Cette année, la saison des festivals a été lancée les 26 et 27 avril en Belgique, au Groezrock.
Exceptionnellement, nous n’avions pas de photographe avec nous, nous allons donc remplacer nos habituels live reports à rallonge par des résumés plus courts des moments marquants de ce festival, histoire que ce soit un poil plus digeste pour vous. A lire dans le post complet.
Vendredi 26 avril
Officiellement, le festival a commencé
hier, jeudi, mais je suis arrivée sur place seulement le vendredi, pile à temps
pour le set d’Eskimo Callboy sur la Main Stage. Les Allemands survoltés semblent
aujourd’hui un peu plus calmes que ce à quoi ils nous avaient habitués. Sous le
chapiteau, le parterre de fans rassemblés pour le set n’est pas franchement
impressionnant, et on est bien loin de l’ambiance folle des shows du groupe
dans leur pays natal !
Les musiciens et les deux chanteurs,
Kevin et Sushi, ne se laissent cependant pas abattre par l’enthousiasme
aléatoire de la foule. Techniquement parlant, rien à redire, mais c’est dommage
qu’il n’y ait pas eu plus de monde au rendez-vous… Il ne nous reste plus qu’à
croiser les doigts pour que le nombre de festivaliers augmente, et vite !
Ce sont les Américains de The Word
Alive qui prennent le relai sur la plus grande des scènes. Nous ne les
avons pas vus à Paris depuis deux ans, et ils évitent une nouvelle fois la
capitale lors de leur tournée européenne du printemps. Dans l’Hexagone, seule
une date à Montpellier est prévue.

Là encore, le public n’est pas à la
hauteur du show, qui est sans doute le meilleur du groupe auquel j’ai pu
assister (et j’ai dû les voir une bonne dizaine de fois). Telle Smith, le
frontman, fait preuve d’une nouvelle puissance vocale qui nous laisse sans
voix, et Zack Hansen (à la guitare) et Tony Pizzuti (à la basse) ont de
l’énergie à revendre et ne cessent de se balader d’un bout à l’autre de la
scène. Il faut dire que c’est leur premier show européen sur cette tournée –
mais ils viennent tout juste de boucler un énorme run aux Etats-Unis pour fêter
les 10 ans du groupe.
Nous avons droit à un certain nombre
de nouveaux titres issus de Violent Noise, le dernier album en date du groupe
qui vient de souffler sa première bougie. Ainsi, "Red Clouds", "Human" ou "Why Am I
Like This?" sont de la partie (ce dernier morceau est d’ailleurs celui qui
clôturera le set). Mais les anciens titres ne sont pas mis de côté pour autant,
et pour "Life Cycles", Telle sautera même de la scène pour venir rejoindre ses
fans dans la fosse. Petit clin d’œil au clip du morceau alors qu’il tend le
micro à certains d’entre eux pour répéter la phrase « I’d rather die for
what I believe than live a life without a meaning ».
C’est un beau moment, l’un des
meilleurs sets du week-end, et un show d’une qualité exceptionnelle (on insiste
vraiment là-dessus). Une interview du groupe suivra prochainement sur notre
site, en attendant : ne passez surtout pas à côté de The Word Alive.

Petite course en direction de la
Revenge Stage pour choper les derniers instants de Counterparts. Eux aussi, c’est toujours un plaisir de les retrouver
sur scène, et leur public est autrement plus démonstratif (et un peu plus
brutal, aussi) que les publics auxquels nous avons eu droit jusqu’à présent.
L’ambiance reste bon enfant, et le chanteur Brendan Murphy a toujours la même
pêche, interagissant sans cesse avec ses fans.
On a seulement droit aux deux derniers
morceaux, "The Disconnect" et "You’re Not You Anymore", mais ça suffit à se faire
une idée de ce qu’on a loupé sur le reste du set. Quand le groupe quitte la
scène, les fans les acclament pendant un long moment… avant de se diriger, pour
la plupart, vers la Main Stage sur laquelle Emmure s’apprête à monter (en plus,
ça nous protège de la pluie, et faut dire qu’on alterne pas mal entre grosses
averses et ciel dégagé et soleil, donc autant miser sur une scène où l’on peut
être couverts).

Emmure, nous les avions vus au début du mois, donc on regarde
le show d’un œil un peu distrait, au loin. Quand on pense que le Gibus était
plein à craquer, ce 5 avril dernier, l’image du jour fait un peu mal au cœur.
Où sont les gens ? Il est bientôt 20 heures, et le festival peine à se
remplir. Il faut attendre le début des concerts pour que les festivaliers
s’approchent des scènes, ce qui n’est pas toujours super encourageant pour les
groupes qui doivent faire face, pendant quelques secondes, à une étendue vide.
Bref, Emmure c’était cool, Frankie
Palmeri semble avoir bien mûri ; les concerts sont meilleurs qu’il y a
quelques années. Nous prenons ensuite la route pour les dernières minutes d’Obey The Brave (mais là aussi, pas de
pression, on les a eux aussi vus le 5 avril en première partie... d’Emmure).

On reste en fond de fosse et… du coup,
on est concentrés sur à peu près tout, sauf le concert. Autour de nous, des
gens font une sorte de danse de la pluie, d’autres discutent aussi fort que
possible, comme s’ils essayaient de couvrir la voix du Québécois Alex Erian,
sympathique frontman du groupe. C’est pourtant un excellent show que les
festivaliers ont sous leur nez, mais une grande partie de la foule semble bien
distraite…
Retour vers la Main Stage ensuite, pour
l’un des groupes les plus attendus de la journée : Stick To Your Guns attire beaucoup, beaucoup de monde sous le
chapiteau, et pour le coup, l’ambiance est électrique dès les premières
notes !
Au programme du set : une bonne
douzaine de chansons, issues de leur dernier EP et de leurs quatre derniers
albums en date, mais aussi – comme d’habitude – une multitude de discours
engagés de la part du frontman Jesse Barnett. Etrangement, quasiment la moitié
de la setlist est tirée de Diamond,
sorti en 2012. Le groupe interprétera seulement deux titres de True View, leur dernier opus.
Avec des tubes comme "We Still Believe",
la formation californienne secoue le Groezrock. Dans la foule, les mosh pits
s’enchaînent, les fans sont survoltés et scandent les paroles des chansons. Le
chanteur parvient à capter toute l’attention du public jusqu’aux dernières
notes de "Nobody", dernier morceau de la soirée pour le groupe, qui promet déjà
d’être de retour très vite sur les scènes belges (on espère juste qu’il ne
snobera pas les scènes françaises !).

Même ambiance un peu déjantée du côté
de la Back 2 Basics où nous filons retrouver Deez Nuts, suivis d’une grande partie du public de Stick To Your
Guns. Timing parfait : le groupe monte sur scène au moment où la foule se
met en place.
En deux temps, trois mouvements (et
après un saut au bar à cocktails, ok), on peut constater que le set des
Australiens a là aussi conquis la foule. Les fans sont intenables, mais c’est
une bonne ambiance qui règne, à condition qu’on ne soit pas allergiques aux
mouvements de foule.
Le point culminant du set, comme à
chaque fois, c’est "Band Of Brothers"… et les fans qui prennent la scène
d’assaut. Ils sont des dizaines à monter rejoindre le groupe et sont tous bien
décidés à rester – le chanteur aura un peu de mal à les convaincre de
redescendre sur la terre ferme une fois leur temps écoulé. Un moment plutôt
marrant, qui sera le dernier moment marquant de notre journée.
Ensuite, on retournera du côté de la
grande scène pour voir les vingt dernières minutes de show de Coheed And Cambria. Une bonne surprise
pour moi qui n’avais jamais vu le groupe en live, mais je n’arrive pas vraiment
à me plonger dans le set – peut-être la fatigue du voyage et de la courte nuit
de la veille qui me rattrape ce soir.
Idem pour Jawbreaker. Je reste une dizaine de minutes pour voir ce que donne
le headliner du jour sur scène, puis je décide de partir, pas super-convaincue
et, il faut le dire, un poil déçue de cette tête d’affiche. Pour le coup, je ne
suis pas la seule : de nombreux festivaliers prennent le chemin de la
sortie au même moment.
Le compte-rendu de cette première
journée est donc plutôt mitigé : nous avons passé d’excellents moments en
compagnie de certains groupes (principalement The Word Alive, Eskimo Callboy et
Stick To Your Guns), mais le reste du temps, nous faisions davantage des
allers-retours d’un endroit à l’autre du festival, pas toujours convaincus par
ce qu’on y trouvait – mais je reviendrai là-dessus dans la conclusion du report.
Samedi
27 avril
Deuxième et dernier jour de festival :
sur la route du Groezrock, le ciel est bleu, le soleil brille, il fait chaud,
tout le monde a le sourire aux lèvres et des lunettes de soleil sur le nez… du
moins jusqu’à 14 heures. Nous avons droit à une journée étiquetée
« printemps belge » : soleil et chaleur, puis nuages et vent,
puis averses diluviennes et grosses bourrasques, puis… grêle ?! Bref, vous
l’aurez compris, pas franchement le temps idéal pour un festival, mais on est
bien obligés de composer avec. Et puis, il y a quelques groupes sympas qui nous
attendent sur les différentes scènes du Groezrock…
On commence notre après-midi avec Make Them Suffer. Cela faisait un petit
bout de temps que nous n’avions plus vu les Australiens sur scène, c’était là
l’occasion de les retrouver. Pour être tout à fait honnête, Make Them Suffer,
ce n’est pas vraiment ma tasse de thé. Je les ai toujours trouvés un peu
« brouillons », mais à force de les voir et de les revoir sur
différentes tournées, j’ai presque fini par m’habituer à eux.
Pas de superbe révélation ce jour-là,
cela dit. C’est sympa, le public est plutôt en forme, on s’ambiance pas trop
mal, mais ce ne sera de loin pas le highlight de notre journée. On va dire que
c’est toujours beaucoup plus agréable que de se retrouver sous la pluie
battante.
Place ensuite à la Red Bull Stage pour
le set de Coarse, qui font là leur
toute première apparition sur le sol européen – et l’unique de l’année !
Ce duo américain, composé de Ryan Knowles (l’ancien guitariste de Capsize) au
chant et à la guitare et de Brandon Gallagher à la batterie, attire quelques
curieux et les fans de Capsize qui sont de passage par là. Très vite, la foule
se densifie, les festivaliers se rapprochent de la scène et se mettent à
mosher. Si l’on en croit leur enthousiasme, Coarse est bel et bien un groupe à
suivre de près, et les festivaliers sont bien déçus quand Ryan annonce qu’ils
arrivent au dernier morceau de leur set. Il faut dire que Coarse n’a qu’un EP à
proposer… et qu’ils ont joué l’intégralité des six morceaux !

Il s’agira là sans doute de la meilleure
découverte du festival. L’énergie dégagée par ce duo n’a rien à envier aux
formations où les musiciens sont plus nombreux sur scène. Le groupe a promis
d’être de retour en Europe en 2020, il ne faudra surtout pas les louper cette
fois !
On traverse ensuite le site pour
assister à la fin du set de ROAM,
ces Anglais que nous avons vus un nombre incalculable de fois sans forcément le
vouloir. Mais franchement, c’est toujours un plaisir de les retrouver, surtout
sur une scène sans crash barrières. L’ambiance est dingue : les fans
scandent les paroles, montent sur scène avant de se jeter à nouveau dans la
foule… Et le meilleur moment de ce set – et l’un des meilleurs de tout le
festival – survient peu après l’habituel salto arrière d’Alex Costello, le
chanteur : un fan monte sur scène, court entre les guitaristes et la
batterie, et… fait une roulade pendant que le groupe, imperturbable, continue
de jouer.
Ok, ça rend pas pareil écrit noir sur
blanc, mais franchement, dans le feu de l’action, c’était hilarant.
Après une pause déjeuner à retardement
et un détour par les stands de merch du festival, on capte un bout du set de Such Gold, qui proposent un excellent
pop-punk qui a rameuté beaucoup de monde du côté de la scène Back 2 Basics. Petite
confession au passage : je ne connaissais le groupe que de nom avant de
les voir sur scène, je n’avais jamais écouté la moindre de leurs chansons.
Je ne suis pas déçue d’être passée par
ici cela dit, même si je ne vois qu’une dizaine de minutes du set. Histoire de
diversifier un peu les affiches pop-punk qui passent en France, ce serait
plutôt sympa d’ailleurs si Such Gold pouvaient apparaître de temps à autre,
pour remplacer d’autres groupes que nous voyons 15 fois par an…

On a ensuite juste quelques pas à
faire jusqu’à la Revenge Stage, pour ne pas louper le début du set de Fit For A King. Le groupe est très
attendu, et pour nous c’est un changement de registre radical après ces derniers
sets pop-punk ! C’est donc parti pour l’interlude métal de ce début de
soirée en compagnie des Américains, que nous avions déjà vus – eux aussi – au Gibus
en compagnie d’Emmure en début de mois.
Mieux vaut éviter de se mêler à la
foule si on ne veut pas se faire embarquer dans un pit, parce que les fans sont
bien en forme, et le groupe aussi !
Nous rejoignons ensuite la scène Red
Bull pour (re)voir Bearings, qui
avaient joué sur la scène du Backstage By The Mill à Paris quelques jours
auparavant en compagnie de Set It Off. Les Canadiens sont en grande forme et
font face à une foule motivée relativement dense. On retombe du côté pop-punk
une nouvelle fois (et c’est pas fini, d’ailleurs), et les fans du genre
semblent bien décidés à se faire voir et entendre.

Le show que nous ne voulions pas
rater, et toujours dans la même veine, c’est celui de Neck Deep. Nous arrivons peu avant le coup d’envoi et restons jusqu’à
la dernière seconde du set. Ben Barlow annonce d’ailleurs que le groupe va
prendre un peu de temps pour travailler en studio et ne sera donc pas de retour
sur les scènes européennes (ou d’ailleurs, sans doute) avant un long moment.
Le morceau "December" semble être une sorte d’hymne de ralliement pour les fans,
et lorsque la formation britannique annonce la fin du set avec "Where Do We Go When We Go", la foule paraît
bien déçue que ce soit déjà terminé. Comme à chaque fois, Neck Deep a su
retenir notre attention tout au long du show, et comme à chaque fois on repart
avec le sourire aux lèvres.
La fin du festival approche : il
ne nous reste qu’un show avant le tomber de rideau… Et pas des moindres !
Nous terminons la journée et cette édition 2019 du Groezrock en compagnie des
légendaires Dropkick Murphys. On
sait d’avance que l’ambiance sera au rendez-vous, et on est pas déçus ! Le
chapiteau n’est pas suffisamment grand pour contenir tous les festivaliers qui
se pressent face à la Main Stage, mais les gens les plus à l’arrière profitent
de l’espace qu’ils ont pour danser, bières à la main.
Chaque chanson du groupe semble être
un hymne, et tout le monde reprend les paroles en chœur, mais l’apothéose, c’est
bien entendu "Shipping Up To Boston". S’il
y a bien un tube que tout le monde connait ce week-end, c’est celui-là ! Pas
de meilleure façon de clôturer ces deux jours.

En résumé, nous avons passé un très
bon week-end sur les terres belges du Groezrock, malgré la météo capricieuse et
un line-up qui ne nous avait au premier abord pas convaincus à 100%. Rien à redire
au niveau de l’organisation et de la bienveillance des bénévoles et salariés,
qui pour le coup ont vraiment assuré tout au long du festival ! Conseillons-nous
le Groezrock ? Oui, clairement !
Si vous y étiez, n’hésitez pas à
partager votre avis en commentaire !
Texte : Laurie B.
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