samedi 12 février 2011

Chronique : Emmure - Speaker Of The Dead

Emmure, c’est un peu comme une pub pour Petit Bateau : "A quoi ça sert d’avoir des vêtements si on peut rien faire dedans". A l’exception que chez eux, c’est plus "a quoi ça sert de faire de la musique, si on ne peut pas mettre des breakdowns/beatdowns/mosh parts partout". On n’est pas là pour rigoler en somme. C’est la violence, en live, ça vous arrache le slip, sans aucun doute, maintenant sur disque et en 15 titres, c’est une autre histoire.

Leur 1er album avait été bien accueilli dans le monde du
hardcore, tant Goodbye To the Gallows avait ce côté bourrin mais toujours avec cette petite touche de mélodie qui faisait toute la différence. Après ça, le groupe a semble-t-il arrêté d’être inspiré complètement, jouant un hardcore simpliste avec des relents (néo) métal pas du meilleur goût. Du coup, pour beaucoup, ce Speaker Of the Dead va encore être l’occasion rêvée de les descendre. Bon, honnêtement, écouter l’album en entier est un vrai challenge, c’est presque impossible malgré moins de 40 minutes au compteur. C’est juste trop. Mais, si le groupe se perd toujours dans les méandres d’une avalanche de mosh parts, et de bourrinage gratuit, on note néanmoins le retour à une certaine dose de mélodie sur certains morceaux. "Last Words To Rose" et "A Voice From Below" apportent un peu de variété à un ensemble étouffant, la 1ère sonnant comme du Killswitch Engage et la 2nde se situant plus vers Bury Your Dead. 

Pour le reste, dur, dur de rester concentré et concerné. Ça envoie, c’est clair, on ne peut pas le nier, mais hormis un bon défouloir en live, il faut se farcir toutes les chansons, qui n’ont que pour seul lien le nombre de moshs à la minute, tant et si bien, qu’à partir de "Dogs Get Put Down" (dont le riff d’intro rappelle étrangement Limp Bizkit), on n’a l’impression de n’écouter qu’une seule et même chanson. Le refrain de "Demons With Ryu" se démarque (un peu hein) par son ton plus mélodique et il faut rendre à césar ce qui appartient à César, le single "Solar Flare Suicide" donne envie de lancer un circle pit et de mosher comme un pti fou avec des copains dans la salle à manger. Même s’il est construit beaucoup de vent et peu de notes jouées…

Mais bon, trop c’est trop. La prod est énorme (merci Pro Tools), le son est énorme (franchement écouter l’album à fond au casque est déconseillé), les guitares accordées bien bas… mais les effets insupportables sur la voix claire (pour le peu qu’il y en a), donnent un son robotique et pas naturel pour un sou. Et puis, à vouloir faire dans la violence et dans l’efficace, Emmure a fait dans le répétitif, le casse couille et dans le remplissage. Après une écoute, on sort lessivé, et on a envie d’enterrer le disque bien profond sous terre, car il serait bien capable de remonter tout seul à la surface pour venir nous hanter la nuit. Les mecs disent faire du hardcore mais ils font juste un truc à la mode que les kids vont sûrement adorer. Si c’est leur but, tant mieux pour eux. Mais l’inspiration que l’on pouvait trouver sur certaines compos du 1er album, n’est toujours pas revenue et Emmure continue son chemin vers une musique de moins en moins crédible et de plus en plus risible. Dommage. 

4/10

Guillaume W.

1. Children Of Cybertron
2. Area 64-66
3. Dogs Get Put Down
4. Demons With Ryu
5. Solar Flare Homicide
6. Eulogy Of Giants
7. Bohemian Grove
8. 4 Poisons 3 Words
9. Cries Of Credo
10. Last Words To Rose
11. A Voice From Below
12. Drug Dealer Friend
13. My Name Is Thanos
14. Lights Bring Salvation
15. Word Of Intulo

http://www.facebook.com/home.php#!/emmure



3 commentaires :

Alternativ News a dit…

Au top Guigui !

Romain

Anonyme a dit…

Ok pour la note, mais

"Les mecs disent faire du hardcore mais ils font juste un truc à la mode que les kids vont sûrement adorer."

Ca c est too much tu vois !

Alternativ News a dit…

Too much, je ne pense pas tant que ça puisque Emmure cartonne quand même. Donc, ils font un truc que les kids adorent.
Après comme d'habitude, chacun son opinion.

Guillaume.