Loin du Myspacecore et de tous les styles, grossièrement qualifiés d'emo, émergents, il y a ceux qui sont oubliés : Le grunge, le néo métal, le stoner... Et bien Red compile ces trois styles dans sa musique. Un christian post-grunge mélangé à du néo métal, le tout saupoudré de grosse guitare pour le stoner avec des instruments à cordes et on obtient cette troisième galette du groupe américain. Leur précédent opus, Innocence & Instinct, avait conquis les charts américaines et séduit un large public, moi compris. Ainsi ce Until We Have Faces était plus qu'attendu au tournant. Et c'est assez surpris du résultat qu'on ressort de l'écoute de ce dernier album de Red.
D'entrée de jeu, arrive "Feed The Machine" qui est une pure tuerie néo métal qui rappelle certains titres d'Ill Nino ou de Fear Factory à leurs belles époques. A la première écoute, certaines mauvaises langues diront que c'est un Breaking Benjamin auquel on aurait greffé une paire de testicules, c'est mal connaître le groupe. En effet, plus on écoute ce morceau plus on s'aperçoit des ajouts électro, le morceau prend donc une dimension industrielle, l'arrivée des choeurs et des synthétiseurs vers la fin du titre nous plonge dans une atmosphère gothique poignante et malsaine. En cinq minutes et demi le groupe nous a rappelé tous les groupes aujourd'hui calmés et roulant en Hummer, à l'époque où leurs dreads comptaient plus que leur code de carte bleue.
S'en suit "Faceless", qui fait office de premier single. C' est le titre qui aurait pu être écrit par un enfant né d'un bon Three Days Grace et d'un 12 Stones à l'époque de leur S/T. Des riffs en 4 notes, une basse lourde et vibrante et un refrain ultra entraînant "I'm not I'm not myself / Feel like I'm someone else / Rotten and faceless", tout ce qu'il faut. En faisant défiler les titres, on est toujours autant sous le charme de cette nouvelle galette : tandis que "Let It Burn" laisse une place importante aux cordes, "Watch You Crawl" aurait pu être une b-side de Confessions, le second opus d'Ill Nino. Tout au long de l'album on a l'impression d'écouter ces groupes américains (aujourd'hui l'ombre d'eux même) comme Drowning Pool, Three Days Grace ou encore Coal Chamber avec des refrains tantôt catchy, tantôt mélodiques.
Ce qu'il manque? De l'identité. Bien qu'on soit charmé de l'écoute de ce Until We Have Faces, on peut lui reprocher d'être un melting pot de tout sans une vraie signature personnelle. Et puis, on est déçu de trouver, pour clore l'album, une ballade mielleuse, c'est à dire : voix de lover, piano, cordes et paroles à l'eau de rose pour un titre qui vous endormira, j'ai nommé : "Hymn For The Missing".
Until We Have Faces est donc une très bonne entrée en matière pour cette année 2011. C'est l'occasion de réécouter tous ces styles aujourd'hui obsolètes. Dans l'ombre des Breaking Benjamin et autres Daughtry qui ont pourri le style, Red laisse présager encore de beaux jours et offre un album remplit de subtilités qui, à chaque écoute, nous fait découvrir une nouvelle facette du groupe. La tuerie de ce début d'année.
8.5/10
Alex N.
01. Feed The Machine
02. Faceless
03. Lie To Me (Denial)
04. Let It Burn
05. Buried Beneath
06. Not Alone
07. Watch You Crawl
08. The Outside
09. Who We Are
10. Best Is Yet To Come
11. Hymn For The Missing
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