The Wonder Years fait toujours aussi bien du Wonder Years, et le groupe passe en revue une bonne partie de sa discographie. Là où Sister Cities amenait leur son vers des sphères bien plus indie-rock, The Hum Goes On Forever reprend l'ensemble des influences de la bande en un seul et même disque. Tout en y ajoutant de la nouveauté. L'entame est tout en retenue avec "Doors I Painted Shut", où une simple guitare et la voix de Dan qui entonne "I don't wanna die/At least not without you", avant que la montée en puissance s'opère et que toute la bande fasse irruption dans nos oreilles et nos p'tits cœurs. Une bien belle entrée en matière qui lance le disque de la plus belle des façons avant de défoncer la porte avec "Wyatt's Song (Your Name)" (écrite pour son fils aîné) toutes guitares dehors et encore une fois ces superbes paroles : "I recorded your heartbeat/It's 133/The tempo's in my blood now/I hum it when I'm lonely", qui comptent la joie et la peur d'être père et d'être à la hauteur de cette tâche. S'en suit "Oldest Daughter" et sa référence à Madelyn, qu'on trouvait sur The Greatest Generation. La triple attaque des guitares, ce refrain catchy à souhait et ce pont du feu de dieu en font un des meilleurs titres de cette galette.
Trois titres viennent de passer et on sait déjà que cet album va être spécial aux yeux des fans. Car Soupy l'a si bien dit dans le documentaire sur la genèse de The Hum Goes On Forever, que ces chansons sont pour les fans avant toute chose, et que ce disque a été pensé pour le live et la communion entre le public et eux, et que c'était le test ultime.
Du coup, les allers-retours dans leur discographie en terme de son n'en n'est que plus logique, de la séquelle "Cardinals II" (dont l'origine se trouve sur No Closer To Heaven), avec son pont ultra heavy, les tubes pop-punk "Paris In Nowhere", "Lost In The Lights", "Low Tide" et "Old Friends Like Lost Teeth", ou encore la très belle ballade "Summer Clothes". Mais The Wonder Years sait aussi surprendre son monde avec des morceaux comme "Songs About Death" très post-rock dans les guitares, et le superbe morceau de clôture "You're The Reason I Don't Want The World To End", digne successeur de "I Just Want To Sell Out My Funeral" sur The Greatest Generation.
Mais si finalement la plus belle chanson de ce disque était la plus atypique venant d'eux : "Laura & The Beehive", une magnifique ode à sa grand mère, où la simplicité des arrangements et le texte sublime du frontman se marient à merveille. Et quelle émotion, quelle beauté, avec cette réserve et cette manière de créer des tranches de vie auxquelles chacun d'entre nous peut s'identifier. Car oui, cette chanson, c'est celle de la perte, de tous les petits moments de vie qu'on l'on partage avec un être cher, qui semblent insignifiants sur le moment, mais qui en fait, créer des souvenirs qu'on l'on va chérir jusqu'à la fin de notre vie. Tout simplement bouleversant, et les mots manquent carrément après avoir pris une telle claque émotionnelle.
Le titre de la galette aussi fait écho aux années où Soupy a chanté sur la peine, la peur de perdre quelqu'un, le temps qui passe ou encore la dépression. Et à quel point ces sentiments ne s'en vont jamais vraiment, mais qu'ils peuvent simplement devenir une arrière pensée plutôt que d'être constamment au cœur de nos préoccupations.
Comment avons-nous pu penser un seul instant que The Wonder Years pouvaient se planter et sortir un album moins fort que ses prédécesseurs ? A chaque sortie, on se demande comment le groupe va bien pouvoir faire mieux. Et à chaque sortie, ils font mieux : malgré les doutes, malgré le syndrome de la page blanche, malgré un monde en perpétuel mouvement. Et nous auditeurs, ne pouvons être qu'émerveillés devant le manière dont la bande continue encore et encore à nous faire rêver, et à évoluer avec goûts.
Plus le temps passe, plus le groupe s'affranchit de taper dans un style ou dans un autre. Il y a des passages pop-punk ici, mais aussi emo, rock alternatif, indie. Mais tout ça finalement, c'est The Wonder Years, et rien d'autre. Tellement au-dessus de la mêlée, que ce soit vocalement, musicalement et au niveau des paroles. The Hum Goes On Forever est l'album de l'année et cela ne souffre d'absolument aucune discussion. Car il y a TOUT dans ce disque : une émotion viscérale, une créativité de tous les instants, des refrains catchy et un songwriting comme on en voit bien trop peu. Magnifique, tout simplement.
4,5/5
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Guillaume W.
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