Mardi 13 juin, et
nous sommes de retour au Transbordeur de Lyon avant l’ouverture des portes, comme la
veille, pour profiter du calme éphémère afin de mettre en boîte quelques
interviews (Of Mice & Men, Motionless In White, ça vous parle ? 😉).
Petite nouveauté
aujourd’hui : une piscine a été installée du côté des DJs, à l’extérieur.
Name That B*tch et Mike Rock auront donc sans doute droit à de sacrées scènes
de débauche tout au long de la journée…
Sur le Rock Market, tout le monde est quasiment prêt, les vêtements et CD sont en place sur les stands. Là, déjà, on peut sentir le changement entre le premier jour et celui-ci : les couleurs et typographies souvent arrondies du pop-punk ont laissé la place à des vêtements souvent entièrement noirs, aux typographies souvent complexes et à peine lisible.

Sur le Rock Market, tout le monde est quasiment prêt, les vêtements et CD sont en place sur les stands. Là, déjà, on peut sentir le changement entre le premier jour et celui-ci : les couleurs et typographies souvent arrondies du pop-punk ont laissé la place à des vêtements souvent entièrement noirs, aux typographies souvent complexes et à peine lisible.
Sensible différence
également du côté des festivaliers : si un certain nombre était déjà là la
veille, d’autres nous rejoignent pour la deuxième journée, et la moyenne d’âge
semble être un peu plus haute aujourd’hui.

Comme la veille, à
l’ouverture des portes, les festivaliers prennent leurs aises dans les espaces
extérieurs, certains commençant déjà à faire la queue pour les dédicaces de
Every Time I Die ou Motionless In White.
A l’intérieur, le
coup d’envoi de ce deuxième jour est donné sur la Clubstage à 18 heures avec Resolve, un chouette groupe lyonnais
qui a attiré pas mal de monde, fidèles comme curieux. Nos prières de la nuit
n’ont pas été entendues, cependant : les lumières sont toujours aussi
inexistantes dans cette petite salle (on a même l’impression que c’est pire
qu’au premier jour), et si cela n’ôte aucun mérite au groupe, cela nous empêche
de profiter au mieux de leur prestation.
Interview oblige, on
doit les quitter avant la fin, et on ne retournera dans la salle que vers le
milieu du set de Landmvrks, qui ont
l’air en grande forme… et leur public aussi ! Mais on remarque que la
salle n’est pas remplie et, la curiosité prenant le dessus, on s’aventure à
l’extérieur pour voir ce qu’il se passe.

Certains s’éclatent
du côté du coin DJ, pataugeant dans la piscine, et au stand Monster, les
Américains de Motionless In White enchaînent les dédicaces. Ils se voient même
dans l’obligation de refuser de faire des photos avec les fans tant la file est
longue ! Mais derrière leurs looks extravagants se cachent de toute
évidence des cœurs énormes ; les musiciens sourient avec beaucoup de
sincérité à chaque fan qui se présente face à eux – nous aurons d’ailleurs, un
peu plus tard, l’occasion de vérifier tout ça lors de notre interview avec
Chris, le chanteur du groupe (et croyez-moi sur parole, il était
particulièrement adorable et avenant).
A l’intérieur, SHVPES (décidément, ces A qui se
transforment en V c’est plus si original que ça au final) a pris le relais sur
la Clubstage. Les portes de la grande salle sont ouvertes et un bon nombre de
festivaliers sont déjà allés prendre leurs quartiers dans les premiers rangs.
On profite de
quelques instants du set décoiffant de SHVPES avant de filer encore une fois en
douce pour enchaîner interview, passage express au balcon VIP sponsorisé par le
Maître Chasseur (si ça ne vous dit rien, c’est votre problème si vous avez pas
fait allemand ou alcoolisme première langue), puis c’est déjà l’heure pour nous
aussi de rejoindre la MainStage.
Quand les lumières
s’éteignent, on est agréablement surpris d’entendre tant d’acclamations de joie
pour accueillir Motionless In White,
qui ouvrent la grande scène en ce deuxième jour. Alors que les apparitions du
groupe sur le sol français sont très rares, ce sont des acclamations
quasi-hystériques qui accueillent la formation américaine sur scène.
"Abigail", "570", "Rats", les morceaux s’enchaînent et les fans font honneur au
groupe en reprenant les paroles en chœur, ce qui fait beaucoup plaisir aux
musiciens à en croire les sourires qu’ils adressent à la foule en retour. En
règle générale, le public semble adhérer et répond sans broncher aux
sollicitations du chanteur ; rien à redire sur la prestation explosive et
qualitative qui nous est offerte ce soir. Petit moment riche en
émotions sur "Eternally Yours", tube repris par une grosse partie de la foule. Pour
ne pas perdre de rythme et poursuivre dans cette même ambiance survoltée, on
enchaîne illico avec "Loud". Les musiciens sont très mobiles sur scène, et Devin
Sola – aussi connu sous son pseudo « Ghost » – tout particulièrement
attire beaucoup les regards avec ses nouvelles dreadlocks orange. Connu pour
ses éternels changements de look tous plus ambiguës les uns que les autres, le
bassiste en joue et multiplie les headbangs.
Une demi-heure plus
tard, le show s’achève sur "Immaculate Misconception". Trente-cinq minutes, ça
peut paraître long pour un groupe qui en est encore à apprivoiser son public
français, mais pour nous c’était bien trop court. La foule applaudit Motionless
In White pendant ce qui semble être une éternité, preuve que la sauce a bien
pris auprès des festivaliers lyonnais.
A tel point
d’ailleurs qu’on en oublie presque de reprendre le chemin vers la deuxième
salle pour voir The Devil Wears Prada. Nous n’y ferons d’ailleurs qu’un passage
express ; l’ambiance est au rendez-vous, c’est plutôt sympa, mais encore
une fois la non-luminosité de la scène nous découragera à rester. Pas possible
de prendre des photos, pas possible de distinguer les musiciens la plupart du
temps.
Et puis, nous avons
rapidement à nouveau rendez-vous du côté de la Mainstage pour un show que l’on
appréhende beaucoup ici, au Transbordeur : celui d’Of Mice & Men, qui a assuré la veille le premier concert sur le
sol français depuis le départ d’Austin Carlile en décembre dernier. Ce soir,
nous découvrons donc sur scène ce « nouveau » quatuor, et à en croire
les morceaux qui avaient été dévoilés les semaines précédant le festival,
c’était plutôt prometteur…
Le premier
« wow », c’est à peine quelques secondes après le coup d’envoi du
set. Les jeux de lumière sont vraiment terribles, rien à voir avec ce à quoi
nous avions eu droit jusque là. On en prend plein la vue, ce qui est une bonne
chose… Mais, même si cela ne semble pas gêner grand monde, j’ai comme
l’impression que ce show haut en couleurs sert en fait à attirer l’attention des
spectateurs sur autre chose que sur ce qu’il se passe vraiment sur scène.
Que les choses soient
claires : les musiciens sont irréprochables. J’ai déjà vu un paquet de
fois Of Mice & Men sur scène, et j’avais toujours trouvé que la voix
d’Aaron Pauley était trop instable pour qu’il puisse assurer en tant que
frontman. J’avais plutôt tort, car il m’impressionne beaucoup ce soir-là. La
prestation d’Alan Ashby aux chœurs et au scream est à souligner également.
Niveau qualité et
technicité, la barre est placée très haut. Les guitaristes semblent avoir
trouvé un nouveau souffle, et leur dextérité compense un peu la perte de leur
chanteur de tête. Un peu. Car très vite, on se rend compte que si tout est
irréprochable, que les musiciens assurent, il manque tout de même quelque
chose.

Peut-être que cela manque de mouvement, d’énergie, car Aaron est littéralement bloqué derrière son micro et sa basse, et ne bougera pas d’un iota pendant les quarante-cinq minutes du set. Phil Manansala est, comme à son habitude, ultra-souriant, mais cela ne suffit pas, il y a toujours ce sentiment de manque. De mon point de vue – et je comprends que cela puisse différer d’une personne à l’autre, nous n’avons pas tous le même genre de sensibilité – cette prestation manque d’âme. Car Austin n’était pas seulement le brailleur de service, il apportait à chaque show du groupe une dimension que lui seul maîtrisait ; il croyait en chaque mot, et cela se ressentait dans chacune de ses intonations.
Ces chansons qui font
vibrer les fans, c’est lui qui les a écrites, en se basant sur son expérience
personnelle. Alors, on ne peut pas vraiment en vouloir à Aaron, mais on réalise
qu’en perdant Austin Carlile, nous avons aussi quelque part perdu l’identité du
groupe.
Mais, encore une
fois, le show est excellent et d’une qualité à couper le souffle, d’autant plus
que les autres musiciens sont en cours de « rodage » pour combler ce
manque auquel ils ne sont pas encore habitués – raison de plus pour que le
public se montre indulgent.
Libre à vous de ne
pas partager mon point de vue d’ailleurs, mais j’ai trouvé assez flagrant le
fait que, s’ils ont perdu en authenticité, ils ont quelque part gagné en
musicalité. Peut-être que le charisme d’Austin monopolisait toute notre
attention et que l’on redécouvre aujourd’hui le talent des musiciens, aussi.
Les morceaux
s’enchaînent rapidement, nous avons droit à des classiques comme "Bones Exposed",
"Would You Still Be There", "The Flood", "You’re Not Alone" ou "The Depths", mais aussi
aux tout derniers, "Unbreakable" et "Back To Me", qui semblent de toute évidence
bien plus adaptés au groupe qu’Of Mice & Men est aujourd’hui que les
morceaux plus anciens.
Sentiment partagé
pour ce set, donc. Pour ne pas verser dans la négativité, je retiendrai surtout
la qualité exceptionnelle de la prestation aussi bien musicalement que
visuellement parlant. Et pour le reste, laissons faire le temps.
Le dernier groupe à
monter sur la petite scène est Every Time I Die. On pourrait s’attendre à un
show de folie face à une salle bondée et un public en délire, mais en fait un
très grand nombre de fans semble avoir décidé de prendre ses quartiers du côté
de la grande salle, attendant Architects de pied ferme pour être aussi bien
placés que possible.
Mais cela permet à
Every Time I Die d’encourager leurs fans à donner le meilleur d’eux-mêmes… puis
à les inviter (quasiment tous) sur scène avec eux. Une belle façon de clôturer
cette deuxième journée de festival sur la petite scène.
Nous filons ensuite,
avant la fin du set, du côté de la grande salle pour ne pas louper l’entrée en
scène des Britanniques d’Architects. Pour les avoir vus le 5 juin à Strasbourg
et le 11 au Download de Paris, on aurait pu se contenter d’arriver plus tard et
de zapper quelques morceaux du set, mais le groupe n’a ce soir droit qu’à
quarante-cinq minutes de show. Et vu ce que ça donne à chaque fois, nous ne
voulons pas en rater une miette !
Comme d’habitude, les
jeux de lumière d’Architects sont à un tout autre niveau que ce que nous avons
pu voir au courant de la journée – même si Of Mice & Men avaient déjà mis
la barre relativement haut.
Le set commence comme
les précédents que nous avions pu voir, mais très vite, Sam Carter met les
points sur les i en s’excusant d’avoir ce soir-là un « temps limité »
sur scène et de devoir de ce fait retirer certaines chansons de la setlist.
Bon, en même temps c’est un peu la règle du jeu numéro 1 des festivals non ?
Puis c’est pas comme si c’était une grosse surprise, mais bon.
Le frontman est un
peu plus expéditif qu’à l’accoutumée, mais nous retrouvons les morceaux
incontournables tels que "Gravedigger", "Downfall" ou encore "Naysayer". Dans la
fosse, les fans s’en donnent à cœur joie et les moshpits et crowdsurfs s’enchaînent
sans que l’on puisse vraiment souffler.
Bien sûr, nous aurons tout de même droit à quelques mots adressés au regretté Tom Searle, comme à chaque show du groupe, puis il sera temps d’enchaîner sur la dernière ligne droite non seulement du set, mais aussi de tout le festival.
Bien sûr, nous aurons tout de même droit à quelques mots adressés au regretté Tom Searle, comme à chaque show du groupe, puis il sera temps d’enchaîner sur la dernière ligne droite non seulement du set, mais aussi de tout le festival.
Architects quittera
la scène sous des applaudissements francs et enthousiastes. Le public français
prend toujours plaisir à retrouver le groupe britannique et tout nous porte à
croire que cela ne risque pas de changer à l’avenir, Tom ou pas Tom.
Voici que ces deux
jours sous le soleil (et quelques micro-gouttes de pluie) lyonnais touchent
déjà à leur fin. Les festivaliers se retrouvent à l’extérieur, près du coin DJ
où la fête bat son plein. La piscine installée le matin même est remplie, les
fans prennent le temps de se défouler encore un peu sur place avant de filer,
pour un certain nombre, vers l’Ayers Rock Boat pour le deuxième « After »
officiel.
Pour un festival
encore si jeune (ce n’est là que la troisième édition !), le Longlive
Rockfest a déjà de très bons acquis ; un lieu parfaitement adapté autant à
l’intérieur qu’à l’extérieur, une programmation qui tient bien la route avec de
gros noms pour attirer du monde, des bénévoles toujours agréables… Même les
aspects qui pouvaient nous paraître « négatifs » à la base se sont
révélés être de bonnes surprises. Le fait que le festival soit basé à Lyon – et
loin de Paris, donc – n’est au final absolument pas dérangeant, au contraire.
Lyon est très facilement accessible depuis la capitale (et depuis beaucoup d’endroits,
d’ailleurs), c’est sympa de changer d’air une fois de temps en temps et puis il
y fait quand même souvent plus beau qu’à Paris.
De notre côté, on
signe illico pour une édition 2018 ! Même s’il nous faut emmener des
lampes de poche pour éclairer la Clubstage… Mais, blague à part, ce festival
très prometteur aux airs de Warped Tour français mérite amplement votre
confiance l’année prochaine et les années qui suivront.
On se dit rendez-vous
l’année prochaine à Lyon ?
Texte : Laurie B.
Photos : Mathilde M.
Merci à Ninon et à toute l'équipe d'Alternative Live.
Texte : Laurie B.
Photos : Mathilde M.
Merci à Ninon et à toute l'équipe d'Alternative Live.
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