mardi 1 août 2017

Live Report : Longlive Rockfest, Jour 2 @ Transbordeur, Lyon - 13/06/17

Mardi 13 juin, et nous sommes de retour au Transbordeur de Lyon avant l’ouverture des portes, comme la veille, pour profiter du calme éphémère afin de mettre en boîte quelques interviews (Of Mice & Men, Motionless In White, ça vous parle ? 😉).

Petite nouveauté aujourd’hui : une piscine a été installée du côté des DJs, à l’extérieur. Name That B*tch et Mike Rock auront donc sans doute droit à de sacrées scènes de débauche tout au long de la journée…  



Sur le Rock Market, tout le monde est quasiment prêt, les vêtements et CD sont en place sur les stands. Là, déjà, on peut sentir le changement entre le premier jour et celui-ci : les couleurs et typographies souvent arrondies du pop-punk ont laissé la place à des vêtements souvent entièrement noirs, aux typographies souvent complexes et à peine lisible.



Sensible différence également du côté des festivaliers : si un certain nombre était déjà là la veille, d’autres nous rejoignent pour la deuxième journée, et la moyenne d’âge semble être un peu plus haute aujourd’hui. 





Comme la veille, à l’ouverture des portes, les festivaliers prennent leurs aises dans les espaces extérieurs, certains commençant déjà à faire la queue pour les dédicaces de Every Time I Die ou Motionless In White.

A l’intérieur, le coup d’envoi de ce deuxième jour est donné sur la Clubstage à 18 heures avec Resolve, un chouette groupe lyonnais qui a attiré pas mal de monde, fidèles comme curieux. Nos prières de la nuit n’ont pas été entendues, cependant : les lumières sont toujours aussi inexistantes dans cette petite salle (on a même l’impression que c’est pire qu’au premier jour), et si cela n’ôte aucun mérite au groupe, cela nous empêche de profiter au mieux de leur prestation.


Interview oblige, on doit les quitter avant la fin, et on ne retournera dans la salle que vers le milieu du set de Landmvrks, qui ont l’air en grande forme… et leur public aussi ! Mais on remarque que la salle n’est pas remplie et, la curiosité prenant le dessus, on s’aventure à l’extérieur pour voir ce qu’il se passe.






















 

Certains s’éclatent du côté du coin DJ, pataugeant dans la piscine, et au stand Monster, les Américains de Motionless In White enchaînent les dédicaces. Ils se voient même dans l’obligation de refuser de faire des photos avec les fans tant la file est longue ! Mais derrière leurs looks extravagants se cachent de toute évidence des cœurs énormes ; les musiciens sourient avec beaucoup de sincérité à chaque fan qui se présente face à eux – nous aurons d’ailleurs, un peu plus tard, l’occasion de vérifier tout ça lors de notre interview avec Chris, le chanteur du groupe (et croyez-moi sur parole, il était particulièrement adorable et avenant).


A l’intérieur, SHVPES (décidément, ces A qui se transforment en V c’est plus si original que ça au final) a pris le relais sur la Clubstage. Les portes de la grande salle sont ouvertes et un bon nombre de festivaliers sont déjà allés prendre leurs quartiers dans les premiers rangs.
On profite de quelques instants du set décoiffant de SHVPES avant de filer encore une fois en douce pour enchaîner interview, passage express au balcon VIP sponsorisé par le Maître Chasseur (si ça ne vous dit rien, c’est votre problème si vous avez pas fait allemand ou alcoolisme première langue), puis c’est déjà l’heure pour nous aussi de rejoindre la MainStage.

Quand les lumières s’éteignent, on est agréablement surpris d’entendre tant d’acclamations de joie pour accueillir Motionless In White, qui ouvrent la grande scène en ce deuxième jour. Alors que les apparitions du groupe sur le sol français sont très rares, ce sont des acclamations quasi-hystériques qui accueillent la formation américaine sur scène.


"Abigail", "570", "Rats", les morceaux s’enchaînent et les fans font honneur au groupe en reprenant les paroles en chœur, ce qui fait beaucoup plaisir aux musiciens à en croire les sourires qu’ils adressent à la foule en retour. En règle générale, le public semble adhérer et répond sans broncher aux sollicitations du chanteur ; rien à redire sur la prestation explosive et qualitative qui nous est offerte ce soir. Petit moment riche en émotions sur "Eternally Yours", tube repris par une grosse partie de la foule. Pour ne pas perdre de rythme et poursuivre dans cette même ambiance survoltée, on enchaîne illico avec "Loud". Les musiciens sont très mobiles sur scène, et Devin Sola – aussi connu sous son pseudo « Ghost » – tout particulièrement attire beaucoup les regards avec ses nouvelles dreadlocks orange. Connu pour ses éternels changements de look tous plus ambiguës les uns que les autres, le bassiste en joue et multiplie les headbangs.


Une demi-heure plus tard, le show s’achève sur "Immaculate Misconception". Trente-cinq minutes, ça peut paraître long pour un groupe qui en est encore à apprivoiser son public français, mais pour nous c’était bien trop court. La foule applaudit Motionless In White pendant ce qui semble être une éternité, preuve que la sauce a bien pris auprès des festivaliers lyonnais.

A tel point d’ailleurs qu’on en oublie presque de reprendre le chemin vers la deuxième salle pour voir The Devil Wears Prada. Nous n’y ferons d’ailleurs qu’un passage express ; l’ambiance est au rendez-vous, c’est plutôt sympa, mais encore une fois la non-luminosité de la scène nous découragera à rester. Pas possible de prendre des photos, pas possible de distinguer les musiciens la plupart du temps.



Et puis, nous avons rapidement à nouveau rendez-vous du côté de la Mainstage pour un show que l’on appréhende beaucoup ici, au Transbordeur : celui d’Of Mice & Men, qui a assuré la veille le premier concert sur le sol français depuis le départ d’Austin Carlile en décembre dernier. Ce soir, nous découvrons donc sur scène ce « nouveau » quatuor, et à en croire les morceaux qui avaient été dévoilés les semaines précédant le festival, c’était plutôt prometteur…


Le premier « wow », c’est à peine quelques secondes après le coup d’envoi du set. Les jeux de lumière sont vraiment terribles, rien à voir avec ce à quoi nous avions eu droit jusque là. On en prend plein la vue, ce qui est une bonne chose… Mais, même si cela ne semble pas gêner grand monde, j’ai comme l’impression que ce show haut en couleurs sert en fait à attirer l’attention des spectateurs sur autre chose que sur ce qu’il se passe vraiment sur scène. 





Que les choses soient claires : les musiciens sont irréprochables. J’ai déjà vu un paquet de fois Of Mice & Men sur scène, et j’avais toujours trouvé que la voix d’Aaron Pauley était trop instable pour qu’il puisse assurer en tant que frontman. J’avais plutôt tort, car il m’impressionne beaucoup ce soir-là. La prestation d’Alan Ashby aux chœurs et au scream est à souligner également.
Niveau qualité et technicité, la barre est placée très haut. Les guitaristes semblent avoir trouvé un nouveau souffle, et leur dextérité compense un peu la perte de leur chanteur de tête. Un peu. Car très vite, on se rend compte que si tout est irréprochable, que les musiciens assurent, il manque tout de même quelque chose. 




Peut-être que cela manque de mouvement, d’énergie, car Aaron est littéralement bloqué derrière son micro et sa basse, et ne bougera pas d’un iota pendant les quarante-cinq minutes du set. Phil Manansala est, comme à son habitude, ultra-souriant, mais cela ne suffit pas, il y a toujours ce sentiment de manque. De mon point de vue – et je comprends que cela puisse différer d’une personne à l’autre, nous n’avons pas tous le même genre de sensibilité – cette prestation manque d’âme. Car Austin n’était pas seulement le brailleur de service, il apportait à chaque show du groupe une dimension que lui seul maîtrisait ; il croyait en chaque mot, et cela se ressentait dans chacune de ses intonations. 

Ces chansons qui font vibrer les fans, c’est lui qui les a écrites, en se basant sur son expérience personnelle. Alors, on ne peut pas vraiment en vouloir à Aaron, mais on réalise qu’en perdant Austin Carlile, nous avons aussi quelque part perdu l’identité du groupe.



Mais, encore une fois, le show est excellent et d’une qualité à couper le souffle, d’autant plus que les autres musiciens sont en cours de « rodage » pour combler ce manque auquel ils ne sont pas encore habitués – raison de plus pour que le public se montre indulgent.
Libre à vous de ne pas partager mon point de vue d’ailleurs, mais j’ai trouvé assez flagrant le fait que, s’ils ont perdu en authenticité, ils ont quelque part gagné en musicalité. Peut-être que le charisme d’Austin monopolisait toute notre attention et que l’on redécouvre aujourd’hui le talent des musiciens, aussi.
Les morceaux s’enchaînent rapidement, nous avons droit à des classiques comme "Bones Exposed", "Would You Still Be There", "The Flood", "You’re Not Alone" ou "The Depths", mais aussi aux tout derniers, "Unbreakable" et "Back To Me", qui semblent de toute évidence bien plus adaptés au groupe qu’Of Mice & Men est aujourd’hui que les morceaux plus anciens.



Sentiment partagé pour ce set, donc. Pour ne pas verser dans la négativité, je retiendrai surtout la qualité exceptionnelle de la prestation aussi bien musicalement que visuellement parlant. Et pour le reste, laissons faire le temps.

Le dernier groupe à monter sur la petite scène est Every Time I Die. On pourrait s’attendre à un show de folie face à une salle bondée et un public en délire, mais en fait un très grand nombre de fans semble avoir décidé de prendre ses quartiers du côté de la grande salle, attendant Architects de pied ferme pour être aussi bien placés que possible.


Mais cela permet à Every Time I Die d’encourager leurs fans à donner le meilleur d’eux-mêmes… puis à les inviter (quasiment tous) sur scène avec eux. Une belle façon de clôturer cette deuxième journée de festival sur la petite scène.



Nous filons ensuite, avant la fin du set, du côté de la grande salle pour ne pas louper l’entrée en scène des Britanniques d’Architects. Pour les avoir vus le 5 juin à Strasbourg et le 11 au Download de Paris, on aurait pu se contenter d’arriver plus tard et de zapper quelques morceaux du set, mais le groupe n’a ce soir droit qu’à quarante-cinq minutes de show. Et vu ce que ça donne à chaque fois, nous ne voulons pas en rater une miette !

Comme d’habitude, les jeux de lumière d’Architects sont à un tout autre niveau que ce que nous avons pu voir au courant de la journée – même si Of Mice & Men avaient déjà mis la barre relativement haut.
Le set commence comme les précédents que nous avions pu voir, mais très vite, Sam Carter met les points sur les i en s’excusant d’avoir ce soir-là un « temps limité » sur scène et de devoir de ce fait retirer certaines chansons de la setlist. Bon, en même temps c’est un peu la règle du jeu numéro 1 des festivals non ? Puis c’est pas comme si c’était une grosse surprise, mais bon.



Le frontman est un peu plus expéditif qu’à l’accoutumée, mais nous retrouvons les morceaux incontournables tels que "Gravedigger", "Downfall" ou encore "Naysayer". Dans la fosse, les fans s’en donnent à cœur joie et les moshpits et crowdsurfs s’enchaînent sans que l’on puisse vraiment souffler.  
Bien sûr, nous aurons tout de même droit à quelques mots adressés au regretté Tom Searle, comme à chaque show du groupe, puis il sera temps d’enchaîner sur la dernière ligne droite non seulement du set, mais aussi de tout le festival.

Architects quittera la scène sous des applaudissements francs et enthousiastes. Le public français prend toujours plaisir à retrouver le groupe britannique et tout nous porte à croire que cela ne risque pas de changer à l’avenir, Tom ou pas Tom.

Voici que ces deux jours sous le soleil (et quelques micro-gouttes de pluie) lyonnais touchent déjà à leur fin. Les festivaliers se retrouvent à l’extérieur, près du coin DJ où la fête bat son plein. La piscine installée le matin même est remplie, les fans prennent le temps de se défouler encore un peu sur place avant de filer, pour un certain nombre, vers l’Ayers Rock Boat pour le deuxième « After » officiel.


Pour un festival encore si jeune (ce n’est là que la troisième édition !), le Longlive Rockfest a déjà de très bons acquis ; un lieu parfaitement adapté autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, une programmation qui tient bien la route avec de gros noms pour attirer du monde, des bénévoles toujours agréables… Même les aspects qui pouvaient nous paraître « négatifs » à la base se sont révélés être de bonnes surprises. Le fait que le festival soit basé à Lyon – et loin de Paris, donc – n’est au final absolument pas dérangeant, au contraire. Lyon est très facilement accessible depuis la capitale (et depuis beaucoup d’endroits, d’ailleurs), c’est sympa de changer d’air une fois de temps en temps et puis il y fait quand même souvent plus beau qu’à Paris.
De notre côté, on signe illico pour une édition 2018 ! Même s’il nous faut emmener des lampes de poche pour éclairer la Clubstage… Mais, blague à part, ce festival très prometteur aux airs de Warped Tour français mérite amplement votre confiance l’année prochaine et les années qui suivront.

On se dit rendez-vous l’année prochaine à Lyon ? 

Texte : Laurie B.
Photos : Mathilde M.

Merci à Ninon et à toute l'équipe d'Alternative Live. 






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