Depuis un an, une déferlante de rappeurs voulant absolument se mettre au pop-punk sévit dans la scène, avec peu de réussite (Machine Gun Kelly), et souvent même de manière catastrophique (Mod Sun). Au contraire, Nothing, Nowhere, Joseph Edward Mulherin de son petit nom, est un emokid pur jus qui aime le hip-hop. Et qui en fait d'ailleurs, car ce Trauma Factory est son quatrième album (le deuxième pour Fueled By Ramen), et probablement le plus varié. Du spoken word, du pop punk, du hip hop, du post hardcore, bref un sacré melting pot. Le morceau-titre qui sert d'introduction à l'album est un mélange de guitares atmosphériques et de parties parlées, avant de plonger tête première dans "Lights", un morceau que n'aurait pas renié The Weeknd, catchy à souhait, entre hip-hop et électro pop. Si la base rap est présente dans de nombreux morceaux, cela n'empêche pas le bonhomme de s'aventurer dans tous les styles qu'il affectionne. Plus rock sur "Buck" ou "Upside Down" (avec ses arpèges à la limite de l'emo-midwestern), quasi 80's sur "Love Or Chemistry", les excellentes "pain place" et "blood" (et sa basse new wave en diable), pure hip-hop grosse basse sur "exile", carrément pop-punk sur le tube "fake friend" et "nightmare", et même ultra bourrine sur "death" (très influencé par Fever 333 entre rap et hardcore). Ce mélange de styles totalement à l'opposé devrait forcément se casser la gueule à un moment ou un autre, mais pourtant, ça fonctionne, car il y en pour tout le monde. Et que derrière cette variété dans les titres, il y a une étrange cohérence et une atmosphère particulière qui se dégagent de Trauma Factory. Ce n'est pas un hasard si sur "barely bleeding" qui clôt la galette, on démarre sur une partie guitare/voix à la Dashboard Confessional (qui a d'ailleurs été l'invité du morceau "Hopes Up" sur l'album Ruiner) avant de passer à un pure moment d'emocore à la Finch. Si, si, vous avez bien lu ! Preuve supplémentaire que le bonhomme connaît ses classiques et ne fait pas ça par simple opportunisme (il est un fan absolu de Mineral et The Promise Ring), mais qu'il se donne la possibilité de faire entendre toutes ses influences dans un seul et même disque. Cette nouvelle livraison est en tout cas son album le plus abouti et le plus varié. Et si son plan se déroule sans accrocs, Trauma Factory devrait cartonner. C'est bien tout le mal qu'on lui souhaite.
4/5
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Guillaume W.
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