dimanche 2 janvier 2011

Interview Exlcusive : Letlive

Après la sortie de l'énorme Fake History, le chanteur de Letlive, Jason Aalon, a accepté de répondre à nos questions. Après moult péripéties, la voici, la voila. Rencontre avec un mec surprenant, cultivé, ouvert, et surtout une voix hors du commun. Entretien à lire dans le post complet.

English version also available at the bottom of the page. 





Guillaume W. : Hey les gars ! Merci de prendre du temps pour répondre à nos questions. Pour commencer, peux-tu te présenter et nous dresser un petit historique du groupe?

Jason Aalon : Tout d'abord, Guillaume, permets-moi, Jason Aalon, de te présenter mes plus sincères excuses à toi et au standard suprême des webzines français : Alternativ News. Mes excuses, mec. Quant au groupe, comme tu dois le savoir, on est la continuation d'un projet qui a commencé il y a quelques années en sortant du lycée. Une composition de quelques uns des plus en marge de la mode, lisant de la littérature classique, au delà de la génération MTV, des mecs issus de divers horizons qui viennent des environs de l'aéroport de Los Angeles. On a grandit en écoutant tout ce que nous avions à portée de mains. On est assez chanceux d'être le produit des années 90, quand le hip-hop, la pop et Nirvana prospéraient et étaient superbement intègres. Découlant de cette période faste, il y a eu les années 2000, pour lesquelles nous sommes aussi reconnaissants, car alors que les susnommés genres musicaux prenaient le préfixe "post" (post-punk, post-hardcore, etc...), une partie de la scène a commencé à recycler toutes ces idées, et les maisons de disques ne l’ont pas seulement encouragé pas, mais propagé. Aujourd'hui, on a tout un tas de groupes qui sortent de nulle part, qui font de la musique commerciale pour vendre dans les Hot Topic et qui les feront durer un an et demi pendant leurs deux années en tant que groupe. Un bon nombre de kids portent cette marque de la musique "underground et alternative" sur leurs poitrines, sans même savoir d'où elle vient. A son tour, ça a engendré un tas de militants qui font de l'excès de zèle, sont élitistes, et combattent  injustement l'émergence de l'idée des jeunes sur la culture subversive, ce qui n'a fait que rendre les choses pires parce que maintenant nous avons érigé une autre séparation entre nous tous, incluant ceux qui ignorent ce que la musique était et peut être savent après une prise de conscience. Ensuite il y Letlive. On est quelque part au milieu de tout ça.


D'où vient ce nom, Letlive? Pourquoi, en un mot, et comment l'avez vous choisi?

En fait, Let Die était pris par un certain groupe païen et c'est moins cher d'imprimer des stickers avec un espace de moins.


Vous êtes signés chez Tragic Hero. Dans leur roster, vous êtes complètement à l’opposé des groupes de la "scène" qu'ils ont. Comment avez-vous décidé de signer avec eux et vous sentez vous proches de ces groupes là?

Ta remarque est flatteuse. Merci beaucoup pour un tel compliment (par rapport au fait d'être à part des groupes de cette "scène"). Nous avons décidé de signer avec Tragic Hero par rapport à leur éthique de label indépendant. Ils concentrent leur efforts pour être très respectable et juste dans leur façon de gérer les affaires, et d'un point de vue musical, ils n'encouragent pas l'idée du libéralisme américain, c'était une incroyable opportunité pour l'époque. Les gens là bas sont vraiment exceptionnels, loin de la recherche de profit, ils sont parmi les professionnels les plus éthiques qu'on ait jamais rencontrés, et pour ça, on les remercie. Pour ce qui est des groupes du label, on a eu quelques conversations avec les gens de là bas et reçu de bons échos à propos de Fake History d'un des mecs de Us, From The Outside et, tant que j’y suis, je tiens à leur dire un énorme "Merci pour tout cet amour". A côté de ça, on n’a pas vraiment eu la chance d'interagir avec les autres groupes du label à part nos frères de Scapegoat. J’en profite pout leur envoyer nos sentiments les plus forts et notre respect nous avoir hébergés et nourris le processus créatif pendant l'enregistrement de Fake History. Des mecs géniaux qui font de la musique respectable. Tangle Dr crew STAND UP [message à leur potes de Scapegoat, NDLR].


Vous jouez du post-hardcore de la manière dont il doit être joué : avec du coeur, de l'émotion, à la fois mélodique et agressive. Les chroniques que j'ai pues lire jusqu'ici vous compare énormément à Glassjaw. Que pensez-vous de cette comparaison?

Pour nous, cette manière de faire est le seul moyen de faire ressortir de l’émotion dans un art comme la musique. On essaye juste de bien faire la seule chose qui a été bonne pour nous dans toutes nos vies. Merci la musique. Oh, et pour la comparaison à Glassjaw...merci.


Quels sont les groupes qui vous influencent le plus ? Parce que, quand j'écoute votre musique, il y a tellement de choses qui se passent, on entend des influences Sud Américaines dans le rythme.

Les groupes qu'on continue à se rappeler après qu'ils en aient fini avec la musique, se soient séparés. Les années 90 semblent être à l’origine de ce que nous, d’une seule voix, considérons remarquable. L’Amérique du Sud continue de vénérer cette vieille approche de la musique connue comme du "rythme". On aime ça. Oh, et Bruno Mars et J. Cole [Jermaine Cole, rappeur Américain signé sur le label de Jay-Z, NDLR]. J'adore ces mecs.


Les paroles semblent toujours être assez sombres. Ecrivez-vous à partir de vos propres expériences et quels sont les sujets que vous abordez?

Bien que contenant un côté sombre, j’essaye en fait de mettre en lumière les sujets qui, pour moi, ont été enfouis pour ne pas éveiller notre curiosité. J’aimerais juste pouvoir parler à vos anxiétés, vos peurs. D’une certaine manière, j’offrirai de parler de sujets qui déplaisent, mais seulement si je sens qu’il y réellement moyen de les reconnaître et ainsi découvrir et obtenir une vraie satisfaction. Je ne dis pas que j’écris un guide ‘’une façon de’’, sur la manière de résoudre les problèmes du monde, ou même d’une seule personne, mais je dis qu’un tel guide doit exister quelque part. Etre ce philanthrope un peu atypique que j’aspire à devenir, je pense que toutes ces choses sont à l’intérieur de chaque être humain. De manière subjective bien entendu, mais j’ai envie de croire de tout mon cœur que c’est la vérité. 


A quoi fait référence le titre de votre album, Fake History ?

A ‘’la balle magique’’ qui a tué J. F. Kennedy. Au fait qu’il faille avoir un garage pour 2 voitures, que chacun doive avoir 2,4 enfants. Notre compréhension des événements récents et historiques qui ont eu un impact. Le drame du revendeur d’alcool du coin. Le quartier. Le bonheur qu’on l’on peut atteindre par la vérité et la connaissance, le ‘’bonheur’’ que les forums divers et variés donne aux personnes qui les suivent. Du coup, ils peuvent continuer à croire que c’est le mode de pensée de quelqu’un d’autre qui est la raison de la non-résolution de leurs problèmes. Hey, je le jure, je ne suis un théoricien sur les conspirations et j’écoute toujours la radio après que j’ai joint le mouvement de plainte contre NPR [National Public Radio, NDLR] (C’est une blague Américaine. Je ne sais si vous avez aussi votre radio nationale, mais dans tous les cas, je voulais y faire référence car ma blague était vraiment bien. Les Américains sont tellement arrogants xo).


Qu’en est-il du titre ‘’Heath Ledger’’ ? Est-ce un hommage à l’acteur disparu ?

D’une certaine façon, oui. C’est même plus un événement dans la culture populaire à propos duquel nous avons écrit une chanson. Cet événement était bien sûr la mort de Monsieur Heath Andrew Ledger. A ce moment là, nous étions en train d’écrire un morceau dans laquelle nous voulions trouver un moyen intelligent de rendre hommage à tous les groupes qui n’ont reçu de l’attention et du succès une fois qu’ils s’étaient séparés. Au même moment, ce jeune homme venait juste de sortir d’un des plus beaux rôles de sa carrière (après Brokeback Mountain bien sûr), et est mort. C’est là que nous avons trouvé des similitudes entres les deux situations. Mais, je veux mettre une chose au clair. Le fait d’avoir choisi ce titre n’est en aucun cas un assez grand hommage à cet acteur, il est simplement utilisé pour mettre en avant le fait que nous trouvons que ce type de situation arrive trop souvent. 


Dans votre titre "The Sick, Sick, 6.8 Billion", vous touchez le sujet de la religion et du fait de suivre une doctrine sans y réfléchir. Le titre développe-t-il le fait qu’il faut penser par soi-même et faire ses propres choix ?

Tout d’abord, je voudrais dire aux personnes qui lisent cette interview que nous ne sommes pas ce "genre" de groupe. Nous ne nous serons jamais des personnes qui bafouent les croyances des uns et des autres, car c’est le vice le plus répandu chez l’être humain : l’arrogance. On a l’impression que tout l’univers doit tourner autour de notre propre existence, sans jamais tenter de s’ouvrir aux autres. En somme, s’approvisionner chez les autres membres de notre espèce, et non toujours chez l’individu. A une échelle moindre, mais tout aussi préjudiciable, nous avons inventé un nombre incalculable de mettre l’autre à l’écart, à coup de régimes, d’étiquettes ou encore de croyances. La religion (les religions en fait) en fait partie, mais c’est loin d’être la seule. Cela va beaucoup plus loin et quand nous focalisons tous nos efforts dans une seule et même chose, on devient des fanatiques. Que ce soit tomber à genoux devant la présence du saint esprit ou se masturber sur la dernière conférence en date de Richard Dawkins dans une université renommé sur Youtube, cela reveitn au même : on devient victime du fanatisme. [Professeur à l'Université d'Oxford, Richard Dawkins est l'un des académiciens britanniques les plus célèbres. Il est reconnu comme un ardent défenseur du rationalisme, de la pensée scientifique et de l'athéisme. Il est aussi l'un des principaux critiques du dessein intelligent, du créationnisme, des religions et des pseudo-sciences dans le monde anglo-saxon, NDLR]. A partir de là sont exclues toutes les formes d’alternatives, que vous auriez au moins envisagé avant de trouver ‘’LA vérité’’. Du coup, nous sommes plutôt cet autre ‘’genre’’ de groupe. Ce groupe qui va mettre en lumière cette arrogance qui se fraye un chemin par le biais de notre code génétique et se manifeste par une lutte ambiguë, une ignorance injustifiée, et des tendances horribles dans la mode. Un grand coup de chapeau à Tom Ford [styliste Américain ayant travaillé pour Gucci et réalisateur, NDLR] pour avoir gardé sa classe à travers les années alors que le monde était criblé de problèmes et de débats. 


Quand j’écoute votre album, je peux ressentir toute cette énergie et j’ai juste envie de vous voir en concert et chanter à gorge déployée. Etait-ce le but en studio de recréer ce côté live ? De plus, vous ne semblez pas vous soucier des modes et de ce qui est cool ou pas. Vous jouez la musique que vous voulez et c’est tout. Est-ce aussi une façon de vivre ? 

Très certainement. Sans aucun doute. Merci un milliard de fois de ne pas seulement ressentir tout ça, mais de nous informer des ces sentiments. Nous avons enregistré cet album exactement comme nous l’avons écrit. Avec des contraintes minimes, simplement guidée par cette valeur humaniste qui est tellement primale, utile, et belle. Ce mécanisme d’apprentissage des émotions, qui, en retour, aboutit à pouvoir partager cet album avec vous. Un peu cliché et développé, mais assez juste. Concernant notre mode de vie, je pense parler au nom de tous les membres de Letlive en disant que nous comprenons que pour faire progresser quelque chose il faut que l’adaptation aille de pair avec la compréhension. Nous espérons comprendre que nous ne sommes que des instruments dans un processus bien plus grand qu’est la société. Ce processus, c’est le progrès. Désormais, nous ne sommes plus les emmerdeurs dénonçant tout ce qui n’est pas ‘’underground’’. De plus, nous cherchons à savoir comment intégrer ces choses qui nous rejetions ou que avec lesquelles nous n’étions pas familier. Et surtout, nous essayons de travailler en même temps si ce n’est ensemble. Sauf dans le cas des nazis. Dans ce cas, vas te faire foutre. 


Dans ma chronique, j’ai décrit votre musique comme ‘’violemment mélodique’’, et au final, c’est un disque les plus chargés en émotion que j’ai eu l’occasion d’entendre. Etes-vous d’accord avec cette description et qu’espérez-vous accomplir avec Fake History

Oui. Je suis complètement d’accord sur le fait que c’est un des albums les plus émotionnels que tu aies jamais écouté, mec. Certains vont appeler ça de l’arrogance ou de la présomption, mais vous devez comprendre en tant que lecteurs, que Guillaume et moi partageons une connexion que NOUS même ne présumions pas avant cette question. J’ai, d’une certaine façon, réussit à passer au crible toutes les archives musicales de son cerveau et vu tous les albums qu’il a expérimenté pendant sa vie, et il est arrivé qu’au final il ne mentait pas quand il a dit ça sur Fake History. Plus sérieusement, nous avons publié cet album comme un vaisseau multifonctions, si on peut dire. Pour faire simple, nous nous sommes laissé guider par nos émotions et nos méthodes avec pour espoirs qu’il va servir aux autres pour tout ce qu’ils peuvent vouloir : entendre, ressentir, rechercher, ou même faire l’amour. Tu sais, un album qui te rappelle que tu veux toujours que quelque chose d’important arrive. 


Vous avez publié un clip pour le titre "Casino Colombus". Pouvez vous nous guider sur le processus qui a conduit à cette vidéo, et c’est quoi ce délire avec le lapin ? Et pourquoi avoir choisi ce titre ? 

Bien sûr. Nous avion voulu introduire un aspect visuel dans nos chansons depuis un bout de temps déjà. Nous en avions parlé entre nous pendant les répétitions, les diners, les vernissages, et les fêtes avec les châteaux gonflables. Et puis, pas besoin de dire que nous avions tous nos petites sur le comment, le pourquoi, le quand nous allions faire ça. Comme pour tout projet artistique officiel, je jouais au billard dans un bar du coin avec un des meilleurs amis Andrew Gallagher, lorsque j’ai été approché par un gentleman que j’aime bien, Matthew Wordell à propos de ses connections avec une compagnie de production appelé "Cinekoncepts". Nous avons tout de suite accroché avec Hans, Nash, and Paula (à qui nous devons encore quelques centaines de dollars. Les gars, vous êtes d’une élégance sans pareil) et avons discuté de quelques idées pour le titre "Casino Colombus".Cette chanson est basée essentiellement sur la complaisance des gens avec des thèmes sous-jacents de conquêtes/impérialisme/des mecs qui te font chier dans la cour de récré… . Ne t’inquiète pas, je parle bien entendu de Mr Colomb dans le titre, mais je ne suis pas aussi direct dans mes sujets. Je fais juste référence aux événements de 1492 pour faire réfléchir les gens sur quelque chose de familier. Puis référencer toute une myriade d’événements similaires à travers l’histoire et de nos jours. Je suis… super cryptique et mystérieux. L’idée pour la vidéo était simple. Nous nous somme tous assis dans leur bureau une nuit, et avons écouté le morceau, et dit : ‘’Nous voulons que les gens regardent la vidéo et se sentent mal à l’aise. Puis après leur réaction initiale, nous voulons qu’ils se demandent ’pourquoi ?’ ‘’. Merci d’avoir rendu ça possible, Hans. 
 

Un livre, un film, un disque sans lequel tu ne pourrais pas vivre ? 

Je suis toujours à la recherche de l’édition de l’Ancien Testament avec des pages de l’Etranger d’Albert Camus (tu remarqueras que j’ai nommé un existentialiste français renommé qui a en fait rejeté l’existentialisme, oui ? [mot en français dans le texte, NDLR] ) et des pages de L’origine des espèces de Darwin (merci RJ) placées au hasard dedans. Jusqu’à ce je trouve ce bouquin, je reste un nostalgique de l’enfance dans l’âme et je prends donc The Only Alien On The Planet de Kristen D. Randle. Un livre pour les enfants de 12 ans et +. Concernant les films, je choisis bien sûr Retour Vers Le Futur 1,2 et 3 dans l’ordre chronologique. Et puis, pour les disques, je donne ma voix à un artiste appelé Aalon qui a sorti un album appelé Cream City en 1977. Ouais, je suis content avec ces réponses. 
  

Nous arrivons au terme de cette interview. Merci encore une fois pour tout ! Si tu veux ajouter quelque chose, c’est le moment ! 

FRANCE, STAND UP.


Interview par Guillaume W, janvier 2011.
Traduction par Guillaume W (avec un coup de main d'Alex N). 


http://www.myspace.com/letlive



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Guillaume W. : Hey guys! Thank you for taking the time to answer our questions. First, can you present yourself and a little history about the band?

Jason Aalon : First off, Guillaume, allow me, Jason Aalon, to extend my most genuine apology to you and the supreme standard in French independent web blogging, "Alternativ News". My apologies, son. As for the band as you all seem to know it, we are the continuation of a project that began a few years back while exiting highschool. A composition of some of the most fashion forward, classic literature reading, post MTV generation gentlemen from all sides of the Los Angeles International Airport surrounding area. We grew up listening to everything we could get our desperate little hands on. We are lucky enough to be a product of the 90s, where Hip Hop, Pop, and Nirvana were thriving and magically equipped with integrity. Trailing this respectable era were the 00's, which we are also thankful for because as aforementioned celebrated musical era took it's "post" position (post-punk, post-hardcore, etc.) much of the scene started recycling the fat of what was once good and record labels not only encouraged it, but propagated it. Now we have a bunch of fly by night acts making Hot Topic dollars that will last them for the next year and a half following their 2 year term as a band. A bunch of kids wearing the malformed crest of "underground and alternative" music on their chests with no knowledge of where it came from. In turn, this spawned a bunch of overzealous, elitist, unwarranted crusaders fighting the rise of the youth's idea of subversive culture, which only made things worse because we have now erected another divide between us all and further precluding those unaware of what music was and can be from becoming aware. Then there's letlive. We're somewhere in the middle of all this.


What about your name, Letlive? Why in one word and how did you choose it?

Well, Let Die was taken by some pagan band and it's cheaper to print stickers with one less space.


You are signed to Tragic Hero. In their roster, you seem way apart from some of the "scene" bands they have. How did you decide to sign with them and do you feel close to some of the bands?

Your cognizance is flattering. Thank you so much for such a compliment (regarding being set apart from the "scene" bands). We decided to sign with Tragic Hero based on their independent label ethos. They condone a very respectable and fair business diagram, and in a breed of music which typically does not celebrate the idea of true American business, it was an unbelievably appealing opportunity at the time. The staff are incredible, aside from the business orientation, they are some of the most ethically sound folks we have ever encountered, and for that we must send praise. As for the bands on the label, we've had a few conversations with people from the label and received some extremely kind words regarding Fake History from one of the gentlemen from Us, From The Outside and since mentioning it here, I'd like to shout them out and say 'thank you' for that love. Aside from that we didn't really get a chance to interact with other bands on the label other than our brothers in Scapegoat. As such, we send full love and respect to them for housing us and nurturing the creative process during the making of Fake History. Amazing men writing respectable music. Tangle Dr. crew STAND UP.


You play post hardcore the way it should be played: with heart, emotion, melody and aggression. The reviews I’ve read so far compare your sound to Glassjaw a lot. What do you think of this comparison?

Figure that's the only way to perform an emotive craft such as music. We're just trying to do right by the one thing that has been good to us our whole lives. Thank you, music. Oh, and as for the Glassjaw comparisons...thanks.


What are the bands influencing you the most? Because, when I listen to your music, there’s so much going on, and we hear South American influences in the rhythm.

Bands we continued to remember after they were done playing music. The 90s seemed to birth many of the acts that we, as a collective mind, consider noteworthy. South America continues to revere that age old approach to music known as "rhythm". We like that. Oh, and Bruno Mars and J. Cole. I love those niggas.


The lyrics always seem to be quite dark. Do you write from your own experience and what are the subjects that you deal with?

Albeit it a darker vibe, I am actually attempting to illuminate issues that I feel have been veiled in efforts to keep our progressive curiosities at bay. I would only hope to speak to your anxieties. Unapologetically, I will offer to prompt some uncomfortable issues only because I feel there is truly a way to acknowledge them and discover true complacency. I aint saying I'm writing a "how to" guide on how to fix the world or a single person, but I am saying that I know there is that guide existing somewhere. Being the atypical philanthropist I'd like to one day be, I think those tools are cultivated in each human being. Subjectively of course, but I believe with all of my overzealous heart this to be truth.


What does the title Fake History refer to?

The "magic bullet" that killed John F. Kennedy. The idea of a 2 car garage and 2.4 kids. Our understanding of both current and historically significant events. Your local liquor store drama. The block. The happiness we can attain as a people through truth and cognizance and the "happiness" special interest forums deliver to it's people so they'll keep thinking someone else's belief system is the reason their problems are not reaching resolve. But ay...I swear. I aint no conspiracy theorist and I still listen to FM radio after I join in complaints on NPR (that's a little American joke. Not sure if yall have your own National Public Radio station, but either way I wanted to let you in on the reference because I must admit, that was a pretty clever joke I made. Americans are so arrogant xo).


What about the title "H. Ledger"? Did you want to pay homage to the actor?

Somewhat, yes. It's more so an event in popular culture that we so happened to be writing a song during. This event was, obviously, the death of Mr. Heath Andrew Ledger. ;At that time we were writing a song in which we wanted to find a clever way to pay homage to bands that we felt didn't receive proper recognition until they were no longer active. Simultaneously, this young man had just completed one of his most revered roles (after Broke Back of course) and subsequently passed away.This is where we found relevance existing between the two. Now I must make it clear that my titling this song is in no way a deep enough condolence, but it does in fact highlight an instance that we feel happens far too often.


In the song "The Sick, Sick, 6.8 Billion", you tackle the issue of religion and the fact that people follow without much thought. Is the song about the fact that you have to do your own choices and not follow blindly?

First, I would like to make the patrons of this blog site aware that we are not "that" band. We're not going to stand behind anything that tramples on another doctrine of belief because that is the most common vice we exhibit as human beings - arrogance. We seem to feel that this universe is centered solely around our existence and never consider catering to anything but ourselves. Catering to our species and much more specifically, catering to us, the individual. On a much smaller, but just as detrimental scale we have invented ways to marginalize others by way of regimes, labels, and belief systems. While religion(s) is included, one must be aware that this is not the only one. There is a much bigger picture and when we focus all of our efforts on one issue we become fanatics, Whether you're falling to your knees as the presence of the holy ghost take over your body or you're masturbating over Richard Dawkins latest lecture at an esteemed University on youtube, the fact remains- you are falling victim to fanatacism. You are now foreclosing the bounty of alternatives that you could at least glance at before you subscribe to "the truth". We are, on the other hand, "this" band. The band that will illuminate that arrogance spiraling through our genetic coding and manifests itself in ambiguous warfare, unwarranted ignorance, and terrible fashion trends. Shout out to Tom Ford for keeping is classy over the years while the world was in riddled with rue and dire international issues.


When I listen to the record, I can feel the energy and I just want to see you guys live and sing from the top of my lungs. Was that the aim in the studio to recreate the feeling of a live band? Besides, you don’t seem to care about the trends and what’s cool or not. You play the music you want to hear and that’s all. Is this your way of life too?

Most certainly. Without a doubt. Thank you a trillion times over for not only feeling this way, but for informing us of those feelings. We recorded this album exactly as we wrote it. With minor convention, driven by that humanistic value that is so primal, useful, and beautiful. That mechanism of emotional learning, which, in turn, results in us sharing that courtesy of an audio album. A bit cliche and wordy, but pretty accurate. Regarding our way of life, I think I can speak on behalf of all of letlive and say we understand that in order for anything to progress there is adaptation alongside understanding. We hope to understand that we are simply instruments in a much larger process in society.That process is progress. No longer are we the contrary shit heads denouncing anything that isn't "pure" or "underground". Moreover we want to know how to integrate these things we were once averse to or unfamiliar with and at least work concurrently if not together. Unless you're a nazi. In that case, fuck you.
  

In my review, I described your music as ‘’violently melodic’’, and in the end, it’s one of the most emotional record I’ve ever listened to. Do you agree with this and what do you hope to achieve with Fake History?

Yes. I definitely agree that this is one of the most emotional records you have ever listened to, my man. Some would call the aforementioned, arrogant and/or presumptuous, but what you must understand as the reader of this blog interview is that Guillaume and I share a connection that not even WE knew we had until this question. I was somehow able to sift through the musical archives within his brain and review the albums he has experienced throughout his lifetime, and it just so happens he was not lying when he made this comment regarding Fake History. On a more serious note, we released this album as a multi-functional vessel, if you will. Simply put, we wrote this album driven by our own emotions and methods in hopes that it will serve others in whatever it is they have been waiting to hear, or feel, or inquire on, or search for, or make love to. You know, a record that reminds you that you still want something significant to happen somehow/somewhere.


You shot a video for "Casino Colombus". Can you guide us through the process and what’s with the bunny? And why did you pick up this song?

Certainly. We had wanted to introduce a visual aspect to some of our songs for quite some time. We had spoken about it amongst ourselves at rehearsals, as well as dinners, art openings, and parties with moonbounces. Needless to say, we all had ideas regarding how, why, and when we would do this. Just like any official artistic venture, I was playing pool at a local dive bar with one of my best friends Andrew Gallagher when I was approached by another gentlemen who I am rather fond of by the name of Matthew Wordell regarding his connects with an adept group at a production company called "Cinekoncepts". We clicked up with Hans, Nash, and Paula (to whom we still owe a few hundred dollars. You guys are so gracious) and discussed some ideas for the song "Casino Columbus". Essentially, this is a song based on people's complacency with some fairly underhanded bouts of conquest/imperialism/bullies on the playground/etc. Don't worry, I certainly allude to Mr. Columbus in the title, but I'm not thaaaat direct in my subject matter. I'm simply calling upon the events in 1492 to raise the listener's brow with something familiar. Engaging them. Then referencing a myriad of similar instances throughout history and current day. I'm like...way cryptic and mysterious. The idea for the video was simple. We all sat down in their office one night, listened to the song, then we said, 'we want people to watch this video and feel uncomfortable. Then after that initial feeling, we want them to ask themselves 'why?' ". Thanks for making that possible, Hans.


A book, a movie, a record you couldn’t live without?

I'm still looking for an edition of the Old Testament with pages of The Stranger by Albert Camus (notice how I name dropped a renowned french existentialist who actually rejected existentialism, oui?) and Darwin's Origin Of Species (thanks, RJ) inappropriately placed throughout it. Until then, I'll call myself out on my childish nostalgia and pseudo intelligence and go with "The Only Alien On The Planet" by Kristen D. Randle. A book for children 12 and up. Obviously, I'm going to answer the film category with Back To The Future 1, 2, and 3, in chronological order. Then give it up to a man who goes by the name of Aalon who wrote a record called Cream City in 1977. Ya...I'm happy with those answers.


We reach the end of this interview. So, once again thank you so much for making music that’s both challenging and emotional, and for being such an amazing group of people. Real music made by real people. If you want to add something, the floor is yours!

FRANCE, STAND UP.


Guillaume W.  


http://www.myspace.com/letlive



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