Comment un album d’une artiste que nous ne connaissions pas il y a encore trois semaines réussit à se frayer un chemin dans les tops de fin d’année ? C’est assez simple en fait. Phoebe Bridgers a tout simplement sorti un album bluffant d’émotions et de maturité. Stranger In The Alps fera évidemment penser à une autre songwriter de talent, Julien Baker. Une fille, une guitare, une voix magnifique, toute la panoplie est là. Mais au final, les deux artistes ont en point commun l’émotion qui se dégage de chacune de leurs chansons. Julien Baker se la joue beaucoup plus aride et atmosphérique, Phoebe puise ses influences dans la country alternative et le folk. Il ne faut pas longtemps pour frissonner car dès les premières notes de "Smoke Signals", on est persuadé que l’écoute va remuer tout notre être. Et on ne se trompe pas. "Motion Sickness" s’adonne à cette facette country chère à Ryan Adams ou encore Butch Walker. Ces deux influences sont évidentes à l’écoute de Stranger In The Alps. Et là où Phoebe réussit à nous transporter, c’est dans le fait qu’elle est aussi à l’aise dans les morceaux plus intimistes ("Funeral", "Demi Moore", la piano voix "Killer") que ceux plus orchestrés ("Scott Street", ou encore la sublime "Georgia"). Et le plus fou dans tout cela, c’est qu’il s’agit d’un premier album, et honnêtement, on n’avait pas été aussi bouleversé depuis Sprained Ankle de Julien Baker, c’est dire. Sorti le 22 septembre dernier, Stranger In The Alps accompagnera l’auditeur dans cette période hivernale et c’est un album à écouter au casque, car chaque mot et chaque note, méritent d’être écoutés à leur juste valeur. Un disque sombre aux textes déchirants, d’une maturité digne des vétérans de la scène indie-folk. Bravo et merci pour ce petit chef d’œuvre.
4,5/5
Recommandé si vous aimez : Julien Baker, Ryan Adams, Butch Walker
Guillaume W.
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