La sélection de l'été 2013 d'Alternativ News

Contrairement aux plages de Palavas-les-Flots et à la direction des programmes de TF1, la scène alternative n'a pas de "tube de l'été". L'attachement profond des fans que nous sommes aux artistes et au disque au sens large nous pousse à privilégier l'album par rapport au format single. Les groupes qu'Alternativ News couvre prouvent jour après jour qu'une carrière de qualité ne se fait pas sur une seule chanson. Nous vous proposons donc une bande originale estivale non pas faite de "hits" pèle-mêle, mais sous la forme d'une sélection de beaux disques, dans des styles bien différents, qui sauront chacun donner une couleur particulière au ciel de votre été. Bel été à tous.

La Rédaction d'AN

CITIZEN - Youth

A la croisée du son brut de Title Fight et des mélodies entêtantes de Make Do And Mend, cet album inattendu ne comprend que des titres efficaces à l'image du single "The Summer". Citizen sait également faire dans le mid-tempo sans tomber dans le gnangnan. L'enchaînement de milieu d'album "How Does It Feel", "The Night I Drove Alone" et "Speaking With A Ghost" est la preuve indéniable d'un songwriting de qualité transpirant la sincérité. (Martin G.)

CITY AND COLOUR - The Hurry And The Harm

Si vos projets d'été s’apparentent à une version illustrée du désormais célèbre "YOLO", Dallas Green préférerait sans doute que vous attendiez la rentrée pour écouter son quatrième effort. Moins sombre mais tout aussi triste que son prédécesseur, ce cantique aux belles choses, qui est tout autant une éloge de la douceur qu'il est virulent envers la frénésie contemporaine, est pourtant un superbe compagnon de crépuscule estival. Ce n'est pas parce que l'ex-Alexisonfire évite les plages de sable comme la peste que vous devez forcément en faire autant. (Romain J.)

COUNTERPARTS - The Difference Between Hell And Home

Troisième album pour Counterparts et toujours cette formule hardcore mélo qui fait mouche. The Difference Between Hell And Home prend les choses en main et propose un mix de ses deux prédécesseurs entre morceaux coup de boule et passages atmosphériques. Fans de Heart In Hand et Comeback Kid, foncez ! (Guillaume W.)

DEAFHEAVEN - Sunbather

Avec Sunbather, Deafheaven a surpassé les attentes les plus grandes qui flottaient sur le duo -devenu quintet- de San Francisco. Mélangeant jusque là black metal et shoegaze avec autant d'ambition que de maladresse, Deafheaven parvient à sortir de l'étroit cadre qui retenait jusque là ses compositions syncopées et compactes pour s'étendre en grand écran. La violence vocale y est magnifiée par des guitares post-rock aux couleurs pastel, parfois romantiques et souvent épiques. Une superbe pièce de musique moderne qui séduira bien au-delà des genres. (Romain J.)

JIMMY EAT WORLD - Damaged

Il y a bien longtemps (Bleed American) que Jimmy Eat World ne fait plus des disques pour accompagner vos étés. Pourtant, avec Damaged, le groupe renoue avec certaines recettes ayant fait son succès il y a tout juste une dizaine d'années : un rock alternatif précis et organique, plus direct que sur leurs derniers disques, et une écriture plus personnelle centrée sur les différentes étapes du chagrin amoureux. Un disque aux savoureux accents légèrement vintage ("Appreciation") et souvent lumineux, comme le suggère (peut-être) son artwork. (Romain J.)

LETLIVE. - The Blackest Beautiful

Retour de letLive. Dire que cet album était attendu relève du doux euphémisme, tant Fake History a mis une claque à tout le monde. The Blackest Beautiful est plus produit, plus carré, peut-être moins dingue au final. Mais purée, aucun groupe n’arrive à réaliser ce mix d’emo, de post hardcore, d’influence latino comme eux le font. Pari réussi. Encore une fois. (Guillaume W.)

NIGHT VERSES - Lift Your Existence

Si vous êtes adepte de sons plus métalliques, ne passez pas à côté du phénomène Night Verses. Après avoir mis un joli coup de pied dans la fourmilière avec un premier EP, le groupe revient avec un long jeu travaillé, dense et complexe. La sublime voix de Douglas Robinson (ex-The Sleeping) accompagnée d'une section rythmique irréprochable (fortement influencée par Tool) égayera à coup sûr votre été, à condition de prendre le temps qu'il faut pour apprivoiser ce long, mais néanmoins, très bon premier opus. (Sébastian D.)

PITY SEX - Feast Of Love

Nouvelle pépite dans le roster du label Run For Cover avec Pity Sex et son pop-rock jouissif. Des guitares à la sauce Weezer, une basse pleine de disto et l'alternance entre une voix masculine et féminine, ce Feast Of Love est à la fois direct et mélancolique, court mais intense comme une amourette estivale. (Ilan B.)

SIGUR RÓS - Kveikur

Un an après un Valtari qui aura mis du temps à trouver grâce à nos oreilles (bon, on l’a trouvé super chiant, puis moins chiant, puis plutôt cool), Sigur Rós revient à ses premiers amours, en y ajoutant une touche d’agressivité inattendue et superbement intégrée aux compositions de nos lutins géniaux. Ce nouvel album est probablement une de leurs plus belles réussites. (Guillaume W.)

THE FRONT BOTTOMS - Talon Of The Hawk

"Mature" n'est au premier abord pas le mot le plus évident pour qualifier le deuxième album (sur un label) de The Front Bottoms, dont le nom vient de l'argot anglais désignant le sexe féminin et dont les thèmes des nouveaux morceaux passent de la grossesse involontaire d'une petite amie trop jeune ("Lone Star") aux soirées arrosées sur les plages de Californie ("Santa Monica"). Il est pourtant fallacieux de juger ainsi le duo du New Jersey tant il parvient à dérouler ses histoires avec une sincérité aussi fragile qu'inconfortable. Et si les paroles restent l'exceptionnel atout de The Front Bottoms, leurs nouvelles compositions ont pris en ampleur et en texture avec l'arrivée de nouveaux instruments dans l'indie-punk simple et dansant du groupe, qui saura vous accompagner durant les gueules de bois les plus âpres de votre été. (Romain J.)

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