C’est la première fois que Panic At The Disco joue à Bercy - en 2019, ils avaient fait face à un Zénith en folie. Au moment de l’extinction des lumières pour la première partie, les gradins semblent encore bien clairsemés - dommage de ne pas avoir droit à une salle comble ce soir. C’est la chanteuse américaine Fletcher qui entre en scène pour assurer la première partie. Toute de cuir vêtue, elle dégage une énergie électrique, de celles qui captivent le regard. Ses morceaux entraînants font danser le public, aussi bien dans la fosse que dans les gradins.
Dans les premiers rangs, certains fans scandent les paroles de ses morceaux les plus connus, tels que "Undrunk", "Girl Of My Dreams" ou encore "Becky’s So Hot". Entre deux chansons, l’artiste s’adresse à la foule, qui lui répond sans ciller et exécute toutes ses demandes. Il faut balancer les bras ? C’est parti. Répéter certains mots d’un refrain ? Les fans le font avec visiblement beaucoup de plaisir. Les applaudissements ne font que s’intensifier après chaque morceau. Sur scène, Fletcher assure le show et cavale dans tous les sens, n’hésitant pas à glisser (plusieurs fois) sur les genoux, en mode rockstar des années 80.
C’est une première partie comme on les aime : une artiste talentueuse qui se donne à fond, et qui est visiblement heureuse et honorée d’être ici, avec beaucoup d’énergie, de justesse, et qui nous donnera l’envie, aussitôt rentrés chez nous, d’ajouter certains de ses sons à notre playlist.
Les choses sérieuses peuvent désormais commencer : après un entracte (annoncé par la voix off de l’AccorArena) d’une vingtaine de minutes, un compte à rebours apparaît sur les écrans géants qui entourent la scène. Dix minutes avant l’arrivée du groupe que tout le monde attend. Les gradins se sont un peu remplis, des cœurs en papier coloré sont distribués aux fans - il faudra les placer derrière son flash lors de Girls / Girls / Boys. Quand il ne reste qu’une minute avant le début du concert, le public trépigne d’impatience (littéralement, car on sent les gradins trembler), et commence déjà à acclamer le groupe. Puis on arrive à zéro, les lumières de la salle s’éteignent, d’autres s’allument sur scène, et la foule hurle d’une seule voix alors que les musiciens prennent place sur scène et jouent les premières notes de "Say Amen (Saturday Night)". Le public adhère et scande les paroles alors que nous voyons, sur les écrans géants, Brendon Urie s’avancer sur ce qui semble être le dessous de scène, avant d’apparaître et de se placer au milieu des autres musiciens, tout sourire.
Tout commence pour le mieux, avec de beaux visuels sur les écrans, une mise en scène calculée au millimètre près qui en jette, et un enchaînement de sons qui ravissent le public : on a ensuite droit à "Hey Look Ma, I Made It", puis "Don’t Threaten Me With A Good Time", et ensuite les très appréciés "This Is Gospel" et "Miss Jackson", dont les paroles sont hurlées par l’intégralité du public. Brendon Urie prend régulièrement des pauses pour s’adresser au public, et remercier les fans d’avoir répondu présents à ce concert de la tournée Viva Las Vengeance. Il remercie le public d’avoir été là, pour certains depuis près de vingt ans, pour d’autres depuis plus récemment. Et ensuite, on enchaîne avec… plus d’une dizaine de titres du dernier album du groupe. Le frontman gambade de part et d’autre de la scène, assurant le show avec brio, mais on sent que l’énergie du public s’essouffle un peu. Il faut dire que le dernier album en date n’a pas fait l’unanimité auprès des fans. Même si cette tournée sert à en faire la promotion, s’il s’agit là d’une tournée d’adieu, n’aurait-il pas mieux valu remettre en avant les titres de A Fever You Can’t Sweat Out et Pretty, Odd ?.
On sent un regain d’énergie arriver avec "Girls/Girls/Boys", chanson sur laquelle les fans avaient prévu une petite surprise pour le groupe : des cœurs en papier de différentes couleurs avaient été distribués dans la foule, avec pour consigne de les placer devant les flashs des téléphones pendant cette chanson. Cela fait un joli effet, comme l’impression d’avoir un arc-en-ciel dans la salle - le même arc-en-ciel qui habille l’écran derrière Brendon Urie. Le groupe enchaîne avec "House Of Memories", et on sent que la fin du concert approche. Les gorges commencent à se serrer, les yeux brillent autant d’émotion que d’admiration. Heureusement, pour rattraper les quelques moments « off » du concert, le groupe nous offrira un bouquet final digne de ce nom, qui nous fera (presque) oublier tout le reste. Aux premières notes de "Nine In The Afternoon", les fans se mettent à hurler d’excitation. L’émotion se lit également sur le visage de Brendon, qui a du mal à cacher son sourire face à une telle liesse. Il se donne toujours à fond sur scène, à peine fatigué, et surtout bien décidé à laisser au public parisien un souvenir mémorable.
Il enchaîne ensuite avec "Death Of A Bachelor", et puis les lumières s’éteignent à nouveau quelques instants, juste histoire de faire un petit teasing, avant que l’intro si reconnaissable de "I Write Sins Not Tragedies" vienne enflammer Bercy. Chaque fan présent ce soir-là doit être en train de s’époumoner sur ce titre qui a lancé la carrière du groupe - et là, on peut être sûrs que les larmes coulent à flots aux quatre coins de la salle. Il faut dire que moi aussi, j’ai vu Panic un petit paquet de fois, et se dire que c’est sans doute la dernière fois que l’on entend cette chanson en live, ça fout un petit coup… Mais pas le temps de déprimer trop longtemps, car la soirée n’est toujours pas finie : on terminera avec l’entraînant "Victorious", puis l’incontournable tube "High Hopes", qui a offert il y a quelques années de cela un nouveau tournant au groupe, et leur a ouvert les portes des plus grandes salles du monde.
La performance de Brendon Urie est incroyable du début à la fin du concert. Voir Panic! At The Disco à Bercy, c’était inespéré il y a quelques années, et voilà que près de quinze mille personnes repartent de la salle avec des étoiles pleins les yeux. Pour un ultime concert, ils ont offert à la salle une prestation mémorable. Notre seul regret ? La setlist, qui n’était clairement pas celle d’un show d’adieu, pas après une vingtaine d’années d’existence. Reste plus qu’à espérer que le groupe nous prépare en fait déjà un dernier tour de piste…
Texte : Laurie B.
Photos : Mathilde M.
Merci à Stéphane de chez Base Productions et Distortion Concerts.
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1 commentaire :
Magnifique concert comme on aimerait en voir plus souvent.
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