
C’est souvent dans leur plus simple apparat que les chansons se montrent à leur plus vulnérable et émotionnel. Et là, inutile de vous dire que si vous aimez le groupe en version électrique, vous allez les aimez encore plus. La force du groupe, en plus de leur talent de mélodiste, et de savoir superposer les voix, créer des harmonies vocales qui donnent des frissons. Et bien là, toutes ces émotions sont encore décuplées et les voix prennent encore plus d’importance. "Please Head North", "For The World" et "I Hope This Finds You Well" et "Stay Home" reçoivent ce traitement de choc dénué de toute électricité. Et là où on aurait pu tomber dans le plat et sans âme, c’est le contraire qui se passe. Les arrangements se veulent discrets (du xylophone) et c’est aussi leur talent de paroliers qui ressort à l’écoute de ces versions : "I wish that I could say I’m wishing you the best/ But I can’t", "I wouldn ‘t trade you for the world", ou encore "There’s no future when/ Every bridge’s burned". Ces mots sentent le vécu, ce sont les tripes qui parlent, le cœur. Cette simplicité, cette honnêteté font plaisir à entendre, et on se sent tous concernés par cette sensation d’abandon, de la peur du lendemain, la peur d’être seul. On est un peu avec eux dans tous ces moments.
Transit est maître en la matière lorsqu’il s’agit de jouer la carte du "less is more", mais quand toute la bande s’y met pour sortir des nouvelles chansons, on ne peut que s’incliner. Et surtout, Something Left Behind s’ouvre et se referme sur deux bijoux, qui plus est, inédits. "Indoor Voices" ne s’énerve pas, tout est en apesanteur. Les arpèges donnent dans le nostalgique et la batterie met dans l’ambiance, et toujours ces voix… les moments les plus mélancoliques et atmosphériques des Get Up Kids et Jimmy Eat World vous parlent ? Et bien, on est à ce niveau là. "Just Go, Just Leave" et "Something Left Behind" renvoient au meilleur de Dashboard Confessional période The Places You Have Come To Fear The Most. Et c’est "1978" qui a la lourde tâche de refermer cette nouvelle aventure de Transit. Et là, surprise, on ressort les guitares électriques pour un tube emo-punk qu’on n’attendait pas là, mais qui en est que meilleur. Une secousse finale, comme pour nous dire qu’il ne faut pas trop s’en faire, le Transit fougueux est toujours là.
Ce Something Left Behind est à la fois surprenant et tellement évident. Il ne fait que confirmer tout le bien que l’on pensait du groupe, et avec cet opus, ils prouvent qu’ils sont capables de tout entreprendre et de tout faire. Et si les nouvelles chansons sont une indication de la direction qu’ils vont suivre, on peut être confiant en l’avenir. A la fois indispensable, prenant, et addictif, assorti d’un artwork de toute beauté, Transit vient de réussir un véritable coup de maître. Chapeau bas les gars. Et merci.
8,5/10
Guillaume W.
1. Indoor Voices (new song)
2. Please, Head North (acoustic version originally from the Man Overboard "Split" EP)
3. For The World (acoustic version originally from the "This Will Not Define Us" full-length)
4. Just Go, Just Leave (new song)
5. Castaway (acoustic version originally from the "Let it Out" EP)
6. Hope This Finds You Well (acoustic version originally from the "Keep This To YourSelf" full-length)
7. Stay Home (acoustic version originally from the "Stay Home" EP)
8. Something Left Behind (new song)
9. 1978 (new song)
http://www.facebook.com/home.php#!/transitmakesmusic
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2 commentaires :
Que des tubes, un vrai plaisir d'écouter cet EP.
Oui, les textes sont en plus vraiment magnifiques. Marrant à quel point j'avais pu - pour les mêmes chansons - ne pas y prêter attention (aux textes) et comme je les redécouvre ici.
Sylvain L.
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