En décembre 2017, nous avons eu l'occasion de rencontrer Becca Macintyre et Jack Bottomley, respectivement chanteuse et guitariste du groupe Marmozets. Nous avons - entre autres - parlé de leur nouvel album, Knowing What You Know Now, et de leur prochaine venue à Paris le 17 février ! L'interview complète est à découvrir dans la suite du post.
Commencons par parler de votre nouvel album ! Trois ans le
séparent de votre précédent opus. Si vous deviez comparer Knowing What You Know
Now à The Weird And Wonderful Marmozets en trois mots, pour quels mots
opteriez-vous ?
Jack Bottomley [guitare] : Mmh… Je dirais… Maturité, progression,
et…
Becca Macintyre [chant] : Groovy !
Jack : Groovy, ouais, très bien !
Pouvez-vous nous en dire plus sur le titre de l’album ?
« Knowing What You Know Now », « Sachant ce que tu sais maintenant »,
est-ce que cela concerne la vie en général, ou l’industrie musicale, ou un
autre domaine en particulier ?
Jack : Je pense que c’est plutôt la vie en général, du moins
c’est une rétrospective personnelle. Il faut dire que le chemin vers l’album
n’était pas de tout repos, pour être complétement honnête on a traversé une
période absolument horrible. Sans doute la période la plus difficile de toute
notre vie.
Becca : Ça concerne vraiment la vie en général, tout ce qui a pu
nous toucher et qui pouvait venir d’un domaine ou d’un autre.
Jack : Quand on a fini d’enregistrer l’album, on a ressenti un
énorme soulagement. Quelque part, c’était un peu comme si on avait su tout du
long que cette phase de merde prendrait fin dès que l’album serait dans la
boîte…
Becca : C’est un peu comme si on était des vieux qui parlaient à
un adolescent qui venait de faire une connerie. « Sachant ce que tu sais
maintenant, est-ce que tu referais ça ? Est-ce que tu te retrouverais dans
le même pétrin ? »
Jack : Dès que l’album fut fini, on s’est tous regardés l’air de
dire « Bon, tout va bien. Maintenant qu’on sait que tout va bien, on ne
traversera plus jamais ces mêmes épreuves, hein ? »
Becca : En prenant un peu de recul dès que les choses se sont
calmées, on a pu réaliser à quel point on avait mûri, et prendre conscience du
chemin que l’on avait parcouru en tant qu’individu. Comme si on faisait l’état
des lieux de notre propre personne, et on espère que tous ceux qui écouteront
le CD pourront ressentir la même chose !
Vous parlez d’une période horrible, qu’est-ce qui était si différent
de la production ou de l’écriture du premier album ?
Becca : Cette fois-ci, on avait de vraies deadlines. Des
plannings serrés, et une épée de Damoclès sur la tête. On savait qu’on n’avait
pas le droit à l’erreur. Il y avait toujours quelqu’un derrière nous pour nous
surveiller, nous rappeler à l’ordre, nous dire « Vous avez six mois pour
faire ça », ce genre de choses. On avait une pression énorme. Pour le
premier album, nous n’avions pas de véritable deadline, ce qui nous permettait
de prendre tout le temps dont nous avions besoin pour venir à bout de toutes
les étapes. Et pour être honnête, on avait l’impression de n’arriver à rien.
Tout ce qu’on écrivait, tout ce qu’on produisait ne nous semblait même pas à
moitié décent. Ce n’était pas présentable, nous n’étions pas satisfaits. C’est
plutôt dingue qu’au final, on ait quand même réussi à créer un album dont nous
sommes super fiers : nous adorons toutes les chansons qui sont dessus !
On revenait de très loin, mais maintenant on a vraiment hâte qu’il se retrouve
dans les mains de nos fans à travers le monde. Mais on a aussi envie de leur
dire, à tous : « Traitez-le avec amour, soyez gentils avec lui,
aimez-le ! » C’est vraiment notre bébé !
Y a-t-il quand même une chanson que vous affectionnez particulièrement
sur l’album ?
Becca : Mh… Elles sont toutes différentes, bien sûr, et elles ont
toutes leur importance pour chacun d’entre nous, et en ce qui me concerne, ce
serait Me & You, sans hésitation. Cette chanson parle de ma grand-mère
décédée, et je ne voulais pas écrire quelque chose à propos de la mort, ou du
fait de quitter ce monde, je voulais vraiment écrire une chanson pour elle, qui
parle d’elle. A travers ce morceau, c’est comme si je lui adressais directement
la parole. C’est pour ça qu’il est aussi important : ce genre de choses,
tu ne peux pas l’inventer. Je ne peux pas dire qu’il s’agisse de ma
« préférée », mais c’est la plus importante à mes yeux.
Jack : De mon côté, ma préférée serait peut-être Insomnia…
j’adore les ondes qui se dégagent de cette chanson, et c’est un morceau qui
résulte vraiment d’un travail de groupe, alors je trouve ça d’autant plus
appréciable ! Je conseillerais aux gens qui ne nous connaissent pas trop
d’écouter cette chanson en priorité pour se faire une idée du groupe que nous
sommes. C’est pas trop heavy, mais on a une bonne énergie, ça s’écoute bien et
je pense que ce titre pourrait séduire des gens qui n’écoutent pas trop de rock
alternatif.
Vous avez dû faire un break inattendu il y a environ deux ans de cela
pour des raisons de santé, est-ce que tout est rentré dans l’ordre aujourd’hui ?
Becca : Oui, j’ai traversé l’enfer mais ça va beaucoup mieux
aujourd’hui et je suis prête à remonter sur scène ! J’ai l’impression d’être
encore plus forte qu’avant. Je suis tombée sur scène en 2015 à Leeds, alors que
nous avions une immense tournée prévue juste après ça. J’ai des problèmes de
genoux depuis des années, mais cette fois-là j’ai cassé mon « bon »
genou, et je savais que ça voulait dire qu’il était temps de faire quelque
chose pour régler ce problème une bonne fois pour toutes. Il fallait que je me
fasse soigner. Je ne pouvais plus continuer comme ça, à croiser les doigts à
chaque concert pour que mes genoux restent en place. Du coup, je me suis fait
opérer, et je touche du bois, mais je n’ai plus eu de problème depuis. Il y a un
de mes deux genoux que je ne peux plus plier complétement, mais je peux
toujours gambader sur scène donc tout va bien !
Vous n’êtes pas revenus en France depuis 2015, ça vous fait quoi de
savoir que vous serez de retour dans quelques mois ?
Becca : On est super impatients ! Bien sûr, nous avons
toujours l’envie et le besoin de faire nos preuves, mais je pense que les fans français
ont parfaitement compris qui on était, ils savent à quoi s’attendre avec
Marmozets. C’est comme une équipe de supporters, une grande famille qui vient
nous voir et passer une bonne soirée entre gens cools ! J’ai super hâte de
retrouver nos fans parisiens, ils sont géniaux.
Vous n’avez pas d’appréhensions particulières ?
Jack : Ils ont toujours été super sympas avec nous ! On a
entendu certains autres groupes dire qu’en effet, c’est pas évident de jouer à
Paris, mais nous n’avons jamais eu le moindre problème ou la moindre déception.
On a joué quoi, 4 ou 5 fois en France ? Entre les shows à Paris, les
festivals, etc. Pour être honnête, la toute première fois, on pensait que
personne n’allait se pointer. Alors quand on a vu le nombre de personnes qui
avaient fait le déplacement pour nous et qui nous attendaient, c’était énorme,
vraiment ! Et très prometteur pour la suite.
Becca : Oui, vraiment, on adore la France !
Quelles sont les choses que vous aimez le plus et le moins à propos de
la France et des Français ?
Jack : Bon, clairement, je pense que la nourriture est
exceptionnelle ici ! Surtout le vin et le fromage.
Becca : Ce qui m’impressionne beaucoup, c’est cette attitude qu’ont
les gens ici… C’est pas vraiment de l’arrogance, c’est davantage une sorte de
confiance en soi, et ça me fascine. Personne n’a été désagréable avec nous pour
l’instant, au contraire ! Ce que je déteste le plus, c’est de ne pas
pouvoir parler français.
Jack : J’allais dire la même chose !
Becca : Mais je suis incapable de trouver le temps et la
motivation nécessaires pour apprendre une nouvelle langue… et puis, je n’ai
plus de professeurs sur mon dos pour me faire travailler plus ! La seule
solution serait que j’achète une maison et que je vienne vivre ici pendant quelques
mois pour m’imprégner de l’accent, du vocabulaire, des intonations, etc.
Si vous aviez l’opportunité de revivre une seule journée de votre vie,
laquelle choisiriez-vous ?
Jack : Wow… C’est compliqué…
Becca [reste silencieuse un moment] : C’est une question vraiment
très compliquée, oui…
Jack : Tu nous poses une colle là, c’est une trop bonne question !
Qu’est-ce qui serait le plus beau jour de ma vie… ?
Becca : Est-ce qu’on peut garder cette question pour la fin et y
revenir plus tard ?
Pas de soucis ! On gardera le meilleur pour la fin, je passe à la
suite en attendant. Quel est votre plus grand rêve, ou votre plus grand
objectif, en tant que groupe ?
Jack : On se fixe toujours des mini-buts à atteindre, jamais de
trucs trop gros !
Becca : Mon rêve – et je pense que cela restera un rêve – serait de
pouvoir un jour vivre de ma musique, de ce qu’on fait. D’avoir mon propre
appartement, ou même ma propre maison, et de pouvoir financer tout ça avec l’argent
que j’ai pu me faire grâce à Marmozets. Actuellement, on arrive à survivre,
jour après jour, on n’est pas dans la misère mais c’est vraiment pas la grande
joie non plus ! Ca, ce serait vraiment un objectif énorme… et cela nécessiterait
que l’on joue dans des salles plus grandes, sur de gros festivals, et que l’on
ait une véritable armée de fans derrière nous.
Si un jour Marmozets devait s’arrêter, pourriez-vous imaginer jouer
dans un groupe sans vos frères et sœurs ?
Jack : Non, ça me paraît inenvisageable. On est tous allés
étudier la musique ensemble à Leeds, et c’est le seul moment où on a joué avec
d’autres gens, parce qu’on y était obligés. Les gens avaient tous des idées
différentes, bien entendu, ils aspiraient à d’autres choses et c’était vraiment
difficile pour moi de m’adapter à tout ça. Je ne voudrais vraiment pas le
revivre. Nous, entre frères et sœurs, on veut tous la même chose, on a les
mêmes goûts, et ça facilite énormément de choses.
Et si vous deviez choisir un groupe avec lequel vous seriez obligés de
tourner pour le restant de vos vies, quel groupe choisiriez-vous ?
Becca : Wow, faut qu’on choisisse des mecs sympas ! … Les
mecs d’Every Time I Die sont vraiment chouettes.
Jack : Leurs shows sont extraordinaires – je pourrai les regarder
tous les soirs sans me lasser. En parallèle, ils sont super naturels, honnêtes,
gentils… Ils n’ont vraiment pas la grosse tête, ils sont restés super simples.
Becca : Ce sont des mecs avec qui on se sent en sécurité, avec
qui on s’amuse beaucoup, et avec qui on peut discuter de tout et de rien… On ne devrait pas se lasser d'eux trop vite !
On peut donc retourner à la fameuse question, maintenant que l’interview
touche à sa fin…
Becca : Oh, la question la plus dure au monde ! Alors… Il y
avait peut-être ce jour en Australie, on venait de finir notre tournée là-bas
et on s’est fait quelques amis du côté de Malborough. Ils nous ont embarqués
sur une plage qui s’appelait Rainbow Beach. La route jusqu’à là-bas était
merveilleuse : les paysages étaient somptueux, on a passé le trajet à
rire, on s’est arrêtés pour manger une glace… Ils nous ont emmenés dans une
forêt, avec des araignées énormes, des animaux qu’on n’avait jamais vus
auparavant… On avait l’impression d’être au beau milieu d’une jungle ! C’était
comme dans un rêve. On arrêtait pas de monter, et une fois au sommet, on s’est
retrouvés face à une barrière de bois et, quand on a regardé par-dessus, on a
fait face à l’océan à perte de vue… Pas le genre de vue qu’on a l’habitude de
voir, et pour être honnête je ne pensais pas qu’un tel spectacle puisse exister !
Tout était naturel à 100%, et j’aimerais y retourner pour revivre tout ça et emmener
avec moi tous les gens que j’aime qui n’ont pas pu le vivre avec moi.
Jack : Quand j’étais plus jeune, nous avons fait une croisière
nocturne en Turquie avec ma famille, et nous étions tous allongés sur ce
bateau, à regarder le ciel et toutes les étoiles… Je n’ai jamais vu autant d’étoiles
de toute ma vie, il y avait énormément d’étoiles filantes, aussi, c’était
merveilleux. J’étais couché là, avec de la musique dans mes oreilles, comme si
j’étais seul au monde, et je me sentais si petit ! C’était vraiment très relaxant,
et c’est un moment auquel je repense très souvent !
Merci de vous être creusé la tête pour nous dénicher ces beaux
souvenirs ! Et merci de nous avoir accordé un peu de votre temps, on se
voit le 17 février au Backstage !
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