
La batterie de Martin Bulloch est des plus classiques, ce dernier sollicitant grandement ses cymbales comme à son habitude. L’on sortira même sur la fin l’archet de violon sur les cordes de la lead guitare pour obtenir ce son atmosphérique rappelant bien sûr Sigur Rós.
Cependant voilà déjà que "Mexican Grand Prix" annonce du changement. Le son se fait très électro voire légèrement industriel, du genre Archive. Le Démon - Mogwaï signifie démon en cantonais - nous a habitués à offrir au moins une chanson chantée par album. Ce nouvel effort ne déroge pas à la règle puisque le morceau est dirigé par les paroles murmurées de Stuart Braithwaite. Mais malgré un final prenant avec l’accélération du rythme, on reste quelque peu sur sa faim. "George Square Thatcher Death Party" et "How To Be A Werewolf" continuent sur cette lancée en délivrant un électro-rock ambiant, qui laisse finalement un peu de marbre. La voix se fait complètement électro sur le premier titre, supportée par l’imposante session rythmique et un clavier brouillon. On retrouve cependant l’empreinte Mogwaï avec ces slides aigus de guitare si particuliers. Le second titre offre un son plus clair et puissant avec un beau travail sur la montée en puissance mais qui là aussi manque d’une petite touche de magie.
On revient à du Mogwai caractéristique sur "Rano Pano" avec cette guitare au son brouillon, presque de garage. Une première gratte, une seconde, le clavier, la basse, et enfin la batterie apparaissent au fur et à mesure pour toujours plus de lourdeur. Puis une troisième guitare toute en distorsion viendra jouer les trouble-fêtes, suivie du clavier, et rejoints par une seconde guitare pour un final convaincant. "Death Rays" joue la carte du morceau calme et ambiant, dirigé par les douces notes de la lead guitare et du clavier, mais sa redondance en fait un morceau plus soporifique qu’autre chose. "San Pedro" n’est pas non plus un morceau affolant mais il a le mérite de nous réveiller de la torpeur dans laquelle "Death Rays" nous avait plongés. Plus convaincant, plus incisif, les variations s’enchaînent sans perdre l’auditeur. La violence, bien que contenue, se fait sentir.
"Letters To The Metro" réussit là où "Death Rays" se vautrait. Pour le coup, c’es très ambiant. Le piano dépose ses notes, le clavier en écho, la guitare est plaintive, basse et batterie restent discrètes. Tout cela accouche d’un morceau morose, émotionnel et beau. Une réussite. De même pour "Too Raging To Cheers" : le clavier nappe le morceau d’une ambiance envoûtante, tandis que les cordes de guitare se font lourdes et que la batterie bat le rythme imperturbablement. Un violon annonce alors le changement de tempo, qui se fait plus épique. Les cymbales volent, les guitares écrasent les oreilles de leur pression et le clavier se fait strident.
Après Jim Morrison en 2008, c’est au tour de Lionel Richie d’avoir son morceau. Un sample de paroles en cantonais, qu’on aurait pu retrouver chez Godspeed You! Black Emperor, ouvre le morceau. Les Ecossais prennent le temps d’installer l’ambiance pour le plus long morceau de la galette : guitare cristalline, distante, en écho. Batterie lente. Clavier aérien. On profite enfin du talent de Stuart Braithwaite et John Cummings lorsque les guitares s’expriment seules. Puis le crachin des guitares fait son retour. La tension est montée d’un cran, mais le rythme reste lent, limité par le swing nonchalant opéré par le bassiste Dominic Aitchison. Une guitare se détachera alors pour porter le tout au niveau stratosphérique pour un final plus convaincant que le reste, mais qui révèle la terrifiante vérité.
Qui est ? Eh bien cet album est peut-être le moins bon de la discographie du Démon. On (du moins je) attendait mieux d’une pointure comme Mogwaï, surtout après l’excellent The Hawk Is Howling. C’est avec déception que l’auditeur, après plusieurs écoutes, sera forcé de reconnaître le manque d’attrait de cet album. Où sont passés les complexes enchevêtrements de mélodie ? L’émotion à fleur de peau d’un "R U Still In 2 It" ? La magie d’un Rock Action ? Aucune chanson ici n’égale vraiment le talent des compositions passées, aucun moment ne retient assez l’attention. On ne leur enlèvera pas le fait de vouloir toujours évoluer (ici vers plus d’accessibilité) mais, bien que ce soit difficile à écrire, la seule valeur ajoutée de ce dernier effort réside dans la vérité de son titre : Hardcore Will Never Die, But You Will.
6/10
Benoît D.
01 White Noise
02 Mexican Grand Prix
03 Rano Pano
04 Death Rays
05 San Pedro
06 Letters To The Metro
07 George Square Thatcher Death Party
08 How To Be A Werewolf
09 Too Raging To Cheers
10 You’re Lionel Richie
http://www.myspace.com/mogwai
02 Mexican Grand Prix
03 Rano Pano
04 Death Rays
05 San Pedro
06 Letters To The Metro
07 George Square Thatcher Death Party
08 How To Be A Werewolf
09 Too Raging To Cheers
10 You’re Lionel Richie
http://www.myspace.com/mogwai
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1 commentaire :
C'est marrant, moi je le trouve bien plus réussi que "The Hawk Is Howling" que j'avais trouvé très décevant. Mais il est moins bon que leurs deux plus beaux, ça c'est sûr.
Romain
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