''Damn Excuses" ouvre le bal de manière bien méchante, du Underoath classique en somme, ultra bien branlé, mais pas de quoi se lever la nuit non plus. "Hallelujah" pose une ambiance plus Define The Great Line sur le couplet, mais ce refrain-chorale fait finalement bien penser à la bande à Oli Sykes. Ça fonctionne bien mais c'est sur "I'm Pretty Sure I'm Out Of Luck And I Have No Friends" que le premier émoi réel se fait sentir : une ambiance Radiohead-esque époque Kid A en toile de fond et ce pont Deftones en diable (on peut dire diable maintenant qu'ils ne sont plus catho, c'est autorisé) qui va défoncer ce putain de pit ! C'est ça qu'on veut bordel ! De l'émotion et ce coup de folie qui a donné tellement de morceaux d'anthologie dans leur discographie.
C'est là qu'on se rend compte au fil des écoutes que Voyeurist est en fait un melting pot de leurs albums à partir de Define The Great Line, mais c'est réellement sur la deuxième partie que la galette prend son envol, et la sublime "Thorn". C'est simple, le frisson est immense et ce duel qu'on attendait tellement est enfin là ! On se croirait sur un mélange de tous les Alchmey Index de Thrice en un seul et même morceau. L'électro de "(No Oasis)" (toujours aussi Thrice dans l'esprit) permet de reprendre son souffle avant la déflagration sonore qui arrive avec la simple et efficace "Take A Breath", tandis que le rythme s'accélère sur "We're All Gonna Die" et ce refrain sorti de They're Only Chasing Safety.
Mais il faut croire que la bande avait gardé le meilleur pour la fin car "Numb" balance LE refrain du disque et ce pont tout en atmosphère vous fera même dresser le poils du cul, c'est un fait établi. Et que dire de "Pneumonia" qui reprend les choses là où elles avaient été laissées sur Lost In The Sound Of Separation avec cette ambiance post-rock et cette montée en puissance savamment orchestrée jusqu'à l'explosion finale.
Alors, quelle conclusion tirée de cette neuvième réalisation, entièrement autoproduite ? Il démonte clairement Erase Me. Etait-ce difficile ? Pas spécialement ! Mais qu'en est-il du reste de la discographie de la bande, tout du moins celle qui a débutée avec Spencer au chant, donc They're Only Chasing Safety ? Non, Voyeurist n'atteint que rarement les sommets de ces 4 chefs-d'œuvre sortis d'affilée. Mais cette nouvelle livraison est un retour en forme, à défaut d'un retour en force. La deuxièème moitié de l'album est LA force de ce disque et fait oublier une première partie presque trop convenue, presque en pilote automatique finalement ? Une conclusion sévère mais Underoath nous a trop bien habitués en fait, et on se doit d'être exigeant avec ce genre de groupes qui a amené le genre tellement haut. Et si Underoath continue cette montée en puissance, le prochain coup, peut être bien qu'on n'aura plus rien à dire, si ce n'est s'incliner devant eux.
3,5/5
Guillaume W.
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