Trois ans après le réussi mais néanmoins controversé AElita, les dance-rockeurs suédois Mando Diao sont de retour avec Good Times. Ceux déçus par son prédécesseur ne seront pas plus gâtés, le son de Good Times poursuivant en effet la voie des synthés empruntée par AElita. Mais les surprises ne s’arrêtent pas là. La première, bonne, consiste en l’ouverture "Break Us", qui en tant que parfaite chanson de clôture se retrouve au premier plan ! Seuls le piano et un discret violon accompagnent la voix rauque et instable de Björn Dixgård, et l’album a alors toute notre attention. Néanmoins, après deux chansons supplémentaires, le doute se transforme en peur : où est donc passée la voix du comparse Gustaf Norén ? Une rapide confirmation sur internet confirme la deuxième (mauvaise, cette fois) surprise de cet album : sans grand bruit, Gustaf a quitté le navire, et pas forcément à l’amiable. Une double interprétation des textes sur "Brother" ou "Dancing All The Way To Hell" pourrait même traduire une certaine rancœur. Si la voix de Björn a toujours été plus particulière, il n’empêche que le vide est évident sur l’ensemble de l’album. Pour autant, et cela grâce à la basse de sieur Fogelklou, la touche dance du groupe reste intacte avec des titres comme "Shake", quelque part entre leur propre hit "Dance With Somebody" et "Take Me Out" des Franz Ferdinand, ou le morceau titre, nerveux à souhait. Quelques titres se révéleront d’autre part assez classiques ("Watch Me Now", "Voices on the Radio") voire ratés ("Hit Me With A Bottle"). Good Times termine sur une bonne note avec "Without Love", parfumant l’atmosphère d’une électricité sensuelle comme seuls Mando Diao savent le faire. Le constat reste cependant mitigé car ce huitième album se révèle moins cohérent que AElita et parvient juste à compenser la perte de Gustaf sans pour autant la faire oublier. Avec deux membres originaux, espérons que le quintet passe le cap des 20 ans en 2019 !
3/5
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Benoît D.
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