mardi 2 août 2022

INTERVIEW : Glassbone


Après les avoir découverts sur la tournée européenne de LANDMVRKS avec Ten56. et Resolve, Alternativ News s’est intéressé de près au groupe Glassbone. Glassbone est une jeune formation parisienne dont certains membres peuvent vous sembler familiers. C’est d’ailleurs l’un de ces visages familiers, en la personne de leur chanteur Hadrien, qu’AN a rencontré pour évoquer le riche passé, le présent assez chargé et l’avenir prometteur du groupe.

AN : Glassbone est un groupe qui a été annoncé, présenté en 2021. Peux-tu nous le présenter ?

Hadrien (chant) : Glassbone est né de notre ancien groupe Wolfpack qu’on a décidé d’arrêter par lassitude car on sentait qu’on avait besoin de neuf et d’un nouveau projet. Avec Wolfpack, on était très assimilé à la scène beatdown dont on n’arrivait pas à sortir malgré de nombreux essais en essayant d’injecter d’autres influences à nos morceaux. On s’est alors dit qu’il fallait toute une DA (ndlr : direction artistique), un nouveau nom pour que les gens passent à autre chose, ce qui est compréhensible finalement. On a donc totalement refondé le projet en changeant de nom pour Glassbone et en mettant en place une nouvelle DA. Au début, nous avions exactement le même line-up, mais en cours de route, Kevin notre ancien bassiste a arrêté parce qu’il voulait faire autre chose.

AN : Quelle est l’idée avec ce nouveau projet, vers où souhaitez-vous aller ?

H : Musicalement, on ne va pas trop mettre de cases car ça nous a porté préjudice à trop en surjouer par le passé, mais c’est une approche un peu plus moderne de ce qu’on faisait avant. En fait on se fait plaisir. Il y a beaucoup de nostalgie dans Glassbone car on se rapproche de ce qui peut être néo-metal, en tout cas comme nous on l’a entendu. On a essayé de mettre toutes les influences qu’on kiffé, et je me rends compte que c’est principalement ce qu’on a aimé par le passé notamment à notre période adolescente. Il y a de plus maintenant une vibe où on peut se repermettre d’aimer le néo qui est de nouveau à la mode grâce à des groupes comme Turnstile ou Code Orange qui ont remis le truc au goût du jour. Tous ces groupes-là nous ont donné envie de faire ce style de musique en le modernisant bien sûr avec nos autres influences. Donc ouais, musicalement ça peut aller un peu dans ce sens-là, avec parfois des touches de hardcore, parfois d’indus… C’est vraiment tout ce qu’on aime en fait. En terme de metal on a vraiment un éventail assez large d’écoute et on essaye d’y mettre à peu près tout sans que ce soit brouillon, ce qui est dur. On met du temps à composer pour que ce ne soit pas indigeste et car on ne veut pas se répéter.

AN : À ce propos, est-ce que ce nouveau groupe a fait évoluer vos manières de travailler, de composer, voire de manager le groupe ?

H : Alors oui, c’était aussi ça. En gardant notre ancien nom, on s’enlisait dans un truc où on avançait quand même mais plus comme on le souhaitait. On voulait changer la dynamique, devenir plus pros, plus sérieux. Changer de nom impliquait un nouveau démarrage et de s’imposer une certaine rigueur. Au niveau de la compo, c’était en fait déjà amorcé avec le dernier EP de Wolfpack qui est assez proche de ce que l’on fait aujourd’hui. Pour tout te dire, on voulait déjà changer de nom à l’époque parce qu’on avait déjà une nouvelle DA et de nouvelles envies mais il y avait des contrats qui faisaient qu’on ne pouvait pas trop, avec le label par exemple. On est donc resté sous le nom de Wolfpack, mais très franchement, j’invite les gens à écouter ce dernier EP de Wolfpack, ça fera comme 5 morceaux supplémentaires de Glassbone.

AN : J’ai encore une question qui touche à Wolfpack ensuite on n’en parlera plus. Avec le fait d’être un nouveau groupe, ne craignez-vous pas de reconquérir le public qui était déjà acquis à votre cause ?

H : En fait, on s’en fout un peu (rires). Qui veut nous suivre, nous suit. Je pense que la plupart des gens qui écoutaient Wolfpack sont au courant que maintenant c’est Glassbone. Ceux qui adhèrent suivront, ceux qui n’adhèrent pas, ce n’est pas grave : si tu n’aimes pas, tu n’écoutes pas c’est tout. Ça nous permet en revanche de nous challenger à conquérir un nouveau public qu’on n’arrivait pas à avoir avec Wolfpack. On a commencé à en voir les fruits quand on a fait la live session avec LANDMVRKS où beaucoup de gens ne nous ont pas reconnus. En plus, la tournée avec LANDMVRKS avait d’abord été annoncée au nom de Wolfpack puis on est devenu Glassbone. Quand les gens ont vu Glassbone, beaucoup ont dit que c’est mieux que Wolfpack, alors même qu’on jouait des morceaux du dernier EP de Wolfpack qu’on n’avait jamais eu l’occasion de jouer sur scène à cause du Covid. Comme quoi y avait un problème d’image qui ne passait pas, qu’on était assimilé à un certain milieu. Donc oui, les gens qui nous écoutaient avant, s’ils adhèrent au projet ils nous suivront, tant pis si on en perd en route et on espère en gagner d’autres.

AN : Il y a donc eu, tu nous en parlais, cette live session avec LANDMVRKS et la tournée, toujours avec eux, où on s’est rencontré. Lors de cette tournée, vous avez joué les morceaux de votre premier EP Spirals qui est sorti le 13 mai dernier.

H : On a mis un peu de temps à le composer, on avait beaucoup de démos. Au début ça devait être un album, puis un 7 titres, enfin on a réduit à 5 parce qu’on veut éviter de donner trop de trucs et de se répéter trop vite. Parfois, il vaut mieux laisser les choses mûrir. On a zappé tous les morceaux pour lesquels nous n’étions pas trop sûrs. On a aussi mis du temps à sortir l’EP à cause du Covid : le dernier EP de Wolfpack, et promis après on arrête d’en parler, est sorti le jour du premier confinement, ce qui nous a mis un sacré coup au moral. On devait également partir en tournée avec Get The Shot et Brutality Will Prevail le jour même, ça a été évidemment annulé, donc tout ça nous a un peu déprimé. On ne voulait surtout pas revivre ça, donc on a attendu encore et encore le bon moment pour pouvoir sortir cet EP et être sûr de tourner par la suite, c’était notre grosse angoisse. On a donc vraiment attendu le dernier moment pour le sortir, même l’artwork on l’a finalisé au milieu de la tournée avec Aurélien Mariat avec qui on bosse sur nos clips et toute notre DA. Le jour de la release de l’EP on partagera le clip de "Kingdom" qui est toute la tournée filmée selon notre angle à nous, ce n’est pas un live report, plutôt notre vision du truc, mais tout ça a été fait très rapidement. C’est le cas aussi de notre clip "Spirals" qui est le premier single de l’EP. Le clip a été tourné un mois à peine avant la tournée. On l’a fait comme ça car on avait peur que la tournée s’annule au dernier moment et car on ne voulait pas sortir quelque chose dans le vent. Ça a été assez spécial en terme de timing, on a vraiment beaucoup attendu et tout à coup il fallait rusher. On a fait beaucoup en tournée car il y avait énormément de choses à lancer donc on espère que tout va bien se passer et que pour les prochaines sorties on aura des plannings plus logiques.

 

AN : C’est un disque qui dégage beaucoup de puissance et de rage, avec des moments un peu plus mélodiques. Dans le morceau "And The Fly Goes Where the Tears Drop", il y a des passages qui font penser au S/T de Slipknot, l’instru est plus calme, moins chargée, plus posée… Tu me disais que c’était un melting pot de tout ce que vous aimiez.

H : Ouais, en fait quand on réfléchit à tout ce qu’on aime, là où on tombe tous d’accord, c’est sur nos classiques de quand on était jeune : Slipknot, Deftones, Korn, des trucs comme ça qu’on aime tous de A à Z. On a à peu près tous eu la même jeunesse à écouter ces mêmes trucs. Ces groupes-là nous faisaient tous rêver : on connaissait le nom des mecs… Il y avait ce truc un peu kids, de fans qui en fait était hyper cool. Ce qui nous a beaucoup relancé là-dedans, c’est Code Orange. Ils nous ont matrixés parce qu’au-delà d’être très forts, ils ont remis tout ce truc d’être parfois à la limite du cheap. Et donc tu kiffes parce que c’est quand même bien fait et t’as ce truc de personnage. Ça m’a fait penser « enfin un groupe qui me fait kiffer comme quand j’étais ado ». On était un peu dans cet état d’esprit de travailler un peu du perso, de l’esthétique et tout ce genre de choses sans que ce soit guignolesque, sans que ce soit trop poussé non plus, on n’y est pas encore car il faut du temps, mais on y travaille. Et donc tout cet univers-là est mélangé avec toute la tendance actuelle de Code Orange, de Vein.fm, toute la scène un peu hardcore/néo-metal où tu as aussi Vamachara ou Alpha Wolf qui sont super violents mais avec en même temps ce côté néo. On fait en sorte de s’inscrire dans cette vague en ayant notre propre truc. Comme tu le disais sur le morceau "And The Fly Goes…" on a tenté des choses. Ce morceau est notre plus grosse prise de risque, c’est également la seule fois où on m’entend au clair. On avait envie d’autre chose et on pense que dans les bons albums il y a toujours un morceau un peu slow mais qu’on adore quand même. On a donc voulu s’y essayer. C’est quelque chose qu’on a bien aimé faire même si je pense que c’est la chanson qui a été la plus dure à réaliser, alors que techniquement c’est paradoxalement la moins dure. C’est tellement loin de ce qu’on avait l’habitude de proposer que nous devions réussir à se péter les barrières qu’on a en tête pour le réussir et ça, ça coûte cher on dira, ça met du temps, c’est assez éprouvant. Avec Flo qui nous enregistre (ndlr : le chanteur de LANDMVRKS) on a passé une heure sur les 5 phrases en clair, parce que ça me saoulait du fait que je n’arrivais pas à y donner de l’intention car ce n’est pas là où j’étais à l’aise. Ça nous a permis de réaliser qu’on a fait beaucoup ce qu’on savait faire avec Wolfpack mais que ce qu’on aime vraiment c’est quand des groupes tentent des choses. J’adore les groupes qui, quitte à se planter, posent un truc auquel tu ne t’attends pas, c’est un ovni, c’est spé, parfois ça marche, parfois moins, mais où tu trouves une démarche musicale. Ressortir toujours la même musique, même si y en a qui le font super bien, ce n’est pas notre volonté.

AN : Le son est dur, les thèmes abordés aussi. "Spirals", le premier morceau de votre EP parle de quelqu’un qui ne se supporte plus.

H : Ouais, mais tout l’EP a, je n’irai pas jusqu’à un concept car ce serait vite dit mais une thématique globale sur l’autodestruction et sa spirale ainsi que les relations toxiques. Justement, ce dernier morceau "And the Fly Goes Where the Tears Drop" parle complètement de ça. Ça a un rapport relationnel complet avec une autre personne qui te créée des angoisses et qui créé cette autodestruction. Un peu pareil sur "Kingdom" : on créé un truc de A à Z et au final on le regarde brûler parce que c’est plus simple, parce que ce serait trop dur de tenir le coup. Donc ouais, pour le coup, ce ne sont pas des thèmes hyper légers, mais il y a toujours eu ce rapport-là. C’est la première fois que j’écris tout. Avant j’écrivais avec mon meilleur pote qui est chanteur dans Sorcerer, on écrivait toujours à deux parce que j’avais besoin de me mettre en confiance, je ne me sentais pas d’écrire seul. Du coup, c’est le premier EP où il m’a laissé me démerder volontairement, ce qui finalement donne un truc encore plus personnel. Même si on a déjà joué les morceaux sur scène, il y a un rapport assez spécial car ce ne sont pas des paroles joyeuses, c’est compliqué d’avoir de l’interaction directe avec le public sur ces paroles-là, à faire chanter c’est un peu bizarre mais ouais ça donne un truc au final assez personnel, tant et si bien qu’il y a des private. Je suis le seul à savoir exactement ce que veut dire la phrase « and the fly goes where the tears drop ». C’est un truc vraiment précis qui existe, qui a existé, mais personne ne saura jamais cette réf-là. Ça a été un EP assez dur car on était dans un mood assez compliqué, en tout cas moi, que ce soit avec la pandémie que pour plein de trucs persos. On a pris toute la frustration du truc et là de le sortir quand les choses vont un peu mieux c’est comme si on lâchait un peu sur cette partie-là. 

AN : Il s’agit de votre premier EP, mais pas de vos premiers morceaux. Il y a à peu près un an, vous avez sorti "Deep Blue Sea", avec un clip qui m’a bien fait marrer en me donnant l’impression de voir un moshpit dans l’océan, et "Misery". Pourquoi ne pas les avoir inclus dans l’EP ?

H : En fait, ces morceaux ont été composés vachement avant Glassbone, c’était Wolfpack à l’époque. Après la pandémie, on ne voulait pas dropper des morceaux pour rien, sauf qu’il y avait des échéances, des annonces de festivals type Hellfest et on s’est dit qu’il faut quand même qu’on ait du contenu, que l’on devait justifier notre venue à certains fests car pour plein de gens, Glassbone c’est juste un nom. "Deep Blue Sea" ce n’est pas un vrai clip car il y avait la pandémie et aucun moyen de clipper. Pour tout te dire, on l’a écrit à la période des évènements impliquant George Floyd, il parle globalement de violences policières. Nous ne voulions pas faire un truc pompeux, comme plein de groupes le font à mettre des images d’archives, de bastons, d’abus de flics… Du coup on a fait une référence à un de nos films de requins préférés qui est Peur Bleue pour le côté « deep blue ». Notre morceau n’est pas moralisateur, c’est juste un avis pour montrer la tension qu’on pouvait ressentir, c’est vrai qu’il est très nerveux aussi. On voulait créer un truc hyper tendu reflétant l’ambiance qu’on a connue en ville à ce moment-là. 

"Misery" était un peu plus ouvert. C’est notre premier essai du côté néo assumé. On l’a clippé avec Aurélien Mariat et Pavel Trebukhin, un gars des pays de l’est qui fait tous les clips de LANDMVRKS. On a fait ce clip-là pour annoncer la tournée, mais aussi malheureusement car il nous fallait des singles à sortir pour exister aux yeux des gens. On aurait aimé le faire autrement, mais il fallait qu’on s’adapte à la situation comme tous les groupes. Peut-être que dans un autre monde ce serait sorti sur 7 titres et il y aurait eu ces titres dans l’EP.

AN : Tous ces morceaux sont produits par Florent de LANDMVRKS.

H : Ouais. Il faut savoir que LANDMVRKS a une grosse part de responsabilités dans Glassbone. Ouvertement, on ne se sentait pas plus soutenu sur certains points, on ne s’entendait plus trop avec plein de gens avec qui on bossait, moi je n’étais pas au top musicalement parlant. C’est vraiment Flo et globalement LANDMVRKS qui nous ont donné cette envie. Il n’était au départ pas question de tournée ou quoi, on venait juste comme n’importe quel groupe enregistrer chez eux. Mais on a un guitariste qui est à Marseille maintenant, qui est devenu très proche d’eux. On a découvert des mecs qui nous poussaient pour de vrai et qui croyaient au truc. Ce n’est pas qu’ils ne nous ont pas laissé le choix, mais ils nous ont poussé à aller de l’avant, à vraiment bosser le truc que ce soit pour la scène ou pour tout autre sujet : j’ai repensé mon chant par rapport à Wolfpack avec eux. Pour moi, Flo c’est un peu comme un sixième membre, il a un regard sur tout ce qui concerne le point de vue musical. C’est lui qui nous enregistre mais il nous dit aussi quand c’est claqué. Il nous a apporté un autre regard sur la musique car on était, et je m’en rends compte encore plus maintenant surtout après avoir rencontré plein de gens en tournée de plein de styles différents, dans un microcosme, dans un délire tout seul en fait, qui était très propre à ce milieu-là. Ils nous on permis de voir la musique d’une autre manière. Donc ouais maintenant c’est un peu notre QG, dès qu’on doit enregistrer un truc on va chez lui, même si ça me fait chier d’aller à Marseille (rires). On y est comme à la maison, on sait qu’il va faire sonner les trucs comme il faut, on sait qu’il comprend le projet et qu’il n’y aura pas à expliquer 1000 ans ce qu’on veut. Ce sont des mecs qui ont les mêmes réfs que nous les ¾ du temps, même si on ne fait pas la même musique dans l’absolu. On passe de bons moments, et on reçoit de bons conseils. On est très content d’avoir Flo.

AN : Lorsque je l’ai interviewé, Kevin (le batteur de LANDMVRKS, ndlr) me disait que c’était eux qui vous ont choisis pour le tour.

H : Complètement, nous ne sommes pas chez un tourneur, nous il n’y a pas d’histoire de contrats ou je ne sais pas quoi. C’était en pleine pandémie, LANDMVRKS était en train de sortir leur album et je parlais avec Nico (guitariste de Landmvrks, ndlr) et un moment je lui dis sur le ton de la vanne « on a qu’à tourner ensemble ». Enfin, c’était une vanne sans en être une, je veux bien moi, mais je ne le disais pas totalement sérieusement. En revanche, lui m’a répondu qu’il est grave chaud. De là il y a eu une vraie tournée, puis ils ont pris Resolve avec qui ils sont super potes aussi. C’était super plaisant car on s’est retrouvé dans un groupe de travail : lors de la live-session dans le hangar de Resolve où on les a vraiment rencontrés, en voyant tout ce qui s’était fait car c’est en grosse partie Aurél qui réalisé la live-session, on s’est dit qu’on voulait bosser avec eux. On allait ensuite du coup chez Resolve réaliser tous nos clips avec les frères Mariat. Cette tournée a renforcé cercle de travail : on allait faire de la musique chez Landmvrks, on allait faire de la vidéo chez Resolve et en plus on tournait ensemble. Ça a fait une sorte de circuit fermé qui était hyper appréciable où on se connaissait tous et où on soutenait tous tous les projets. Ensuite Ten56. s’est rajouté au line-up. Ce sont des gars qu’on croise souvent à Paris, ils connaissent LANDMVRKS depuis longtemps. Ça a vraiment donné un truc qui a, déjà donné une super ambiance en tournée et permis d’améliorer notre qualité de travail. Pour nous c’est une équipe fixe en fait. Sans tout ça, il n’y aurait peut-être pas eu de Glassbone.

 

AN : Donc nous on s’est croisé sur cette tournée, trois soirs de suite, où j’ai eu le ressenti depuis la fosse que le public était au fil des dates de plus en plus réceptif à vos prestations sur scène, à vos morceaux. Depuis la scène, vous partagez ce constat ?

H : Ça fluctue vraiment. Il faut savoir que le premier show de la tournée était le tout premier concert de Glassbone, donc il y a une certaine pression. En plus on découvrait un tout nouveau système de son avec lesquels on travaille aujourd’hui, c’était la première fois qu’on montait sur scène avec ces configs. Forcément on a pris de l’aisance sur scène au fur et à mesure et je pense que j’ai appris à parler au public, enfin à reparler au public. Le public de LANDMVRKS n’est pas celui qu’on connaissait, ce n’est pas la même approche. De base, on a une approche très nerveuse venant des concerts de hardcore, alors que là c’est un public qui est complètement autre chose. On a découvert qu’on pouvait le faire applaudir, le faire jumper… Ce n’est pas du tout notre créneau de base car on ne connaissait pas cette manière d’interagir, mais à force de voir les autres groupes, de discuter un peu avec les gens, on s’est un peu lâché et ça s’est senti. Cela étant, je pense que ça dépend, on a pu finir sur des dates toutes pourries où personne ne nous calcule et puis voilà. On a senti qu’il y avait des moods hyper différents.

AN : Et il y avait cette date à Munich où ça avait l’air d’être la folie.

H : Ouais c’était dingue, mais déjà la salle était dingue. Je pense que tout le monde l’a vécu fois 1000. Pour nous ça s’est super bien passé, mais on ne va pas se mentir : on a eu une chance incroyable d’être sur cette tournée, où tous les soirs les gens venaient tôt donc on jouait devant 80% du public. On sort d’une pandémie donc les gens veulent voir des concerts peu importe qui c’est. C’est vrai que globalement les retours ont été assez positifs, pour avoir la chance de discuter un peu avec les gens à la fin des concerts, ils ne s’attendaient pas spécialement à ça car on a une musique qui est plus nerveuse que LANDMVRKS ou que Resolve qui joue après nous et qui est aussi très différent. Mais nous c’est vraiment ce qu’on voulait, à savoir trouver un autre public tout en restant qui on est. Arriver à ce que des personnes qui au premier abord ne seraient pas enclines à écouter ça chez elles aient kiffé leur moment, nous ça nous va. La tournée a très bien marché, LANDMVRKS nous a mis vraiment très bien.

AN : J’imagine que la suite maintenant est d’aller défendre ces morceaux devant un public qui les connait mieux.

H : Le lendemain de la release on joue au Baillarock Fest, ce sera notre première date française d’ailleurs. On verra comment c’est reçu, après on a le Hellfest où on ouvre la Warpzone le 19 juste avant LANDMVRKS donc on sera encore entre potes donc c’est très cool. On a le Ieper en Belgique, y a Vein le 30 juin au Trabendo, le 17 août à La Bellevilloise avec Malevolence et Deviant… Notre but est de tourner le plus possible pour défendre le truc. On va continuer à composer dans notre coin, mais on aimerait avoir la chance de continuer à tourner un peu avant de ressortir quelque chose, une autre tournée européenne, ou une petite tournée française ce serait pas mal aussi pour se faire connaître en France. On va voir ce qui tombe, on va chercher de notre côté aussi, mais le but est de jouer le plus possible dans de bonnes conditions et puis après on sortira peut-être autre chose.

AN : Et bien on vous le souhaite, et merci pour ton temps.

Axel G.







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