August Burns Red arrive cet été avec son nouvel album, Rescue & Restore. C'est une sortie intéressante, car elle a lieu au milieu d'une scène metalcore de plus en plus saturée, critiquée et peu recommandable humainement, là où l'on remarque aussi que le djent envahit les riffs de gratte. On était donc curieux de voir ce que les gars de Lancaster nous préparaient, alors qu'eux même jugeaient le metalcore "ennuyeux" dans une interview récente donnée à Alternative Press. Surtout qu'une sortie d'August Burns Red, en tant que pilier de la scène, est toujours très attendue.
Ont-ils su rester eux-mêmes ?
Ont-ils su rester eux-mêmes ?
À l'écoute du premier titre, "Provision", pas de doute, on se retrouve bien immergé dans le August Burns Red rapide et technique que l'on aime, dans cette alchimie entre death mélo et metalcore. On découvre également avec un certain plaisir que le combo a conservé l'idée des échappées plus posées que l'on découvrait sur Leveler. On se dit alors que l'on ira peut être plus loin que cet album ?
C'est plutôt à un retour en arrière auquel on croit d'abord assister avec le titre suivant, "Treatment". On retrouve le groove sombre et les breakdowns destructeurs de la période Messengers, et d'ailleurs le passage ou Jake Luhrs hurle "Open the gates !" déclenchera sûrement plus d'un massacre dans le pit. Mais c'est ensuite une guitare acoustique inattendue saupoudrée d'un beau violon qui vient se poser au milieu d'un morceau très changeant, aussi brutal que mélodique. Une bien bonne mandale que ce second titre, nous menant vers "Spirit Breaker", introduit par ce même violon, et qui se veut être un hit metalcore potentiel. Quelques mélodies rappellent d'ailleurs l'énorme et tubesque "Meddler", présent sur l'album Constellations. Ici, c'est d'ailleurs un morceau assez pépère, qui fait plus dans la profondeur que dans la violence. En témoigne ce couplet très calme chanté en spoken word, enchaînant sur un final ou l'on peut entendre un beau tremolo-picking presque post-rock. C'est là que les fans de la première heure des américains peuvent se perdre, pensant que le groupe perd de sa brutalité.
Or la piste suivante, "Count It All As Lost", les rassurera d'emblée. On retrouve ce metalcore aussi barré que destructeur de mosh pit qui faisait par exemple fureur sur Constellations, une ambiance qu'on retrouve ici. On peut même penser que le groupe aurait en prime mangé Architects en chemin (en oubliant le chant clair de Sam Carter) sur "Sincerity", à l'écoute des notes dissonantes, et des chœurs qui parsèment le titre. Et avec "Creative Captivity", on est à nouveau surpris : C'est ici un univers très posé, ou l'on peut entendre divers instruments comme de la harpe, de la trompette, et un violon qui a décidément une certaine place sur cet album, ou les guitares se font gracieuses et planantes, un morceau qui ira même jusqu'à partir dans des influences tirées de la musique latine traditionnelle (on se rappellera que le groupe avait tenté le coup sur quelques plans de Leveler), même si le metalcore puissant du groupe n'est jamais bien loin. Assez déboussolant à la première écoute, mais c'est assez osé, et apprécié.
On retombe dans la brutalité sensible que le groupe développe sur cet album avec "Fault Line". Non content d'être une nouvelle démonstration de force et de belles mélodies, on a même le droit à des petits shreds qui lanceront des assauts death mélo hyper catchy dont eux seuls ont le secret. C'est la l'une des qualités du groupe, ils n'oublient pas d'être avant tout un groupe de metal, au lieu de se donner un genre "hardcore", de poser pour diverses boissons énergétiques et pour faire joli sur les comptes Tumblr des kids !
On ne teasera pas plus cet album, ce pour vous donner envie d'en découvrir plus, car il le mérite. Mais pour résumer ce disque, on peut dire que le groupe évolue toujours dans le bon sens, prenant soin de proposer des accalmies inattendues dans sa musique aussi folle que percutante, et de proposer une certaine variété dans le choix des instruments pour ne pas rendre l'ensemble répétitif. Une suite logique à Leveler en quelque sorte, une parfaite synthèse de leur carrière, et sûrement l'un des disques les plus aboutis de la bande. Non, le metalcore n'est pas toujours ennuyeux !
4/5
Guillaume D.
01. Provision
02. Treatment
03. Spirit Breaker
04. Count It All As Lost
05. Sincerity
06. Creative Captivity
07. Fault Line
08. Beauty In Tragedy
09. Animals
10. Echoes
11. The First Step
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1 commentaire :
Je donne mon avis, je pense être quelques part dans la juste quand je dit que entre "Messengers" et "Constellations" il y à une évolution.
Par contre, entre "Leveler" et "Rescue & Restore" je ne vois aucune évolution. Je comprend pas vraiment ou le groupe à pris des risque ou à changer quelque chose ?
Quelqu'un peu m'éclairé ?
Je suis preneur, il m'arrive par moment de ne pas voir ce que l'album à offrir directment mais la je reste bloqué depuis un moment (depuis le single).
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