vendredi 6 juillet 2018

Live Report : Pleymo + Smash Hit Combo @ Le Noumatrouff, Mulhouse - 29/06/18

L’annonce du retour officiel de Pleymo fin mars 2017 avait fait l’effet d’une bombe, d’ailleurs l’information à ce propos a battu un record en terme de vues sur Alternativ News, c’est dire à quel point l’attente (et/ou la curiosité) était de mise. Les six garçons se sont donc retrouvés un an après pour une tournée des salles en France (ainsi qu’un rapide passage en Russie et en Belgique où nous les avions interviewés) histoire de fêter les 20 ans du groupe et surtout de prendre du bon temps.

En vacances à l’autre bout de la planète lors de la date strasbourgeoise, c’est un peu frustré que je m’étais résigné à l’idée de rater cette opportunité, mais c’était sans compter sur notre partenaire Live ! Colmar qui a eu la bonne idée d’inviter le groupe en cette fin juin pour l’unique date en salle de cet été, intercalée entre plusieurs festivals français. Banco, j’allais pouvoir revoir une nouvelle (et derniere ?) fois les Parisiens en action !

Evidemment, l’époque Team Nowhere est bien loin, mais il faut croire que les fans et les nostalgiques de la région ont décidé de se rassembler ce soir au Noumatrouff de Mulhouse pour revivre le temps d’un concert une part de leur adolescence. Après, chacun fait ce qu’il veut, mais de là à ressortir la garde-robe de l’époque, il fallait oser pour certains et certaines.

Il fait lourd, pour ne pas dire caniculaire, même à presque 21h, la température ne semble pas vouloir tomber et la salle, qui est presque remplie (environ 500 personnes sur les 600 possibles), fait déjà office de sauna géant, alors que le DJ-chanteur Franck Baileul court dans tous les sens au même moment du côté du merchandising…

En guise de hors d’œuvre, les locaux rap-metalleux fans de jeux vidéos de Smash Hit Combo ont la lourde tâche de débuter la soirée. La fosse est plus qu’enthousiaste et chante beaucoup de paroles des titres du groupe qui fait forte impression ("Hardcore Gamer"). Les deux chanteurs-rappeurs-screamers gèrent extrêmement bien leur flow et les musiciens excellent, aussi bien aux guitares que derrière la batterie. L’occasion aussi de saluer l’arrivée du nouveau guitariste Charly Wick et de noter le premier wall of death du soir, avec un des deux chanteurs dans le game !



En revanche, seulement pour chercher la petite bête, pour les mini-chorégraphies ou la pose pourrie cliché avec pied sur le retour, on va dire que ce n’était pas vraiment nécessaire. Une légère pause fera sortir quelques personnes en manque d’air frais ou assoiffées, alors que les six gamers reviennent sur scène pour une dizaine de minutes avec le dévastateur "Baka", avant un final sur la bande son d’"Everybody" des Backstreet Boys en guise d’adieux, toute la salle bras en l’air.



Beaucoup de fun donc et un set à domicile d’une quarantaine de minutes bien envoyé devant un public ravi. Si vous ne les connaissez pas, ne les ratez pas, ce groupe vaut le détour dans le paysage metal 2.0 français.

setlist Smash Hit Combo : RPG / Toujours Plus / In Game / Spin The Wheel / 2.0 / Die And Retry / Hardcore Gamer / Animal Nocturne / Baka



Petit changement de plateau, les Smash Hit Combo prennent un bain de foule au merchandising (où on pouvait au passage même jouer à la console !) et une petite demi-heure plus tard, les stars de la soirée sont prêtes à foutre le souk.

Début août 2007, j’ai eu la chance de voir (et de faire partie de l’organisation) du dernier concert français de Pleymo au festival Lez’Arts Scéniques à Sélestat, à 70 kms de là (malheureusement pas le meilleur souvenir de Mark qui s’était pris une bouteille de pisse en plein show par une bande d’abrutis…) et ce retour en Alsace ne pouvait donc que mieux se passer et faire oublier ce désagréable moment. 

Après une petite introduction sonore, c’est le désormais classique "United Nowhere" qui démarre le show. Short bleu, bandeau rouge dans les cheveux et torse (déjà) nu, Mark arrive le dernier sur la petite scène du Noumatrouff pour lâcher ses paroles à une assemblée qui se retourne littéralement. Le morceau s’arrête net après 30 secondes lorsque le frontman aperçoit un spectateur à terre dans le pit. Le malheureux s’est démonté l’épaule au premier morceau du concert… Il sera sorti quelques instants plus tard par des hommes de la sécurité « en cravates » comme le signalera Kemar.

Du coup, faux démarrage, Pleymo souhaite bon rétablissement au malheureux blessé, les lumières s’éteignent une seconde fois et on recommence le set depuis le début avec la même énergie, mais on va dire que niveau son, c’est un peu compliqué et ça ne s’arrangera seulement qu’après le deuxième morceau : "Ce Soir C'est Grand Soir". Kefran, casquette sur la tête et bandana qui cache la majorité de son visage, s’occupe des screams, mais on a du mal à entendre ses parties, ce qui n’empêche personne de chanter à plein poumons à sa place. Dans la salle, ça slamme de partout, même la gente féminine ne se gênera pas pour se lancer comme le souligne avec plaisir Mark. 



Pleymo n’avait pas joué dans cette salle depuis 20 ans, la première fois lors de leur première tournée pour l’album Keçkispasse? (d'ailleurs le 28 juin 1998 marque la date du tout premier concert du groupe à l'Aussie bar de Fontainebleau) et on sent bien l’envie de montrer à son auditoire qu’il n’a rien perdu de sa fouge et que même après 11 ans d’inactivité, le pari de revenir peut être relevé. Il l’est déjà de toute façon au vue de la réussite des dates accomplies lors de cette tournée anniversaire ou encore de l’accueil réservé par les festivaliers le weekend précédent au Hellfest.



Même si l’accent est mis sur le violent Épisode 2 : Médecine Cake, les autres albums ne sont pas pour autant zappés et nous avons le droit à des extraits de toutes les périodes du groupe. Evidemment "Rock", véritable tube, sera scandé par tout le monde, "Adrénaline" et "Chérubin" feront aussi leur petit effet, prouvant que ces titres figurants sur les deux derniers opus du groupe, tiennent la route et passent extrêmement bien l’exercice du live. La voix claire du chanteur est d’ailleurs très correcte sur les parties les plus chantées.



Petite discussion football – on est la veille du match France / Argentine en pleine coupe du monde – qui aurait pu peut-être dégénérer entre Mark et un spectateur qui lui a fait un doigt d’honneur car il n’aime pas ce sport, avant que le guitariste Erik de Villoutreys ne viennent calmer le jeu en disant que lui aussi en avait rien à faire. Encore un jaloux du torse de Mark Maggiori ! Il aura probablement d'ailleurs foutu les nerfs a bon nombre de garçons présents ce soir-là. Faut dire que le mec a chopé le mode de vie à l’américaine et ça se voit. Le bien nommé "Nawak" fera oublier tout ça !



Sur "Muck", Mark propose à son public de faire le marteau avec son front… En attendant le moment venu, un petit circle-pit se forme, la fameuse « lessiveuse », les deux chanteurs courent sur place, c’est la folie jusqu’à la fin du morceau, appuyé par des gros coups de double pédale du magnifique kit transparent DW du batteur Fred Ceraudo. Moment de complicité sur la plus mélodique et tristement toujours d'actualité "Le Nouveau Monde", lorsque Mark cherche Benoît du regard pour lui faire comprendre de ne pas oublier de l’aider à chanter les paroles.



Ces minutes plus calmes ne dureront pas car le hit "New Wave" suit et déchaîne la salle, qui est désormais étrangement moins remplie que pour Smash Hit Combo. Quelque part tant mieux, vu la chaleur, cela nous aura permis de mieux respirer dans cette fournaise. Pas de baisse de régime avec le rouleau compresseur "Tank Club" qui sonne l’heure du rituel « braveheart », exécuté avec plaisir par les fans. En fin de morceau, le guitariste Davy Portela, alors en plein exercice, fera même le tour de la salle porté par les spectateurs !



On prendra un grand plaisir à réentendre le terrible "Polyster Mome", succédé par le medley qui mélange "K-ra", "Kongen" et à nouveau le refrain de "Ce Soir C'est Grand Soir", qui sonnera la fin de la première partie du set. Quelques minutes plus tard, le sextet reviendra pour "Zephyr", puis l’excellente "Divine Excuse" que Mark présentera comme le texte qu’il préfère. Dernière anecdote sur le culte "Blöhm", premier titre créé il y a vingt ans sur un fameux canapé rouge, et un mini-solo de basse de Benoît Juliard en fin de titre, qui mettra un terme à 1h10 de gros son.



Pas de "1977" et de "Je Regrette" sur la setlist ce soir, ni de décor avec les six croix illuminées comparé aux autres dates, mais un set de bonne facture dans une chaleure infernale. Le public est trempé jusqu’aux os, heureux, le groupe est tout aussi souriant, fait la traditionnelle photo-souvenir sur scène et prévient qu'il viendra après en dédicace au merchandising, alors qu’il faut de notre côté refermer cette faille spatio-temporelle et déjà reprendre la route.



Alors que retenir de ce comeback ? Le but principal de prendre du plaisir est tout à fait remplit (et assumé !) même si on sent que certains morceaux ont un poil mal vieilli (je pense à "Tout le monde se lève", les vieux sons de gratte de "K-ra" ou à certaines paroles des deux premiers albums), il est parfois difficile de trouver comment combler le vide entre chaque titre, ou de ne pas se percuter (la faute à la taille de la scène pour le coup). Mais au final, Pleymo s'en sort très bien et nous a fait passé un super moment.

Tournée one shot ? Futur retour avec un nouvel album au programme ? Tout reste possible… Maintenant, au tour d’Enhancer de nous faire plaisir !

Texte : Sébastian D.
Photos : Sébastien North Live Photography

Merci à Sébastien Binder, Sébastien North et Live ! Colmar (qui fête ses 10 ans d’activité cette année)

setlist Pleymo :

1.United Nowhere
2.Ce Soir C'est Grand Soir
3.Rock
4.Adrénaline
5.Tout Le Monde Se Lève
6.Cherubin
7.Nawak
8.Muck
9.Le Nouveau Monde
10.New Wave
11.Tank Club
12.Polyester Môme
13.K-ra / Kongen / Ce Soir
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14.Zephyr
15.Divine Excuse
16.Blöhm



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