(qui était tout sauf rock d’ailleurs) et American Beauty/American Psycho n’ont fait qu’accentuer cette facette de moins en moins pop-punk et de plus en plus pop/électro/radio.
MAN I A devait sortir en septembre dernier, et a finalement été repoussé pour retravailler les morceaux en studio, le groupe n’étant finalement pas satisfait du rendu enregistré. MAN I A est donc l’album retravaillé, et c’est là qu’on nage en plein délire. Parce que concrètement, si la bande trouve que cette version aboutie est bien mieux que celle qui devait originalement sortir, quelle merde aurions-nous entre les oreilles ?!? Déjà que les titres postés avant la sortie officielle ne laissaient présager rien de très engageant, mais que dire de l'album dans son ensemble ?
Visuellement déjà, et pour un groupe qui nous avait habitué à bien mieux par le passé, la pochette donne l’impression d’avoir été piquée dans le clip de Calvin Harris feat. Rhianna "This Is What You Came For", ça donne moyennent envie quand même. Bon allez, la pochette c’est un détail, c’est le contenu qui importe. Alors, lançons le disque (mot à double sens qui prendra tout son sens à la fin). Et c’est la que le bât blesse.
"Stay Frosty Royal Milk Tea" ouvre l’album de manière cool avec un refrain sympa même si le rendu vraiment trop électro et le nombre incalculable d’effets finissent par laisser, il s’agit d’un des meilleurs titres de l’album. "Heaven’s Gate" sonne presque comme un gospel chanté par Bruno Mars, et c’est une vraie réussite. "The Last Of The Real Ones" est une chute studio de Maroon 5 et donne envie de fuir loin, très loin (ce synthé donne carrément la nausée), "Young And Menace" est inécoutable, tout comme l’ultra nase "Sunshine Riptide". Fort heureusement, la galette est sauvée par le très bon morceau de clôture, "Bishops Knife Trick". Quand on y repense, il n’y a guère que "Champion" pour se raccrocher au groupe que l’on connaît (pourtant co-écrit avec la chanteuse Sia). C’est le morceau le plus classique et l’un des titres les plus intéressants de MAN I A (et aussi l’un des seuls où on entend une vraie batterie et où Joe et Andy ne sont pas là pour faire le nombre).
En fait, après écoute et réécoute, on se dit que s’il n’y avait pas le chant reconnaissable entre mille, on reconnaîtrait à peine le groupe. Reste donc cette voix toujours classe de Patrick Stump, un songwriting de talent sur quelques morceaux, mais c’est vraiment trop peu pour s’emballer ne serait-ce qu’un petit peu. Surtout, on se rend compte que l’on n’attend plus Fall Out Boy, si ce n’est pour voir s’ils arriveront à retrouver la patte de leur glorieux passé. Ne venez pas nous dire que l’on accepte pas l’évolution du groupe, ce n’est pas vrai. Elle est même encouragée et bienvenue si elle est réalisée avec goût et maîtrise. Là, chaque morceau part dans une autre direction, sans aucun fil conducteur. Si Fall Out Boy a cherché à déstabiliser les auditeurs, c’est une réussite incontestable (car malgré tout American Beauty/American Psycho gardait un fil conducteur clair et net). C’est par contre clairement inacceptable de rendre une copie aussi dégoûtante après nous avoir fait jumper tout notre adolescence. Le pire dans tout ça, c’est que les radios vont adorer et qu’on ne serait pas surpris de les voir sur C17 dans Top Clip. Et quand on y pense, ça fait mal.
Recommandé si vous aimez : Maroon 5, Calvin Harris, Bruno Mars
Guillaume W.
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1 commentaire :
L'album mérite son 2/5 pas mieux !
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