dimanche 4 août 2013

Chronique : The Dangerous Summer - Golden Record

The Dangerous Summer, on en parle autant pour leur musique que pour les frasques, maintenant connues de tous, de leur guitariste. Ce qui parfois joue contre eux. C’est bien dommage car lorsque les p’tits gars se concentrent sur la musique, et uniquement cela, leur talent n’est plus à prouver. En seulement 2 albums, le frontman AJ est devenu le roi des lignes accrocheuses qui se retrouvent en statuts Facebook aussi vites qu’elles sont chantées. Avec Golden Record, leur 3ème album, le mois d’août sera triste et automnale ou ne sera pas.

10 nouvelles chansons donc, qui permettent de faire une constatation d’emblée. C’est dans les petits détails que la bande ne cesse d’affiner ses compositions, à la fois familières (il n’y a pas d’évolution majeure entre War Paint et Golden Record) et malgré tout, réussissant à garder fraîcheur et identité. Preuve en est la vélocité et les guitares cristallines quasi post-rock de "Into The Comfort", l’introduction mystérieuse de la superbe "Catholic Girls" (dont le refrain vous filera des frissons, impossible d’en être autrement), ou encore l’utilisation discrète et belle d’un clavier sur "We Will Wait In The Fog". Pour autant, ils ne font pas non plus du surplace et lorsque qu’ils s’autorisent à sortir des sentiers battus, l’influence Brand New fait une apparition plus que remarquée ("Drowning" aurait eu une place de choix sur The Devil And God Are Raging Inside Me). Même "Miles Apart", qui avait déçu lors de sa présentation sous le format single, passe nettement mieux dans le cours de l’album. Et arrive à passer de bonne chanson déjà 1000x entendu à un morceau au caractère fort avec ses "whowhowho" fédérateurs sur le refrain. 

Le groupe fait donc à nouveau mouche avec ses titres où les atmosphères sont reines (malgré le changement de line-up). "I’m So Pathetic" compte parmi les chansons les plus sombres qu’ils aient écrites et joue le rôle de "Work In Progress 2.0" de cette nouvelle galette où AJ lâche sa voix plus que jamais. Ce n'est qu’un exemple des multiples réussites que compte ce disque riche, accrocheur (même si moins immédiat que War Paint) et hautement émotionnel. Cette émotion brute que l’on perçoit dans la voix éraillée de AJ est d’ailleurs plus présente que jamais. Le duo d’écriture qu’il forme avec Cody Payne (autant un sacré personnage dans la vie qu’un mélodiste hors pair). 

Et ce n’est pas un hasard si "We wash our hearts just to feel alright/ I’m not scared to die for all the promises I’ve made" est la dernière ligne prononcée par AJ sur "Anchor". Ligne qui prouve une fois de plus à quel point le chanteur est un écrivain talentueux, touchant des sujets ordinaires avec une main de maître. On partage ses moments de doute et ses interrogations, se sentant privilégié de pouvoir ressentir cette sincérité. Ces histoires venant du cœur arrivent à toucher, par leur simplicité et leur innocence. 

On sait désormais à quoi s’attendre à la sortie d’un album de The Dangerous Summer. On ne peut pas dire que Golden Record est une surprise, ni même une confirmation du talent de AJ Perdomo et ses comparses, on le savait déjà. Ce qui étonne, c’est avec quelle facilité l’auditeur est pris dans les filets de ce disque, ces 10 chansons résonnant longtemps après les avoir entendues comme le testament d’espoirs, de peine et de recherche du bonheur. La bande originaire du Maryland accompagne les auditeurs et grandit avec eux. Un bien bel album pour un groupe qui ne cesse de confirmer que la musique est une véritable catharsis.

4/5

Guillaume W. 


01) Catholic Girls
02) Sins
03) Drowning
04) Knives
05) Honesty
06) We Will Wait In The Fog
07) Miles Apart
08) Into The Comfort
09) I’m So Pathetic
10) Anchor

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