Chronique : Yellowcard - When You're Through Thinking, Say Yes

Un premier morceau qui ne paye pas de mine au premier abord, pop punk classique, mais refrain bien ficelé « someday, everything's end, can we begin, finding a way back before we’re too late » puis le tempo se ralentit et Ryan nous gratifie d'un magnifique instant frisson, accompagné seulement du violon et de quelques accords, la réverbe à fond sur la voix qui chante fort « bring walls down, hear all my sound, let me back in, love me again »... Dieu que c'est beau ! Voyez-ça comme une déclaration d'amour, à une fille, à leurs fans, une métaphore sur le retour du groupe, dans tous
les cas celà reste intense. Un retour, après un hiatus de deux ans et de nombreux autres projets musicaux qui laissaient craindre le pire quant à l'avenir du groupe à violon, on ne va donc pas bouder notre plaisir.

Ce violon, si apprécié des fans, est à l'honneur sur l'intro du premier single « For You, And Your Denial ». Rythmique carrée mais impeccable, couplets et refrains bénéficiant de lignes de chant soignées, la recette du tube made in Yellowcard. Intro à la basse saturée bien crade, puis chant enfantin qui surfe sur les instrus sur « With You Around », choeurs en oh oh, des couplets géniaux en somme, refrain plus générique mais pas moins réussi. Dans l'ensemble un pop punk classique mais décent (l'excellent « Soundtrack », « Hide » et sa vieille guitare blinkienne).

En fait cet album vous replonge en 2003, et le son tubesque de Ocean Avenue. Du coup on zappe un peu les expérimentations (malgré un synthé sur « Life Of Leaving Home » et une ballade piano-rock avec « Sing For Me ») et le côté mature de Lights And Sounds (rah « City Of Devils » ou « Two Weeks From twenty »!), ce qui est quand même dommage pour un groupe à ce stade de sa carrière.

Ce retour dans le passé se retrouve également dans les thèmes de l'album, on reste du coup dans du très classique pour du Yellowcard, l'amour perdu, la nostalgie des amours adolescents, la recherche de cette personne qu'on a perdu, en témoigne la ballade « Hang You Up », avec un très beau refrain : « it's hard to see you, we are older now, and when I find you, you just turn around ».

On peut dire que le groupe a gardé le meilleur pour la fin avec l'avant-dernier morceau, « See Me Smiling », qui frole le post-hardcore, en tout cas le morceau le plus lourd de la galette, avec un puissant déferlement des instruments avant chaque refrain, contrasté par l'envolée d'un chant haut perché; pour un final jouissif qui refait le coup de l'instant frisson : "if only you could have a chance to see, all the happiness you gave to me" ! C'est juste beau, y'a pas d'autre mot. Le morceau final, « Be The Young », reste dans cette veine emo tout plein avec son joli refrain.

Il pourra toujours nous manquer le goût de la nouveauté et ce nouveau chemin emprunté timidement sur Lights And Sounds, mais Yellowcard vient tout simplement (prouesse?) de pondre un Ocean Avenue bis, ou du moins un album qui s'en approche le plus possible, sans l'égaler toutefois, reconnaissons-le. Un des trois meilleurs disques de leur carrière, des deux pour ceux qui n'ont pas aimé Lights And Sounds. Retour facile mais gagnant.

7,5/10

Sylvain L.

1. The Sound of You and Me

2. For You, and Your Denial

3. With You Around 3

4. Hang You Up

5. Life of Leaving Home

6. Hide

7. Soundtrack

8. Sing for Me

9. See Me Smiling

10. Be the Young

http://www.myspace.com/yellowcard

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