mercredi 14 octobre 2020

Chronique Express : Hundredth - Somewhere Nowhere

La métamorphose opérée par Hundredth avec Rare, sorti le 16 juin 2017, est l'un changement de son les plus brutaux qu'on l'on ait pu connaître, en passant d'un hardcore mélodique brut et rageur à un rock shoegaze à grosses guitares. Du coup, on se disait (naïvement probablement), que le désormais trio allait continuer dans cette voie, en nous proposant une évolution dans la continuité avec une sorte de Rare 2.0 qui aurait contenter les fans à coup sûr. Mais c'est mal connaître la bande, qui n'en fait finalement qu'à sa tête. Quatre singles sont sortis il y a maintenant un an, avec lesquels on a passé beaucoup de temps. Tous plus beaux les uns que les autres et il se retrouvent disséminés sur la tracklist qui comptent 14 morceaux. Si vous les découvrez seulement maintenant, quelle chance vous avez de pouvoir prendre sur la superbe "Leave Yourself" (avec cette basse new wave a souhait), la plus électro "Whatever", l'ultra émotionnelle "Iridescent" et la plus agressive "Cauterize" (qui aurait pu pour le coup se retrouver sur Rare sans aucun souci). Pour les autres, c'est presque dommage qu'ils soient dessus, puisqu'on a tendance à vouloir les skipper puisqu'on les connaît trop bien au final. Et si on vous dit que ces 4 morceaux étaient les plus rock de la galette et que le reste se situe plus dans une veine électro et 80's. Et bien, c'est le cas. L'ouverture avec le très beau morceau-titre, tout en claviers et en beats, une vraie belle réussite, "Out Of Sight" reste dans la lignées des singles présentées en amont avec une facette 80's bien mise en avant, et "Bottle it Up" ultra surprenant, proche de ce que Mew ou encore Tame Impala peuvent proposer. Et au fur et à mesure que les titres défilent et que les écoutes se succèdent, on se rend compte à quel point Hundredth continue sa métamorphose sonique en piochant dans tout ce qu'ils aiment. Du coup, l'album donne parfois l'impression de partir dans tous les sens, au gré de leurs envies. Mais que ce soit dans l'électro pure (''Silver", "Why", où les synthés ont le champ libre, "End Up Alone", "Way Out" et la sombre "Too Late", assez proche de Radiohead dans  l'esprit), ou la pop rock 80's (''Slack", "Burn Slow" et son refrain imparable), Hundredth fait preuve d'un savoir faire bluffant et on sent un boulot de dingue en amont pour rendre ses compositions prenantes de bout en bout. A coup sûr, le groupe va à nouveau diviser (déjà rien qu'avec cette pochette complètement psychédélique), mais n'en a absolument rien à foutre des critiques (il n'y a qu'à aller faire un trou sur leur Twitter pour s'en rendre compte). Somewhere Nowhere amène l'auditeur exactement où le groupe veut l'emmener, quitte à perdre des fans de la première heure (c'était déjà fait avec Rare, mais là c'est encore plus flagrant). Là où Rare était immédiat et restait très porté guitares, Somewhere Nowhere prend son temps pour poser ses ambiances, à remplacer les cordes par des claviers et proposent des morceaux variés demandant du temps avant d'être apprivoisés. De toute façon, à la sortie d'Ultrarare, on se doutait bien que ça les démangeait de bricoler avec des synthés. Et même si certains crieront au scandale en lisant cela, et si Hundredth venait tout simplement de sortir son Kid A ?  

4/5

Recommandé si vous aimez : The Chain Gang Of 1974, The Postal Service, Radiohead, The 1975

Guillaume W. 





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