Cela ne m’arrive pas excessivement souvent, mais quand
l’occasion se présente, j’aime bien aller voir la même affiche sur deux dates,
face à deux publics différents, dans des conditions légèrement changeantes. Il
se trouve que j’ai pu me rendre à deux dates de la tournée européenne d’Attila
le mois dernier, qui tournaient en compagnie de The Word Alive et Carcer City.
Retour sur ces deux dates dans la suite du post.
Paris,
10 avril 2017
Comment mieux
commencer la semaine qu’avec un concert ? Ce lundi 10 avril, rendez-vous
était donné sur la péniche du Petit Bain pour retrouver deux groupes que nous
connaissons bien : Attila et The Word Alive. On ne va pas se mentir, un
concert d’Attila, c’est un peu ce petit plaisir coupable que l’on s’accorde une
fois de temps en temps, tout en restant conscient qu’il ne fallait surtout pas
en abuser au risque de développer un syndrome de Gilles de la Tourette
anglophone. En revanche, il faut aussi avouer qu’on ne se lasse pas vraiment de
voir The Word Alive sur scène, cette affiche nous donnait donc deux excellentes
raisons de faire le déplacement !
C’est le groupe Carcer City qui donne le coup d’envoi
de la soirée. Les Britanniques ont récemment signé au label Stay Sick de
Fronzilla, ce qui leur permet d’être sur cette scène ce soir. Même s’ils sont
peu connus ici, ils parviennent à faire remuer la fosse, le chanteur motivant
sans relâche le public qui se densifie presque à vue d’œil. Loin d’être snobé,
le groupe retient l’attention des spectateurs, s’attirant aussi des
acclamations bien méritées.
Petite surprise,
Aaron Matts de Betraying The Martyrs viendra même rejoindre Carcer City sur
scène pour un bref featuring, sous les regards ébahis des amateurs du groupe
français. Ce petit coup de pouce a sans doute permis à la formation originaire
de Liverpool de s’attirer un peu plus la sympathie des personnes déjà présentes.
Un nombre non négligeables d’entre elles iront d’ailleurs retrouver le chanteur
au stand de merch, à la fin du set.
Place ensuite aux
Américains de The Word Alive, très
attendus par un certain nombre de fans ce soir, qui ont pris place dans les
premiers rangs pour être au plus près de leurs idoles. Dès les premiers
instants, on peut sentir cette énergie positive propre au groupe qui semble se
propager dans la salle, personne ne restant de marbre.
Aux anciens
morceaux comme "Dragon Spell" ou "2012" se mêlent des plus récents, comme "Sell Out",
et même les deux derniers titres dévoilés par le groupe, "Misery" et "Overdose",
qui ne figurent à ce jour sur aucun album. Chaque chanson reçoit un accueil
enthousiaste de la part du public français, et nous ne trouvons rien à redire à
l’excellente prestation du groupe.
Ce qui différencie
The Word Alive d’un très grand nombre d’autres groupes de la scène, c’est cette
entente évidente entre les membres du groupe, qui interagissent entre eux dès
que l’occasion se présente. Peut-être même que le départ de Luke Holland,
désormais remplacé par Matt Horn derrière les futs, a renforcé cette
complicité, toujours est-il que c’est toujours un plaisir de retrouver une
telle entente sur scène. Tout porte à croire que si après tant d’années, ils se
marrent toujours autant chaque fois qu’ils jouent, nous n’avons pas fini de
voir et de revoir The Word Alive – et c’est tant mieux.
Techniquement
parlant, les musiciens sont là aussi très bons, et le frontman Telle Smith livre
une superbe prestation vocale, qui n’a rien à envier aux versions studio des
tubes du groupe. Très proche du public, il s’adresse régulièrement aux fans, parvenant
sans le moindre mal à instaurer des mouvements de foule dans la fosse déjà en
ébullition du Petit Bain.
Pour clôturer de
la meilleure des façons cet excellent set, nous avons droit au tube "Trapped",
tiré du dernier album du groupe, Dark
Matter. Là encore, les fans reprennent les paroles en chœur, les Américains
assurent le show d’une main de maître jusqu’au dernier instant, et c’est sous
des acclamations amplement méritées qu’ils quittent la scène.
Les maîtres de la
soirée aiment se faire attendre, de toute évidence. À l’heure prévue, toujours
aucun signe d’Attila. Ce n’est
qu’une bonne dizaine de minutes plus tard que les lumières s’éteignent à
nouveau… pour basculer sur une intro qui semble s’étirer sur un quart d’heure.
Et puis, enfin, du mouvement : les musiciens prennent
tour à tour place sur scène, le frontman Fronzilla arrivant évidemment en dernier,
accueilli comme une véritable superstar par ses fans en délire.
Car si l’ambiance nous paraissait déjà survoltée pour The
Word Alive, c’est complétement un autre délire pour Attila. Les musiciens n’ont
besoin de rien dire pour que les mosheurs ouvrent un pit – il faut dire qu’en
même temps, on commence fort avec "Middle Fingers Up".
Comme on pouvait s’y attendre, le set d’Attila est ce
qu’on pourrait qualifier de « joyeux bordel ». Il est incontestable
que la performance musicale est excellente, certes, mais personne sur scène ou
dans la salle ne se prend trop au sérieux non plus.
Les titres
s’enchaînent, aucune accalmie à signaler du côté du pit, et quand arrive, vers
la moitié du set, le morceau "Payback", les fans les plus avertis savent à quoi
s’attendre : c’est le moment où Fronz demande qui, dans la salle, connaît
la chanson sur le bout des doigts. Deux volontaires sont désignés et viennent
rejoindre le groupe sur scène. Après leur avoir fait passer un
« test » sur quelques phrases – les deux sont très convaincants –, le
frontman choisit le meilleur, qui aura l’honneur de chanter avec lui pendant
quelques minutes. Le fan désigné est plutôt bluffant et sera applaudi par
l’ensemble de la salle.
"All Hail Rock And
Roll", "Ignite", "About That Life" sont certains des morceaux que nous pourrons
entendre ensuite, puis le groupe quitte – déjà – la scène, après moins d’une
heure de set. Mais, sans grande surprise (et une pointe de soulagement), les
Américains réapparaissent quelques instants plus tard pour un dernier tour de
piste, avec "Public Apology", puis le tube "Proving Grounds". Derniers moshs,
derniers slams, puis arrive l’heure de faire retomber la température.
Strasbourg, 21 avril 2017
Onze jours après,
nous sommes retournés voir les mêmes groupes jouer quelques centaines de
kilomètres plus à l’est, à La Laiterie de Strasbourg. Si les setlists n’ont pas
changé entre temps, c’est toujours intéressant de voir que, selon la ville ou
le pays, l’accueil réservé aux groupes n’est absolument pas le même.
Ce 21 avril, il
faisait très beau – et très chaud – à Strasbourg. C’est donc sans surprise que,
réputation germanique oblige, les frontaliers et Allemands ayant fait le
déplacement ont voulu profiter au maximum du concert, quitte à louper le
premier groupe, Carcer City.
Néanmoins, les Anglais sont plutôt bien accueillis par un public avenant, qui répond aux sollicitations du chanteur. Le même set qu'à Paris, la même gestuelle, et les Strasbourgeois semblent adhérer car à la fin du concert, le groupe aura vendu l'intégralité de son stock de CD !
La foule se densifie quelque peu pour acclamer The Word Alive. Pas de doute, nous avons des fans dans la salle, et s'ils attendent deux ou trois morceaux pour se réveiller, ils finissent tout de même par ouvrir le pit, et l'on sent que l'ambiance se détend aussi sur scène. Peut-être que Strasbourg ne démarre pas au quart de tour, mais une fois lancés, les fans ne s'arrêtent plus, et la température monte très, très vite.
Encore une fois, c'est mérité : nous avons droit à un set impeccable de la part des Américains, qui restent fidèles à l'image qu'ils nous renvoyaient à Paris - souriants, complices, fédérateurs. Les mêmes morceaux, qui reçoivent un accueil de plus en plus chaleureux au fil du set. Tout le monde dans la salle est littéralement captivé par la prestation de The Word Alive.
Quelques instants avant qu'Attila ne monte sur scène, on fait un tour du côté du merch pour respirer un peu et, au moment de revenir dans la salle "Club" de La Laiterie, surprise : c'est complétement saturé, on a tout juste la place de se caser entre deux personnes, contre un mur. Pourtant le show n'affiche pas complet, mais on a du mal à croire qu'on parviendrait à faire entrer ne serait-ce que cinq personnes supplémentaires.
Les musiciens sont accueillis là aussi en héros, après une attente qui semble infinie (...ça vous rappelle quelque chose?). Et à peine le coup d'envoi du set donné, le pit s'enflamme et ne se calmera pas avant la fin du show. Le public strasbourgeois maîtrise aussi bien les classiques que les morceaux plus récents, néanmoins personne n'osera monter sur scène pour "Payback" cette fois-ci...
Attila est déjà souvent passé par Strasbourg lors de ses tournées européennes, et les fans répondent présent à chaque fois. Fronz promet donc de revenir aussi rapidement que possible, et les Alsaciens en semblent bien satisfaits.
Quand l'heure arrive de plier bagage, on fait l'état des lieux, et on se dit que si le public de La Laiterie a été - il faut l'admettre - un peu long à la détente, il a par la suite surpassé toutes les attentes des groupes, se montrant d'une forme olympique.
En tout cas, aucun regret d'avoir vécu cette soirée deux fois ; pour être tout à fait honnête, si l'occasion s'était présentée à nouveau, j'aurais même pu céder à la tentation et signer à nouveau !
Texte : Laurie B.
Photos : Mathilde M. (toutes les photos ont été prises à Paris)
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