lundi 19 juin 2017

Chronique Express : London Grammar - Truth Is A Beautiful Thing

Dieu que cet album s’est fait attendre ! Alors oui, il fallait bien défendre de par le monde l’énorme succès de If You Wait, mais le jeune trio londonien a pris son temps pour enfin donner naissance à Truth Is A Beautiful Thing. L’attente en valait-elle la peine ? Si vous voulez être surpris, peut-être pas. Dans tous les autres cas, oui ! Ce deuxième album suit exactement les pas du premier, en poussant néanmoins encore plus l’aspect atmosphérique, pour un résultat presque évangélique ("Wild Eyed"). On se croirait presque à l’église lorsque Hannah pousse sa voix telle une soprano sur l’ouverture "Rooting for You". C’en est presque trop et ce titre, tout comme "Big Picture" qui ne décroche pas, fait craindre des pistes forcées, ou même chiantes. Heureusement le reste de l’album se révèle meilleur, et il est de nouveau indéniable que les morceaux bénéficiant des percussions de Dominic Major ("Oh Woman Oh Man", "Everyone Else", "Non Believer") restent plus catchy que la moyenne. Si certains titres se font assez transparents ("Who Am I"), d’autres sont de petits bijoux à l’intensité onirique et progressive ("Bones of Ribbon", ou le superbe morceau titre de conclusion). A l’instar de If You Wait, on recommande fortement l’édition deluxe car le CD bonus contient des titres au moins aussi bons que la face A ("What A Day", "Different Breeds"). La voix d’Hannah est encore meilleure, et il est vraiment difficile de ne pas tomber sous le charme (la demoiselle est impressionnante en live). Même ses « houhouhou » et autres « heeeeeey » ne sonnent pas redondants. Il faut dire qu’elle est extrêmement bien servie par ses deux comparses, et par les arrangements discrets mais soignés tenus par la production au poil de M. Paul Epworth. Alors oui, l’effet de surprise n’est plus là et Truth Is A Beautiful Thing souffrira forcément de la comparaison d’avec If You Wait. Force est de constater que cet album aurait fait le même effet que son prédécesseur s’il était arrivé en premier. Les aigris auront certainement quelque chose à y redire mais qu’importe. Isolez-vous, montez le son, fermez les yeux, et London Grammar vous emporteront simplement dans leur univers à la beauté fragile mais grandiose. Et putain, que ça fait du bien.

4/5
Recommandé si vous aimez : Adele, Aquilo, vous évader.

Benoît D.




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