Le groupe, le cadre
exceptionnel, l’unicité de l’événement… Toutes les
conditions sont réunies pour un concert grandiose. Toutefois,
pour participer à la soirée, il vous aura fallu débourser au
minimum 80€ (!) si vous attendiez l’heure de mise en vente des
billets sur votre ordinateur et si vous avez été assez chanceux
pour passer outre les problèmes techniques du site liés à l’énorme
demande de billets. Car oui, au vu du prix et de la communication, on
cherche plutôt à appâter un public international plutôt que
local… Preuve en est, le concert a été diffusé en live sur les
réseaux sociaux, des rumeurs de DVD circulent et 65 nationalités
différentes étaient présentes au concert (nous avons pu croiser
des Canadiens, Indiens, Français, Jordaniens, Allemands… venus
spécialement pour l’occasion).
Afin de retranscrire au
mieux l’expérience vécue personnellement, je n’ai pas regardé le concert en rediffusion. Nous pourrons discuter
ensemble de ce dernier, comparer votre ressenti derrière votre
écran, ou sur site si vous y étiez, à celui de ces quelques
lignes.
Vendredi 15 mars, 13h.
Les portes du concert de Red Hot Chili Peppers ouvrent dans 2 heures
pour un concert commençant à 20h. Étrange, mais pourquoi pas…
C’est donc l’heure d’y aller (votre chroniqueur habite à
l’autre bout du Caire). Par la route on aperçoit les monuments (la
ville s’est construite juste derrière les pyramides) : que
ressent-on lorsque l’on voit pour la première fois la seule des 7
Merveilles du Monde encore debout aujourd’hui ? Une joie
profonde, un ébahissement incroyable, une sensation d’humilité
impressionnante. Si l’on a tous vu les pyramides en photo, qu’on
a tous entendu que le site pouvait être décevant du fait de
l’imminente proximité de la ville, on ne peut se faire qu’un
avis quand on le voit de nos propres yeux, et celui de votre
chroniqueur est d’en être resté bouche bée un sacré moment.
Suite à cette première tarte dans la gueule, nous rejoignons la
file d’attente qui est déjà bien garnie. Le temps passe et les
fouilles s’enchaînent. Le site est d’ailleurs sous très haute
sécurité, des forces de police et militaires encadrent la zone à
l’intérieur de laquelle des hommes montent la garde à dos de
chameau !
Nous atteignons ensuite une navette qui nous transfèrera vers la scène, plantée au pied des pyramides. L’organisation a été très intelligente en ne forçant pas les fans à rejoindre directement l’emplacement du concert : nous sommes totalement libres d’admirer le site classé patrimoine mondial de l’Unesco et de prendre quelques photos comme celles ci-dessous. Car oui, si cet article ressemble pour l’instant plus à une chronique touristique qu’un live report, c’est car nous ne venons pas seulement voir les Red Hot Chili Peppers, nous venons voir les Red Hot Chili Peppers aux pyramides de Gizeh !
Nous atteignons ensuite une navette qui nous transfèrera vers la scène, plantée au pied des pyramides. L’organisation a été très intelligente en ne forçant pas les fans à rejoindre directement l’emplacement du concert : nous sommes totalement libres d’admirer le site classé patrimoine mondial de l’Unesco et de prendre quelques photos comme celles ci-dessous. Car oui, si cet article ressemble pour l’instant plus à une chronique touristique qu’un live report, c’est car nous ne venons pas seulement voir les Red Hot Chili Peppers, nous venons voir les Red Hot Chili Peppers aux pyramides de Gizeh !
Nous nous dirigeons enfin
vers la scène, qui elle-même arbore une forme pyramidale pour
l’occasion. Cette dernière est installée au milieu d’un
complexe assez vaste permettant encore une fois de prendre quelques
clichés sympathiques, avec les vraies pyramides en arrière-plan.
La nuit tombe rapidement.
Nous nous installons devant la scène, pas spécialement loin d’elle,
mais pas non plus au premier rang et, petite déception (toutefois
prévisible), les pyramides ne sont plus visibles, masquées par
l’estrade et les instruments du fait de la perspective. Seul le
sommet de la pyramide de Khéphren est légèrement visible. Si vous
vouliez profiter du cadre et du concert, il vous aurait fallu
débourser 4600 Livres Egyptiennes (230€) pour accéder à une
petite plateforme surélevée. Bon.
C’est finalement à
20h15 qu’apparait Chad Smith, l’incontournable batteur du groupe,
et que résonnent les premières notes de la soirée. Il est
rapidement rejoint par ses acolytes Flea (bassiste et membre originel
du groupe) et Josh Klinghoffer (guitare) qui démarrent sur un jam
très énergique qui toutefois ne secouera pas tant le public que ça
car TOUT LE MONDE FILME AVEC SON TÉLÉPHONE ! Des gens viennent
du monde entier exprès, payent des billets de concert et d’avion
une fortune pour assister à un show entièrement filmé par des
équipes professionnelles pour finalement le passer le pouce appuyé
sur leur écran de téléphoneS (car oui, certaines personnes ont
amené 2 téléphones ainsi que des batteries externes…). Bon,
promis, on ne fera plus d’aparté sur les téléphones dans cette
chronique mais si, sur la diffusion en direct, vous avez eu le
sentiment de voir un public de zombies, vu de la fosse, la principale
raison semble être dûe aux téléphones.
L’audience se réveille
toutefois sur les premières notes du deuxième morceau puisqu’il
s’agit du tube "Can’t Stop" qui, contrairement à ce que l’on
pourrait penser, n’est pas joué tous les soirs. Anthony Kiedis
(chant, membre originel du groupe) fait alors son apparition sur
scène et balance le premier couplet de la soirée que la foule
reprend avec cœur et en chœur. Les Américains sont contents d’être
ici et ça se voit : l’énergie dégagée sur scène fait
plaisir à voir, on ressent que ce n’est pas un concert comme les
autres, et nous ne faisons qu’entamer le premier refrain de la
soirée ! Au niveau du son, on entend tout assez distinctement :
du moindre coup de grosse caisse à chaque note jouée par Josh. La
voix de Kiedis ne masque pas et n’est pas masquée par les
instruments. La basse est toutefois assez forte et le son est très
gras, pas spécialement propre. Si cela nous permet d’apprécier
l’immense talent de Flea, nous n’en profitons pas de la meilleure
manière qui soit.
Après "Can’t Stop", les
Red Hot enchaînent avec "Fortune Faded", un morceau un peu moins
connu. Pour preuve, le public se calme d’un coup, seuls quelques
inconditionnels de la bande reprennent mot pour mot les paroles du
morceau. "The Zephyr Song", "Dani Calilfornia" et surtout "Dark
Necessities" qui suivent connaîtront un plus grand succès auprès
des spectateurs. L’ambiance monte donc d’un petit cran. Le son de
basse rend toutefois incompréhensible le solo de "Dark Necessities",
pourtant exceptionnel sur l’album, et qui avait l’air d’avoir
été retravaillé pour l’évènement. Le son de Flea ne sera pas
le seul à poser quelques problèmes : les potards de Josh
Klinghoffer étaient visiblement sur des montagnes russes puisque le
volume est monté puis redescendu subitement de nombreuses fois,
notamment sur la reprise de "I Wanna Be Your Dog" des The Stooges ou
sur "Right on Time".
Les Californiens
gratinent leur prestation par des jams ici et là, des solos
retravaillés (du moins c’est le ressenti depuis la foule) et une
présence sur scène très plaisante à voir : Anthony se
désarticule comme lui seul a le secret, Josh et Flea sautent dans
tous les sens (on pourra même assister à un équilibre sur les
mains de la part du bassiste en fin de set) et Chad s’amuse avec le
public : il distribue de nombreuses baguettes et feint parfois
d’en envoyer certaines. S’il y a bien quelque chose que l’on ne
peut reprocher aux Red Hot Chili Peppers, c’est qu’ils nous
donnent tout pour nous satisfaire ce soir ! Flea prendra
plusieurs fois le micro pour nous remercier d’être ici et nous
assurer qu’ils sont très heureux de jouer devant nous et les
pyramides de Gizeh ce soir.
Les 4 hommes enchaînent
morceaux iconiques et chansons un peu moins connues, le public est
désarçonné (exceptés les quelques fidèles mentionnés plus
haut) : l’ambiance est relativement sympathique sur "Snow (Hey
Oh)" et atteint son apogée sur "Californication", mais est bien plus
calme sur "Pea" ou encore "Go Robot", sans oublier que le tout est sur
fond de personnes qui vivent le concert sur place mais via écran
interposé. "Californication" ce soir est la preuve qu’un bon batteur
est une pièce essentielle à un groupe : Chad Smith est propre
techniquement, amusant à voir jouer, on sent qu’il prend plaisir à
être ici et est surtout un vrai repère pour ses compères. Si les
trois autres membres sont également dans un grand soir, Chad a volé
la vedette ce 15 mars 2019. Bien qu’il ne soit pas membre originel
du groupe, il est impossible d’imaginer les Red Hot Chili Peppers
sans lui tant il contribue au resplendissement de la formation, tant
il incarne l’âme du groupe, un peu comme Travis Barker au sein de
blink-182.
C’est après "Go Robot" que la soirée prend une autre tournure, on sent que l’on n’est
plus si loin de la fin du concert : il fait déjà nuit depuis
un moment, les Pyramides sont illuminées de blanc (plus que
d’accoutumée d’après les dires des locaux), l’air se
rafraichit et le petit vent frais fait du bien, un drône survole la
magnifique scène pyramidale et l’ambiance est retombée alors que "Higher Ground", reprise de Stevie Wonder, "Under The Bridge" et "By The
Way" résonnent dans nos oreilles. Ce dernier morceau aura quand même
pour effet de secouer la fosse avant que le groupe ne quitte la
scène.
L’appel du public pour
l’encore est très timide et n’est le fruit que de quelques
groupes d’amis présent dans la fosse, peu de gens le reprennent.
C’en est presque honteux vis-à-vis du cadre exceptionnel et de la
performance livrée par les Red Hot sur scène ce soir.
Le groupe revient
toutefois sur scène tout d’abord seulement par l’intermédiaire
de Josh Klinghoffer seul au piano qui reprend "Pyramid Song" de
Radiohead, morceau de circonstance, et perd absolument tout le
public. Peu de gens comprenait ce qu’il se passait, connaissait le
morceau et, de là où nous étions, il était impossible de voir le
musicien sur scène. Tout le monde le cherchait, Josh n’était
visible que sur les écrans géants installés sur les côtés de la
scène. Cette dernière arbore une ambiance assez sombre, illuminée
ici et là d’un bleu profond dans le noir de la nuit, qui colle
parfaitement avec l’atmosphère du morceau. Un drone survole et
filme la fosse, c’est finalement sur lui que tous les yeux se
rivent. Le drone est, pour l’anecdote, une vraie démonstration de
l’importance portée par le groupe à ce concert. Il est en effet
interdit d’utiliser un tel appareil en Egypte, vous devez pour cela
disposer d’une autorisation de l’armée du pays.
Après ces quelques
minutes étranges où le public n’a pas vraiment compris ce à quoi
il venait d’assister, Chad, Flea et Anthony reviennent sur scène
et jouent "Goodbye Angels". Ce titre respire la fin de set,
relativement calme avec une graduation d’intensité lors du morceau
pour atteindre le climax sur le solo de fin. On pourrait donc penser
que la soirée s’arrête ici, c’était sans compter sur "Give It
Away", titre très catchy et énergique qui sera finalement le dernier
joué de la soirée. L’occasion pour le public de se lâcher une
dernière fois, tout aussi timidement que pour le reste de la soirée,
et repartir avec des étoiles plein les yeux. Avant de partir, le
groupe annonce qu’il fera tout son possible pour revenir rapidement
en Egypte, que ce premier concert de son histoire dans ce pays fût
magique et que le public a été super. Pas rancuniers les RHCP !
C’est sur ces bonnes
paroles que nous quittons donc la quatrième pyramide de la soirée
et nous dirigeons vers la sortie qui est à environ 1.5km de marche.
Les navettes gratuites mises à disposition étant inévitablement
prises d’assaut, c’est l’occasion pour nous de traverser une
petite partie du désert du Sahara et de refaire quelques clichés de
nuit de ce super panorama. Une chose est sûre, ce concert restera
gravé dans nos mémoires, autant pour le cadre que pour la
performance livrée par Red Hot Chili Peppers ce soir.
Axel G.
Intro Jam
Can't Stop
Fortune Faded
The Zephyr Song
Dani California
Dark Necessities
Hey (preceded by band jam)
I Wanna Be Your Dog (The Stooges cover)
Right on Time
Snow ((Hey Oh))
Pea
Californication
Go Robot
Don't Forget Me
Higher Ground (Stevie Wonder cover)
Under the Bridge
By the Way
---
Pyramid Song (Radiohead cover) (Josh Klinghoffer solo on piano)
Goodbye Angels
Give It Away
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