Après Machine Gun Kelly l'an dernier, Derek Ryan Smith aka Mod Sun, sort un album de pop-punk, le bien-nommé Internet Killed The Rockstar. Si Tickets To My Downfall de MGK était un hommage gentillet et appuyé à son amour immodéré pour blink-182, quelques titres se voulaient très accrocheurs, mais on restait quand même grandement sur notre faim, tant les compositions avaient toutes les peines du monde à tenir la route sur la longueur. Un album à usage unique, aussitôt écouté, aussitôt oublié. Alors que vaut ce Internet Killed The Rockstar, qui surfe sur la vague des rappeurs passant au pop-punk ? Alors déjà, pour le background, le bonhomme n'est pas un inconnu de la scène puisqu'il a été le batteur de la formation emocore Four Letter Lie, mais aussi de Scary Kids Scaring Kids. Pas un manchot donc, et d'où le fait qu'on le voit jouer de cet instrument dans "Flames". Incroyable, non ? Bon trêve de blabla, allez hop, galette dans les oreilles et c'est parti. "Karma", qui ouvre le disque est un morceau de pop-punk dans la plus pure tradition blink-182. Un refrain méchamment catchy plus tard, on a simplement la sensation d'avoir une Face B du disque de Machine Gun Kelly, qui est lui-même était déjà une repompe du trio de Mark Hoppus. Malheureusement, ça se gâte très vite. Parce que ce titre est finalement le seul à avoir une vraie base pop-punk. "Bones" part très rapidement vers l'électro-pop sans saveur, "Flames" avec en guest Avril Lavigne, est une ballade cheesy à souhait, tout comme "Prayer". On retrouve une pointe de rock sur "Betterman" et la cool "Annoying" (et l'infuence blink qui va avec), du hip-hop/r'n'b sur "Rollercaoster", et en fait on se rend compte que Internet Killed The Rockstar veut toucher à tout. Là où Machine Gun Kelly voulait réellement rendre hommage aux groupes qui ont bercé son adolescence, Mod Sun va dans tous les sens (jusqu'à la touche electro/reggae/pop de "Pornstar") et se perd en voulant toucher tous les publics. Cet album va très certainement fonctionner chez un public adepte des playlists plus que des albums, car on a la sensation d'être face à une succession de singles collés les uns derrière les autres, sans cohérence aucune. Et après une écoute des ces 11 titres, on jettera rapidement l'éponge. Les titres pop-punk ne sont pas assez bons pour se réécouter, les autres morceaux sont insipides et tellement baignés dans les clichés que Tickets To My Downfall passerait presque pour un chef d'œuvre, c'est dire. Tout du moins, il y avait une vraie ligne directrice chez Machine Gun Kelly. Ici c'est gentil, mais ça s'arrête là. Et quand on dit juste gentil, c'est généralement mauvais signe. Et puis surtout, on a l'impression d'avoir entendu ces titres avant même de les écouter, sans passion, sans aucune prise de risques, en surfant sur les vagues à la mode, sans chercher à aller plus loin que le bout de son nez. C'est d'autant plus dommage que le bonhomme à un vrai background rock derrière lui. Un album pour la génération Tik Tok, qu'on aura oublié aussi vite qu'il est apparu.
1,5/5
Recommandé si vous aimez : Machine Gun Kelly, mélanger tous les styles jusqu'à ce que ça devienne indigeste.
Guillaume W.
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