre vidéo pour un titre de The Cartographer est-elle prévue ?
En fait, on espère vraiment avoir le temps d’en tourner une autre. Nous avons adoré faire celle pour "Oarsman" et c’est juste incroyable d’avoir un accompagnement visuel à notre musique. En été, nous devrions pouvoir réaliser ce projet, et si cela arrive, ce sera pour une chanson de The Cartographer.
C’est tout pour moi les gars. Merci beaucoup. Et si vous voulez ajouter quelque chose, c’est maintenant !
Un grand merci pour nous avoir interviewés. Et merci à tous ceux qui ont pris le temps de nous lire ! On espère pouvoir venir en France dans un avenir proche !
Guillaume W.
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Guillaume W. : Hey guys, thanks for taking the time to answer our questions. How’s everything in the world of The Republic Of Wolves?
TROW : Thank you! Everything's going well with us. Things have slowed down a bit since the releases, but there's still a lot of exciting stuff happening for us. At the moment we're focusing more on shows than anything else.
Varuna was released on the 30th of November. What’s amazing is that you self-released it and self-produced it. How have the reactions been so far ?
The reaction has been really great. More than we could've hoped for. We're all so grateful for our supportive fans and for the fact that our music is continually spreading to more and more people. It's so rewarding to see that people all around the world are noticing us, especially since we've worked so hard for it in such a personal way.
You did a good job avoiding the leak of your album before its release date. Was that important for you?
It was definitely important. We wanted to make sure that we could release the album on our own terms, and the idea of people receiving it before the release date was scary to us. We sent advance copies to a few people for review and we basically just explained to them our situation and sincerely asked them not to send it to anyone. And it meant a lot to us that they were all respectful enough to keep it under wraps. I think the fact that we released it ourselves helped a lot, since with a record label there are a lot of people involved who have access to the material.
Was that your decision not to involve labels in it? Would you be interested in working with a label for a next release, or do you like doing it DIY?
We've had several offers from labels in the past, but never anything that really attracted us. At this point we're enjoying our independence, and we're kind of waiting to see how far we can get on our own. We had the option to release our full-length album through a record label, but we would've had to make compromises that we just weren't interested in. We like having total control over what we do with this project, and as of now we're content with the way things are. That's not to say that we're opposed to working with a label in the future, because it's definitely a possibility. We'll just have to wait and see what happens.
For you what are the advantages and drawbacks of being an independent band?
There aren't many drawbacks, except for the fact that it's harder to gain popularity without the exposure that a label offers. We don't have people out there working for us and trying to connect us with new fans and whatnot, so we have to try to do all that stuff on our own. We definitely do have help from some very supportive people, though, and we're certainly grateful for that. That's kind of one of the advantages of our independence, the friendly relationships we have with people. It's not all business, it's very personal and sincere. Aside from that the biggest benefit is just being able to do whatever we want with this band, without letting our creative side be stifled by what anyone else wants. There's no middleman between us and our fans.
On Varuna, there’s even a song in French : "Tuez Les Tous, Dieu Reconnaîtra Les Siens". It dates back from the beginning of the 13th century when there were religion wars. Why using the French sentence? Moreover Varuna is the god of the sky in the Hindu Mythology. So, is there a concept behind the album?
That specific quote is significant because it kind of captures a feeling or an attitude that's really terrible but intriguing. It's from the Crusades and it definitely evokes a backward sense of the "greater good." It shows how subjective religion and morality can be, and we definitely saw that as a reflection of the lyrics to that song. The theme of religion, and divinity in general, is definitely an important concept to the whole album as well. Varuna was originally seen as the god of the seas and of judgment, so there's both visual and abstract significance to that title. There are Islamic references in some of the track titles as well, which reflect similar concepts through a different perspective. So obviously the idea of religion in a broad, philosophical sense is something that drives the album lyrically.
The same can be said about your new EP, The Cartographer. For me, between Varuna and the new one, we know it’s the same band, but at the same time, I thought it was perhaps more immediate than the LP. What’s your feeling about it?
It's definitely more striking and more theatrical for a few reasons. Though the two records were written around the same time, the full-length was written mostly by Mason and the EP was written mostly by Gregg (which explains the change in lead vocalist). The general differences in writing style definitely play a part, but The Cartographer was also meant to have a sense of urgency to it. It tells an energetic and emotional story that moves fast and doesn't really stop to take a breath, whereas Varuna was much more reflective. The production style of the EP was kind of built around that sense of energy and drama.
It’s also at the same time the quietest ("Mirage") and most aggressive (the almost screamo beginning of "The Dead Men Stood Together") you’ve ever been. It seems that with each release, you try new things, right?
We try to expand our palettes as we write and record new music. The last thing we'd ever want to do is churn out repetitive, boring music that doesn't grow. We try not to think in terms of what people expect from us, but rather in terms of our own creativity and where we want to go with our songs. There will always be people who hear our songs and point out similarities, but all we can do is try our best to write music that's new and fresh and interesting to us. We definitely plan on becoming more and more experimental with our instrumentation and production, but we also think it's important to retain some accessibility as well. Stuff that's weird just for the sake of being weird doesn't necessarily interest us. You have to find a balance.
I even got a movie soundtrack feeling when I listen to "Calm Down". Would you be interested in writing a movie soundtrack?
That's definitely a vibe that we try to achieve in a lot of our music, that element of evoking visuals and specific emotions. It plays a role especially on The Cartographer,where the songs are kind of accompanying a story. But yes, we'd definitely be interested in writing music for a film, and I'm sure we'd all have a lot of fun with something like that. As of now we're just hoping that our existing music will get used in some cinematic way at some point.
Why did you decide to release both one month apart from each other? Was a double LP on the line?
Well both releases were originally meant to be part of a single album, but throughout the writing process it became apparent that they worked better as separate pieces. Once we decided that there would be two releases we kind of developed both ideas further, to really highlight the differences and make each record its own complete product. We considered releasing the full-length and the EP at the same time, but eventually decided that we should separate them a bit to promote them as distinct projects.
It’s quite a change, as nowadays, many bands only put 10 songs (sometimes less!) on what is considered an LP, and you come up with 20 songs (plus the bonus tracks!). Are you always writing? Are there still unreleased B sides, unfinished songs that will be released at some point?
We've always been very eager to put out material, and we tend to enjoy longer releases. It's crazy that some bands record full songs that never see the light of day, because we feel that pretty much any track that has time and creativity put into it deserves to be released in some way. We're always writing songs and doing the best we can to fully develop our material, and we see no reason not to share that with people. We do have unfinished songs that will be released at some point, though we're not sure whether they'll be on the next full release or somewhere between now and then. We also love doing alternate or acoustic versions of our songs, and there will definitely be some more of those showing up some time soon.
You released The Cartographer on Bandcamp almost for free (.50p). Any chance of a physical release?
We released the EP through Bandcamp with a "name your own price" feature, partly to show our gratitude for the people who support us by buying our material. We decided to let our fans decide how much they wanted to spend, since we understand that a lot of people just don't have much to spare on purchasing music. But we were actually amazed to see how many people paid well over the minimum price, and that's made us even more grateful for such supportive fans. For that reason we've decided to do a limited vinyl release of The Cartographer this spring. We're still working out some details but it's definitely happening.
You released a video for "Oarsman" a few months ago. Are you going to shoot one for a song from The Cartographer?
We're actually really hoping we can find the time to shoot another music video. We all loved doing the "Oarsman" video, and it's just really amazing to have a visual accompaniment for our music. Hopefully by the summer we'll be able to do another one, and if we do it'll definitely be for a song from The Cartographer.
That’s it for me guys. Thank you so much. If you want to add something, now’s the time!
Thanks very much for interviewing us, and thanks to everyone who took the time to read! We're hoping we can make it to France some time soon!
Guillaume W.
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