L’Arena est à peine
à moitié remplie quand nous arrivons. Il est encore tôt, certes, mais ça nous
interpelle quand même. Ce soir, la scène à laquelle nous avons droit d’habitude
a disparu, et c’est un énorme cube noir qui est installé dans la fosse. Etrange,
à première vue, mais cet écrin d’écrans nous réserve sans doute de belles
surprises visuelles.
Le publie se met à
huer ; l’arrivée sur scène de Thirty
Seconds To Mars avait été annoncée à 20h45, nous avons dû patienter une
demi-heure supplémentaire avant que les lumières ne finissent enfin par
s’éteindre. Soit près de trois heures d’attente « pour rien », sans
première partie, pour ceux qui étaient là depuis l’ouverture des portes.
Résonne alors
l’intro du Monolith Tour. Les écrans qui forment les parois du cube
s’illuminent et se lèvent ensuite progressivement, laissant apparaître les tant
attendus Jared Leto, son frère Shannon Leto à la batterie et leur acolyte Tomo
Milicevic, l’homme-orchestre qui jongle entre guitare, grosse caisse et
synthés. Les fans acclament leurs idoles à grands cris, et quand on reconnaît
"Up In The Air" et que Jared, aussitôt, se met à tournoyer avec son énorme
manteau-plaid-tapis, on sent cette adrénaline qui monte et qui nous rappelle
illico les bons moments que nous avons pu passer en compagnie du groupe il y a
quelques années de cela.
Un petit truc
dérange quand même : les moments où Jared préfère tendre le micro à la
foule plutôt que de chanter sont un peu trop nombreux. Cela continue ensuite
sur "Conquistador", où les « Hey, hey, say a prayer » et tous les
« oh, oh, oh, oh » sont exclusivement chantés par le public.
L’euphorie provoquée par l’annonce de "Search And Destroy" nous fait oublier ça
pendant un instant, mais la réalité nous rattrape bien vite avec "This Is War", où
le chanteur laisse les fans faire tout le boulot à sa place.
D’ailleurs, les fans
ne sont pas dupes et font la grimace. Même si Jared a annoncé qu’il était
malade, et que l’on peut bien évidemment comprendre qu’assurer un tel show et
une telle cadence est mission impossible… on ne peut s’empêcher d’être déçus.
Le groupe présente
ensuite son nouveau single "Dangerous Night" au public parisien. Là, Jared ne
peut pas utiliser la carte « foule qui chante à ma place », parce que
rares sont ceux qui reprennent les paroles en chœur… il se remet donc à donner
de la voix, mais au milieu du morceau, il nous demande d’accueillir notre star
nationale… Marina Kay. Sous les regards sidérés de milliers de personnes, la
jeune chanteuse débarque donc sur scène pour interpréter le dernier refrain avec
Jared.
Sa performance est
admirable, oui, mais tout le monde autour de nous se pose deux questions :
« Comment ? » et « Pourquoi ? » Nous n’aurons pas
les réponses, mais il faut dire que ça passe plutôt bien. Petit câlin de fin
exigé par le frontman, puis la chanteuse quitte la scène et on peut enchaîner
avec l’un des morceaux favoris des fans, "Kings & Queens".
Un autre moment qui nous
a laissés perplexes, c’est celui où Jared a fait monter un fan sur scène pour
envoyer un tweet à Emmanuel Macron. Il demande à l’assemblée de choisir le
message à écrire à notre Président, et l’heureux élu a la lourde tâche de le
rédiger sur le clavier QWERTY du téléphone de Jared.
Les petites
appréhensions et réticences qui ont accompagné les premiers morceaux
disparaissent peu à peu : on retrouve le groupe que l’on connaît, mais
aussi et surtout sa fanbase surmotivée et ultra-enthousiaste. Celle qui est si
bien illustrée dans les clips de Thirty Seconds To Mars, comme "Do Or Die",
chanson avec laquelle nous enchaînons d’ailleurs. Les fans scandent les
paroles, et cela semble remotiver notre Joker – qui a entretemps fait tomber le
tapis qui lui servait de manteau.
Le frontman aux airs
de messie rédempteur puise sa force dans les cris du public et occupe tout le
rectangle qui sert de scène, zigzaguant entre son frère et Tomo.
On calme un peu le
jeu avec la reprise "Stay", de Rihanna, et un petit medley comprenant entre autres "Heroes", de David Bowie.
Puis nous avons droit à une petite session acoustique un poil déstabilisante :
on s’attend à deux ou trois morceaux entiers, mais au lieu de cela, Jared
choisit de n’interpréter que des extraits de chansons qui auraient pourtant
mérité une vraie place dans ce set. Le chanteur prend d’ailleurs le temps de
demander au public ce qu’il a envie d’entendre, et semble s’adapter à ses
expectations.
Ainsi, nous avons
droit à "Hurricane", un refrain de "From Yesterday", le refrain d’"Attack", une
partie d’"A Modern Myth", puis, enfin, "The Kill". On sent que Jared se retient
encore un peu (trop), et que du coup, cette session acoustique n’est pas tout à
fait ce qu’elle aurait pu être dans des circonstances optimales.
Les deux autres
musiciens reprennent place sur scène pour "City Of Angels" et l’exceptionnel "Vox
Populi", qui rend merveilleusement bien avec la participation du public. Les
poings sont brandis, les fans hurlent à pleins poumons. L’enchaînement avec
"Night Of The Hunter" semble faire l’unanimité, et personne ne cache son
enthousiasme, surtout que l’on sent que la fin du set approche.
Ce set est d’ailleurs
clôturé avec le nouveau morceau "Rider", qui est déjà connu de certains fans
avertis mais que les autres découvrent ce soir. Bon, on va dire que ce n’est pas
ce morceau-là qui marquera notre soirée.
Pour le rappel, nous
savons déjà vaguement à quoi nous attendre, du coup. Ce sont les premières
notes et les premiers « Oh oh, oh oh » de "Walk On Water" qui résonnent
dans Bercy et déclenchent de nouvelles acclamations. Puis, Jared demande qui
veut monter sur scène, et bien sûr toute la salle lève la main, mais seuls
quelques chanceux des premiers rangs pourront rejoindre le groupe pour le
dernier morceau, qui n’est autre que "Closer To The Edge".
Un beau final pour
une soirée un peu inégale et déstabilisante, mais dont on préférera ne garder
que le meilleur. Je ne peux m’empêcher d’être un peu déçue du tournant pris par
le groupe, et je ne parle pas là d’un tournant musical, mais de cet aspect un
peu mégalo de notre Jared Leto préféré. Ses interactions avec les fans
sont-elles toujours aussi sincères qu’avant ? Pourquoi cette configuration
de scène, qui prive plus de la moitié du public de la vue des deux autres
musiciens ?
Pas de quoi débattre
pendant des heures, cependant ; comme je l’écrivais quelques lignes plus
haut, je ne garderai que le meilleur de cette soirée-là, et mettrai la
faiblesse vocale sur le compte de la maladie. C’est toujours un plaisir de
revoir Thirty Seconds To Mars, et de communier avec tous ces Echelons qui ont
bien souvent fait de longs voyages pour venir voir le groupe. Ce 14 mars, c’était
un peu la messe à Bercy, avec un Jésus en guise de curé. Et, bien sûr, on sera
là la prochaine fois aussi !
Merci à Nina de Polydor France !
Texte : Laurie B.
Photos : Mathilde M.
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1 commentaire :
j'ai une réponse à la première partie inexistante. Me trouvant derrière la régis à ce moment là j'ai pu le voir ! C'était un dj qui jouait depuis la régie donc ... du coup nous ca nous a plutôt amusé quand ils ont annoncé les 20min.
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