
continuait dans cette veine expérimentale même si un retour aux grosses guitares se faisait entendre sur quelques titres plus pêchus. Une séparation, une reformation, une tournée anniversaire, et un EP plus tard, voici leur petit dernier, There Are Rules.
Et finalement, la seule règle ici et qu’il n y a pas de règles chez eux. On fait ce qu’on veut, on écrit ce qui nous plaît, et advienne que pourra. Pour ceux qui espéraient un retour aux sources, tournez directement les talons et passer votre chemin. Maintenant, si vous avez continué à aimer le groupe, on reste entre nous et la chronique peut se poursuivre.
Ce nouveau Get Up Kids reste avant tout un album des Get Up Kids. Si le son est différent (clairement), il y a toujours ces éléments qui font qu’on le reconnaît le groupe entre mille. La voix de Matt Pryor d’abord, qui honnêtement a rarement aussi bien chanté que sur cet album, et fait le lien entre tous les albums du groupe, et se veut toujours autant rempli d’émotion et sert de fil conducteur. Un mot pour décrire cet album : groovy. La basse n’avait jamais été aussi en avant, et dans ces nouvelles compos, elle est ce qui ressort le plus, avec les claviers qui donnent un côté plus expérimental que tout ce qu’ils ont pu nous pondre auparavant. Et surtout, There Are Rules se découvrent au fil des écoutes, et est divisé en 2 parties : des morceaux rock (oui, ils font du rock, ça y est) et des morceaux beaucoup moins directs où la place est laissée à la créativité et l’imagination du groupe pour créer des ambiances et des atmosphères bien à lui.
Côté on-a-sorti-les-grosses-guitares-et-on-remontre-encore-à-tous-les-autres-groupes-qu’on-en-a-sous-le-pieds, les exemples ne sont pas isolés. Ce "Tithe" qui ouvre l’album montre toute la vélocité et l’urgence dont ils sont encore capables : overdrive sur 11, basse en avant, batterie qui enfonce le clou, refrain imparable. Un Get Up Kids version 2.0 en gros. Et ce titre est le signe d’un groupe qui se fout bien des modes, des tendances, envoie les guitares, rock, balance, et ne tergiverse pas. En même temps, ils n’ont jamais sonné aussi moderne et dans l’air du temps. Paradoxal, non ?
Et on sent que c’est une marche en avant puisque les guitares ne sont pas rangées au placard après ce morceau. "Regent’s Court", le single "Automatic" (qui sonne le grand retour de Jim Suptic au chant), "Paravelant", "Birmingham", "Better Lie" et "Rememorable" ont ce côté immédiat et sonnent toutes comme The Strokes sous amphétamines, avec leurs riffs minimalistes, les mélodies évidentes et leur énergie débordante.
De l’autre côté du spectre, on a affaire aux morceaux les plus expérimentaux. Et là, le clavier de James Dewee est le maître d’œuvre et le chef d’orchestre. "Shatter Your Lungs" est léger et sautillant, presque tout droit sorti d’un disque de Minus The Bear, et reste accessible dès la 1ère écoute. Il faudra plus de temps pour apprécier "Rally Around The Fool" et "The Widow Paris" qui croulent sous les effets, et assomment à tel point que l’on se demande si l’on va y revenir. On y revient et on se rend compte que le groupe arrive à nous amener où il veut, et on les suit même dans les chemins les plus tortueux. Et comment ne pas succomber à la superbe "When It Dies". Ben on se tait et on succombe, c’est aussi simple que cela.
A l’écoute de ce disque le constat est limpide. Il y a ceux qui ont accepté l’évolution du groupe. Et il y a ceux qui espèrent toujours un retour aux sources (qui soyons honnêtes n’arrivera pas). Je ne me suis jamais réellement remis de l’écoute de Something To Write Home About, mais de toute manière, si j’ai envie de l’écouter, rien ne m’empêche de le mettre dans la platine, et de me remémorer mes années fac (oui, en 2000, j’entrais à la fac, faites le calcul). Pour autant, je n’ai pas envie qu’ils essayent de ressortir cet album, ça sonnerait faux. Et eux non plus n’en n’ont jamais eu envie. On se retrouve avec cet album plus rock’n’roll, plus indie, mais avec ce sens de la mélodie toujours inégalé, et une expérimentation plus prononcée sur l’ensemble des morceaux. Un album adulte en fait : les membres ont grandi en même temps que nous, auditeurs. Cette cuvée 2011 est toujours un grand cru, et les Get Up Kids restent un groupe majeur. C’est à n’en point douter.
Guillaume W.
01. Tithe
02. Regent’s Court
03. Shatter Your Lungs
04. Automatic
05. Pararelevant
06. Rally ‘Round the Fool
07. Better Lie
08. Keith Case
09. The Widow Paris
10. Birmingham
11. When It Dies
12. Rememorable
http://www.facebook.com/TheGetUpKids
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2 commentaires :
Honnêtement, je fais aussi partie de ceux qui les défendront. L'évolution d'un groupe, même si elle laisse des fans sur le bord de la route (Brand New, Crime In Stereo, Saves The Day, Thrice...), c'est un truc que je soutiens. C'est quelque chose qu'on ne peut pas juger tant c'est personnel, si un mec n'a pas envie de continuer à faire la même musique, c'est un truc qui se ressent, une question de sensibilité, donc faut surtout pas qu'il reste enfermé dedans. Maintenant, en tant que fan du groupe, je trouve que tu évites un peu le sujet qui fâche, c'est à dire, est-ce que ce disque est réellement bon, voire meilleur que les précédents ?
Personnellement, il me plaît nettement moins. C'est un univers qui me correspond tout simplement beaucoup moins. Je suis toujours séduit par la voix de Matt et j'ai une impression positive de plusieurs morceaux, mais je trouve que "There Are Rules" n'a pas la valeur ajoutée de la plupart de leurs productions passés. Non seulement émotionnellement, mais surtout musicalement. Là où certains évoluent pour perfectionner leurs talents de musiciens, ici les Get Up Kids ont préféré troquer leurs talents de compositeurs pour faire du synthé et de la prog et au final beaucoup moins "jouer" qu'auparavant. Je trouve par exemple "Shatter Your Lungs" totalement insupportable et un réel pas en arrière pour les compositeurs qu'ils sont.
Donc au final je garderai certains morceaux mais l'album dans son ensemble n'est pas un "grand" album à mon avis. Les gens vont avoir du mal à en dire... du mal mais il faut pourtant le juger pour ce qu'il est et non se cantonner à parler des "fans qui n'acceptent pas l'évolution" pour éviter le sujet qui fâche (un truc qu'on lit toujours dans les chroniques un peu hypocrites, genre AbsolutePunk). Heureusement tu es allé plus loin que ça et on voit que tu as vraiment le disque malgré tout, mais je déteste quand certains font de leurs chroniques une leçon de morale pour les fans au lieu de critiquer la musique. Ce disque aurait-il été jugé de la même façon s'il n'avait pas eu les mots "The Get Up Kids" sur la pochette ? Je n'en suis pas sûr. Mais je continuerai comme toi à les soutenir pour suivre la direction qu'ils veulent prendre, sans pour autant les y suivre les yeux fermés.
Romain
Je ne fais pas de leçon de morale aux fans, loin de moi cette idée ;)
Simplement, je trouve qu'on ne plus le comparer au reste de leur disco. Il est moins ''choquant'' que On a Wire, dans le sens ou il suivait directement STWHA. Là, de l'eau a coulé sous les ponts, et du coup, on savait très bien qu'ils n'allaient pas revenir au son des débuts.
Maintenant, moi, cet album je l'aime vraiment beaucoup. je ne dis pas que j'ai pas eu un moment de doute à la 1ère écoute, mais au fur et à mesure ds écoutes, je l'aime de plus en plus.
C'est aussi pour ça que la chro, j'ai mis du temps à l'écrire.
Après, effectivement, ce ne serait pas les GUK, je serais peut être resté sur mon 1er avis, là j'ai insisté :)
Si on compare, oui, je préfère STWHA, c'est évident, mais ce n'est pas que pour des raisons musicales, cet album a changé ma vie (et pour moi c'est un 10/10).
Guillaume.
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