jeudi 18 juillet 2013

Chronique : Jimmy Eat World - Damage

Après plus de 20 ans d'activité au compteur, des albums qui ont marqué l'histoire de l'emo (les formidables Static Prevails et Clarity), d'autres qui sont devenus cultes bien au-delà de ce mouvement (Bleed American, Futures), et après avoir influencé un nombre incalculable de groupes, Jimmy Eat World continue son petit bonhomme de chemin, et revient avec ce nouvel album nommé Damage qui fait suite à Invented, passé un peu inaperçu. J'en avais foutrement peur, de cet album.


Il est en effet très dur de porter un jugement concret sur ce groupe si on le suit depuis le début. Me concernant, je suis ultra-fan de la période emo/punk du groupe (le tout premier album éponyme sorti en 1994 est juste un bijou de punk DIY déjanté et émotionnel), alors pensez bien qu'au début j'avais eu du mal lorsque le groupe est passé au pop-rock, surtout avec Chase This Light qui m'avait déçu. Même si j'ai toujours du mal avec ce dernier, j'ai aujourd'hui une bien meilleure vision de ce changement musical. En découvrant "Damage", le premier single du nouvel album, j'étais rassuré sur ce qu'allait proposer ce nouveau disque. On y découvrait un univers chaleureux, une musique simple, planante, chargée en bons sentiments, se finissant avec de beaux chœurs. Des réminiscences de leur glorieux passé ?

Ce nouvel album est en fait une suite logique à un Invented qui synthétisait tout ce que le groupe a fait de bon depuis Clarity. Il est donc normal que l'on trouve ces petits retours dans le temps. Et ça commence dès le premier titre, "Appreciation", qui m'a surpris tant il fleure bon l'emo-indie. Il est d'emblée frappant de constater à quel point le chant de Jim Adkins est toujours aussi juste et mélancolique, toujours aussi chargé en émotions, après toutes ces années. Des retours à la bonne époque, on en a aussi avec le touchant et tranquille "Byebyelove" qui prend le temps de nous faire frissonner, le très énergique "How'd You Have Me", le lumineux "No, Never" et enfin avec le tube de cet album, "I Will Steal You Back" (rien que son premier couplet m'a directement ramené à l'époque Clarity).

On a ensuite des titres plus acoustiques, ou plus "traditionnels", même si les influences souterraines du groupe ressurgissent toujours discrètement à travers quelques riffs, quelques gimmicks de chant, quelques petits tappings... "Lean" et "Please Say No" sont de très bons exemples pour illustrer ceci. Quand on écoute les ballades "Book Of Love" et "You Were Good" on peut assez facilement faire le rapprochement avec des artistes emo/folk actuels comme Koji (celui-ci ayant sûrement été influencé par les garçons de Mesa, Arizona). "Lean" est d'ailleurs accompagnée d'un clavier qui ajoute énormément au côté intimiste et planant du morceau.

Au final, même si il est dur à aborder au début (il faut savoir accepter l'ouverture du groupe au "grand public rock"), c'est un album qui rassure vraiment sur ce que devient Jimmy Eat World. Ils n'oublient pas leurs origines, tout en évoluant. Plus personnel que les deux derniers albums qui se voulaient plus "modernes" musicalement, le groupe a donc définitivement retrouvé son talent pour pondre des tubes emo-pop catchy mais sincères. Rares sont les groupes qui restent intègres tout en étant passé du côté mainstream de la force, bravo à eux. Et surtout merci à eux pour avoir rallumé la flamme de leur passé, de leur musique de toujours, qui fait tant chaud au cœur.

4/5 

Guillaume D.

01. Appreciation
02. Damage
03. Lean
04. Book Of Love
05. I Wiil Steal You Back
06. Please Say No
07. How'd You Have Me
08. No, Never
09. Byebyelove
10. You Were Good

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1 commentaire :

Mariooo57 a dit…

Très bonne chronique qui résume tout ce que je pense à propos de l'album. Sûrement ce qu'ils ont fait de mieux depuis un moment (depuis Futures au moins).