jeudi 7 février 2019

Chronique : Emarosa - Peach Club

Parfois, l’artwork en dit long sur le contenu sonique d’un album. La pochette du nouvel et cinquième album de la formation post-hardcore originaire de Lexington, Kentucky, est même carrément la continuation de ce que l’on peut y entendre. Une ambiance 80's à la Drive, c'est la première chose qui nous vient à l'esprit à la vue de la pochette. Oubliez donc tout ce que vous savez de la bande, oubliez les grosses guitares (à peu de choses près), oubliez les refrains héroiques (ils ont même fini par s’autoparodier sur 131 sorti en 2016), et ouvrez bien grand
vos oreilles. Et surtout ayez l’esprit ouvert. Un peu à la manière de Bring Me The Horizon qui a vu son univers évoluer drastiquement, Emarosa a tout cassé ou presque pour reconstruire un son tout beau, tout neuf.

On va entendre des "vendus" à tous les coins de rue, c’est une évidence, mais jamais la sublime voix de Brendan n’avait autant mise en avant, jamais la section rythmique n’avait été aussi groovy et les guitares n’ont jamais sorti des mélodies aussi sexy. C’est une métamorphose totale que se déroule dans nos oreilles. Le premier single présenté à la toile, "Giving Up" annonçait de toute façon la couleur : funky, sautillant, des cuivres chauds et absolument indispensables, un refrain plus-catchy-tu-meurs, une envie irrésistible de bouger son corps vous saisissant sans qu’on s’y attende et une production juste énorme. Si cette chanson est l’arbre qui cache la forêt, qu’est-ce qu’on va prendre derrière la casquette alors ? Et bien oui, mille fois oui, ce "Giving Up" n’était que l’amuse-bouche d’une galette remplie de surprises toutes plus sucrées les unes que les autres. Clairement, on ne va plus beaucoup mosher dans un concert d’Emarosa, mais qu’est-ce que ça peut bien faire ?

La bande a choisi d’évoluer plutôt que de sortir le même album encore et encore. Et ils ont eu raison, car Peach Club va cartonner. Des morceaux plus doux ("Don’t Cry", le très beau final "Wait, Stay" qui montre à quel Brendan a une voix absolument incroyable), du tube énorme rempli de synthés 80’s ("Cautious" et "So Bad", quels refrains mes amis !), de l’électro-pop ("Get Back Up", "Comfortable") et le morceau qui fait le lien entre les prédécesseurs et leurs aspirations présentes ("Hell Of It" où les grosses guitares sont de sortie). 37 minutes et 11 morceaux plus tard, on a déjà envie de se remettre Peach Club entre les oreilles. C’est un bon signe.

On peut critiquer le fait que Emarosa soit devenu un groupe nettement plus pop avec ce nouvel album. Mais sans enlever les qualités de leur sorties précédentes (ils n'ont jamais été avares en refrains accrocheurs les bougres), on entre ici dans un autre monde. Et le point fort, c’est que malgré tous ces changements, on retrouve malgré tout leur patte, et cela ne pourrait pas être un autre groupe. Peach Club est une évolution que l'on en attendait pas d'eux et qu’on imagine sans retour en arrière possible. Et quelle belle réussite bordel de nom de dieu !

4/5 
Recommandé si vous aimez : Emarosa qui aurait écouté Mickael Jackson, Bruno Mars et The 1975 en boucle.

Guillaume W. 




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