La nouvelle avait fait l'effet d'une bombe au sein de la communauté des fans de mathcore en entendant que The Dillinger Escape Plan, LE groupe référence de la scène, annonçait la fin de sa carrière en août 2016. Pour dire dignement au revoir, la formation culte du New Jersey partait dans la foulée dans une gigantesque tournée mondiale, interrompue en février dernier suite à un accident de bus en Pologne. Une partie des dates ont été reconduites en ce mois de juin (malheureusement pas pour Lyon et Toulouse) et il fallait soit être présent au Hellfest dimanche, le lendemain à Paris ou ce mardi 20 juin à Strasbourg, pour voir en live et en France, une toute dernière fois les monstres de tout un mouvement !
Il est 19h10 lorsque j'entre dans La Laiterie de Strasbourg, quasi vide il faut bien le noter. La salle est coupée en deux par un rideau qui cache les tribunes, signe que la date ne sera pas sold-out. Etrange... Mais en même temps, avec la chaleur qu'il fait, c'est plutôt une bonne chose de se retrouver en comité restreint.
19h20, ce sont aux Suédois de God Mother de lancer la soirée, devant au grand maximum 50 personnes. Groupe sludge-hardcore faisant pensé à la fois à Converge et à leurs maîtres de soirée, les trois musiciens s'exécutent au devant de la scène, alors que le chanteur a déjà fait dix fois le tour de la salle et cela rien que pendant le premier morceau ! Bon j'exagère un peu le propos mais il faut dire que ce chanteur est bien barré. Il fait des roues, mosh (seul), saute par dessus un spectateur qui fait des pompes (oui oui, y'avait de la place !), se roule parterre, crie ses paroles tout en parlant entre les morceaux dans un français presque parfait. Ce dernier viendra poser son pied de micro juste devant moi le temps d'un morceau, en plein milieu de la salle, histoire de se faire mieux comprendre ! Résultat assez efficace et expérience en tête à tête assez impressionnante à vivre.
L'énergie est donc au rendez-vous et la qualité des compositions powerviolence l'est aussi ! La batterie blaste dans tous les sens, notamment la frappe appuyée sur la ride (la plus grosse cymbale), le bassiste, caché derrière ses longs cheveux, vomi de tant à autres dans son micro et le guitariste, armé d'une Gibson SG, reste stoique, pour bien s'appliquer à la tâche, alors que le chanteur continue de perturber la fosse avec son cable de micro qui reste bloqué dans les pieds des spectateurs.
On ressort assez conquis après cette demie-heure par ce petit groupe quasi inconnu dont le premier album, Maktbehov, est sorti en mars 2015 (4 autres EPs existent aussi). A suivre de près si vous chercher de nouvelles sensastions.
On sort quelques minutes prendre l'air avant que WarsawWasraw ne prennent le relai. La salle est déjà plus remplie pour le duo français qui va essayer d'ambiancer son auditoire trente minutes durant avec ses titres noise rapides et dissonants qui rappellent aussi bien The Number Twelve Looks Like You ou encore une fois The Dillinger Escape Plan. On est clairement dans un univers math-grind sans concession, beaucoup plus déstructuré que le groupe le précédent, même si il y a plus de variations au chant.
La mayonnaise prend un poil moins, difficile de retenir ne serait-ce qu'un passage (il faudra écouter les versions studio pour mieux essayer d'apprécier), mais l'ensemble est méchamment bien en place, le set est plaisant et le son ultra bien réglé. Là aussi, ce groupe mérite une atttention toute particulière pour tout amateur de compositions compliquées. Même timing que pour les premiers, quelques remerciments, des applaudissements nourris et le show se conclue dans un dernier excès de distortions et de claquement de casse claire.
La mayonnaise prend un poil moins, difficile de retenir ne serait-ce qu'un passage (il faudra écouter les versions studio pour mieux essayer d'apprécier), mais l'ensemble est méchamment bien en place, le set est plaisant et le son ultra bien réglé. Là aussi, ce groupe mérite une atttention toute particulière pour tout amateur de compositions compliquées. Même timing que pour les premiers, quelques remerciments, des applaudissements nourris et le show se conclue dans un dernier excès de distortions et de claquement de casse claire.
Re-pause à l'extérieur pour essayer de faire descendre la température de nos corps, mais rien n'y fera, la chaleur, même à 21h passée, est écrasante, alors imaginez dans une petite salle de concert remplie d'envrion 500 metalleux !
Il est 21h15 lorsque les lumières s'éteignent à nouveau pour acceuillir les stars de la soirée : The Dillinger Escape Plan. L'ojectif du groupe est, comme à l'accoutumée, d'absolument tout retourner sur son passage et rien de tel que "Prancer" pour bien lancer la machine de destruction massive américaine. Pour les temps morts on repassera, on est pas à un concert de Limp Bizkit, l'enchaînement "Panasonic Youth" / "When I Lost My Bet" fait mal, très mal, les membres du groupe sont en forme malgré le rythme soutenu de la tournée. Petit bémol sur certains passages de guitares un peu éclipsés par les autres instruments, ainsi que le niveau du son plus élevé pour la tête d'affiche au détriment de sa qualité, mais lorsque l'on connait absolument le moindre break de chaque titre, on fait vite l'impasse sur ce détail.
Ben Weinman saute beaucoup, plus que tout le reste de la bande, monte sur l'ampli de son collègue guitariste Kevin Antreassian, alors que Billy Rymer frappe comme un sourd, caché derrière son kit de batterie. Le frontman aux bras plus épais que le cuisses de Beyoncé s'égosille comme il se doit, provoque la foule qui est en plein trip, mais reste plutôt muet après chaque morceau, préférant probablement reprendre son souffle pour le morceau suivant.
Les stroboscopes fusent de partout, quelques fumées sont balancées sur la scène, l'atmosphère est pesante, nous sommes plongés soit dans la pénombre, soit dans des lumières bleues ou roses. Weinman lâche un discret "merci beaucoup" après un des morceaux du set et ça sera pour ainsi dire l'unique moment de communication avec les spectateurs. Qu'importe, le setlist défile, le groupe joue "Happiness Is A Smile", qui n'avait pourtant pas été jouée la veille à Paris. Les chansons choisies pour cette tournée sont d'ailleurs interprétées dans un autre ordre quasiment chaque soir, avec un titre différent pour chaque salle. Nous aurons le droit à la moins tubesque "Wanting Not So Much To As To", tirée du dernier album Dissociation.
Les premiers rangs sont sens dessus dessous, Weinman, encore lui, monte sur les spectateurs de devant et marche sur la foule comme un Dieu marchant sur l'eau jusqu'au milieu de la salle, avant de revenir sur scène en slammant. Sur scène, c'est le petit mais corpulent Greg Puciato qui fait le show et en impose avec sa musculature de bodybuildeur. Même si l'ensemble tient comme d'habitude ultra bien la route, il manque un petit quelque chose pour retrouver la folie des shows que le groupe a pu donner dans le passé. Sans être négatif et faire mon blasé après les avoir vu au moins 10 fois, les gens qui ont fait l'expérience live de la bande il y a quelques années et qui étaient présents ce soir auront peut-être le même sentiment que moi.
"Limerent Death" termine le concert avec son accélération complètement folle en fin de titre laissant les spectateurs sur les rotules. Quelques instants plus tard, le groupe revient pour un ultime rappel et s'exécute sur "The Mullet Burden", excellent brûlot tiré de leur EP de 1998 avant d'enchaîner sur la plus récente "Sunshine The Werewolf" et de nous achever sur le classique "43% Burnt". Final magistral dans un chaos complet. Le groupe salue discrètement la salle, Billy Rymer sort du fond de la scène pour filer ses baguettes et les lumières se rallument. Les visages sont rouges, les t-shirts trempés, on vient d'assister à la fin en France de The Dillinger Escape Plan. Au revoir définitif ou pause de quelques années pour mieux revenir (on connaît la chanson !), on verra bien, mais pour le moment, l'aventure est bel et bien terminée et on sort heureux d'avoir pu en profiter une dernière fois ici à Strasbourg ! L'auto-destruction aura lieu fin 2017 après une dernière série de dates au Japon, en attendant vous avez jusqu'à mi-août pour les voir une dernière fois en Europe... Le voyage vaut bien évidemment le coup !
Texte : Sébastian D.
Merci à Anne-Sophie et La Laiterie.

Prancer
Panasonic Youth
When I Lost My Bet
Black Bubblegum
Milk Lizard
Surrogate
Symptom of Terminal Illness
Happiness Is a Smile
One of Us Is the Killer
Wanting Not So Much to as To
Farewell, Mona Lisa
Limerent Death
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The Mullet Burden
Sunshine the Werewolf
43% Burnt
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