vendredi 29 octobre 2010

Chronique : Good Charlotte - Cardiology

Après un Good Morning Revival très électro-rock qui avait déçu la majorité des fans, les fameux Good Charlotte nous promettaient un retour aux sources pop-punk pour ce nouvel album. C’était il y a trois ans. S’ensuivit la traditionnelle avalanche de rumeurs et autres news qui sied à tout groupe connu, dont le fait que le combo aurait jeté un album avant de tout recommencer pour accoucher de ce Cardiology. Qui bien entendu est au retour aux sources ce que Mireille Mathieu est à l’emocore : un mensonge grossier. Mais passons outre ce fait des plus communs, passons le fait qu’au vu de cet album je n’ai décidément plus l’âge pour
écouter ce genre de groupe. Après tout les Good Charlotte ont bercé mon adolescence avec leurs premiers albums, et il m’arrive d’encore les écouter. L’objectivité sera donc le maître mot de cette chronique.

Cela devient une habitude, l’album commence par une introduction. Dans le même genre que "Good Morning Revival" mais encore plus courte. On est loin de "A New Beginning" ou "Once Upon A Time – The Battle Of Life And Death". Next. "Let The Music Play" : voilà un titre pour le moins original… Mais trompeur, car le rendu est plutôt réussi. La voix de Joel Madden est toujours aussi unique et agréable, le refrain est catchy et les lignes de chant rappellent le meilleur de The Young And The Hopeless. Le break électro, relent de Good Morning Revival, est assez court pour ne pas gâcher le morceau. S’ensuit "Counting The Days", qui est sûrement le morceau le plus punk de l’album. Des lyrics de rageux : « Wake up, go to work, come home, it’s not working / We’ve been living our whole lives / On a system that is broken », des gang vocals, un rythme saccadé. Bon il y a toujours cette fâcheuse manie de poser un clavier, mais il reste assez discret.
"Silver Screen Romance" va s’assurer de la transition. Ce morceau powerpop, cependant rythmé avec sa batterie carrée et ses « Hey Hey », fait ressortir le côté électro bien dégueulasse (excusez pour le langage) du précédent effort : qu’est-ce que c’est que ce break au clavier et à la voix électro complètement ridicule ? Espérons qu’ils ne se soient pas pris au sérieux. La descente vers les mauvais penchants du groupe ne fait que commencer : "Like It’s Her Birthday", premier single, est à vomir. Les GC pensent sûrement que c’est branché d’introduire tous ces samples électro de mauvais goût mais à part finir dans les discothèques où trois pauvres soûlards lèveront les mains en (croyant) chanter le refrain, on cherche encore l’utilité du morceau. On pensait qu’ils avaient retenu la leçon avec "Keep Your Hands Off My Girls", mais il faut croire que non. Et ce n’est pas le solo de cinq secondes qui sauvera le morceau, au contraire il prouve plutôt que le groupe n’assume pas complètement son côté disco.

La suite est un condensé de rock/électro/disco plus ou moins réussi. Quant aux lyrics, ils tournent autour des filles (on ne change pas une équipe qui gagne) et sont plus ou moins affligeants, comme en témoigne "Sex On The Radio" : « I took her out to eat / Cause we were in a city that neither one of us knew / We never went to sleep / Cause when the sun came up, we knew that we would have to go ». Très intéressant. Du moins le morceau a le mérite de nous faire entendre la basse de Paul Thomas. A l’écoute de ces titres, tout ce qui vient à l’esprit est le fait que Billy Martin a bien dû s’éclater sur ce disque. "Alive" aurait pu être un bon morceau mais le clavier, tel un vilain garnement, saute sur chaque occasion pour insérer ses gimmicks. "Harlow’s Song" se perd dans toutes les inspirations du groupe : des claps-claps r’n’b, des beats et autres arrangements électro, une guitare soliste… Ajoutez un piano, un violon, une rythmique lente, des lyrics de cœur brisé murmurés puis pleurés et on obtient un fourre-tout se voulant épique mais provoquant autant d’effet que le dernier Linkin Park : un flop. Tant qu’on y est, on ajoute un interlude inutile (comme 90% des interludes) au clavier bien évidemment, mais c’est peut-être le seul morceau où il ne fait pas tâche.
Au milieu de tout çà se trouve "Standing Ovation" qui attire déjà plus l’attention. Les instruments respirent enfin, Joel est de nouveau émotionnel (même si les lyrics auraient pu être moins clichés) et pousse sa voix sur le break, accompagné de chœurs. Un petit coup de violon pour parfaire le tout, et vous obtenez un des meilleurs morceaux de l’album (faut dire que la concurrence n’était pas rude). "1979" a aussi le mérite de nous réveiller grâce au bon mix de la guitare sèche. Mais les lyrics tatillonnent entre vie personnelle de Joel (ou plutôt de ses parents, 1979 étant son année de naissance) et faits divers sur la même année. Et puis le « It was a good good year » on s’en serait passés, déjà qu’on a droit au fameux « It’s gonna be a good good night » sur le single… Le trio final peine aussi à convaincre : "There She Goes", trop convenue, passe à la trappe ; "Right Where I Belong" sonne comme un mix déjà entendu de Linkin Park et 30 Seconds To Mars avec cet accord de guitare constant et monotone et ces touches électro épiques ; enfin la chanson titre, totalement électro, n’est pas des plus mémorables même si la voix et les chœurs doucereux type "Where Would Be Now" sont agréables.

Cardiology se retrouve tout simplement le cul entre deux chaises. D’une part le côté pop-punk refait surface sur les premiers morceaux et dans certaines parties de composition, d’autre part l’électro-rock s’assume plus ou moins sur les deux-tiers de l’album. S’assume plus ou moins en effet, car le groupe ne semble pas avoir voulu tomber totalement dans ce carcan comme il l’avait fait sur Good Morning Revival. Et cela les dessert peut-être au final, car des morceaux comme "Dance Floor Anthem", totalement électro, avaient cependant le mérite d’être catchy. Ici la bande à Madden évolue à tâtons, ne voulant pas trop pencher d’un côté ou de l’autre de la balance. Au final, peu de titres retiennent vraiment notre attention, un EP aurait suffi à condenser les meilleures. La prochaine fois qu’ils veulent revenir aux sources, qu’ils commencent peut-être par éliminer le clavier. 

6,5/10

Benoît D.

01 Introduction To Cardiology
02 Let The Music Play
03 Counting The Days
04 Silver Screen Romance
05 Like It's Her Birthday
06 Last Night
07 Sex On The Radio
08 Alive
09 Standing Ovation
10 Harlow's Song (Can't Dream Without You)
11 Interlude - The Fifth Chamber
12 1979
13 There She Goes
14 Right Where I Belong
15 Cardiology





11 commentaires :

Maatyeu a dit…

J'attendais cette chronique avec impatience. Et je la trouve juste =)

Personnellement, je suis resté de marbre après plusieurs écoutes, aucune vraie bonne chanson ne se dégage. Même Counting the days et Standing Ovation, qui surpassent un peu les autres, sont loin d'être de très bon titres.

Rien ne reste, ça rentre par une oreille et ça ressort immédiatement par l'autre.

Ce que je me demande, c'est pourquoi avoir mis 6,5/10 ? 13/20 !
On n'est plus au collège ! Il faut les noter comme des grands maintenant !

Après plusieurs écoutes (4 ou 5), je ne vois pas comment je pourrais mettre plus de 6 ou 7/20

Anonyme a dit…

J'ai suivis ce groupe depuis leur début dans mes années collège et j'avais toujours suivis y compris Good Morning Revival qui restera leur seul album que j'écoute encore (non mais sérieux vous avez quoi contre cet album? il fait partie de ces albums uniques, c'est un chef d'œuvre dans le genre musique catchy "ado".. )

Mais la ils nous sorte ce truc, l'expression d'avoir le cul entre deux chaises lui conviens effectivement. Et il est vide cet album.. je dirai qu'il est réserver aux collégiens et encore il est moins catchy que les autres, ennuyeux et lassant.. Bref c'est une bouse cette album il faut le dire..

Je suis d'accord sa vaut 4/10 pas plus..

cedleced a dit…

Moi ça a été le premier album, et le deuxieme basta. Après ce n'est que de la daube, ou on nous fait croire à l'esprit punk tatoué, alors qu'on roule en Rolls, et qu'on se tapent Paris Hilton. Puis les textes sans fond, c'est bon quand t'as 15 ans, mais y'a un moment ou il faut arrêter quoi.
Je n'espère que l'échec.

Alternativ News a dit…

Effectivement la note peut paraitre haute au vu de la chronique. Mais GC reste malgré un tout un groupe qui m'a marqué, d'où le fait d'une note supérieure à 5. Je crache rarement sur les groupes que j'ai autrefois aimé, donc celui-ci ne fera pas exception.
Ensuite il faut reconnaitre que "Counting The Days", "Let The Music Play" et "Standing Ovation", sans être mémorables, sont assez catchy. Certes 3 chansons sur 15 ca fait maigre. Mais on monte à 6.
Le 0,5 en plus, c'est parce que je suis de nature généreuse ahah.
Ceci dit en faisant un tour sur le web, les notes sont bonnes. A croire que la presse a de la merde dans les yeux. D'ailleurs ceci est un sujet intéressant : à l'instar des groupes qui grossissent et deviennent mauvais, est-ce que la presse musicale se met à aimer les daubes et cracher sur les bons albums (quand ils en parlent) en grossissant ? Je dirais oui. Mais revenons à nos moutons.

Maintenant si un autre groupe aurait fait cet album, je n'aurais pas donné plus que 4. Vous le voyez de toute manière à la chronique. Mais ce n'est pas n'importe quel groupe. Et en raisonnant en sens contraire, je ne voulais pas être trop exigeant en sachant que c'est GC donc je les descends dès qu'ils font un truc moins bon.
Enfin voilà ce 6,5 résulte d'un processus complexe comme peuvent le voir ceux qui ne se sont pas endormis sur mon explication !
Et Good Morning Revival est pas mauvais, mais loin d'être bon. La seule chanson que j'ai plaisir à écouter est "Dancefloor Anthem". Mais lui au moins assumait son côté électro/disco.

Benoît

Anonyme a dit…

Justement sachant que Good Charlotte est capable de beaucoup mieux, il devrait presque être noté plus sévèrement.. Enfin on ne vas pas en débattre ton point de vu peu se comprendre aussi et la chronique est de toute façon très bonne^^

Et pour la presse, il n'ont rien a gagné a flingué un groupe très populaire, il pense avant tous a être suivi par le plus grand publique..

Ps: si vous connaissez le site sputnikmusic, on peu y voir que le groupe prend plutôt chère niveau note (et perso je suis souvent d'accord avec la moyenne des notes des lecteur chose assez rare..) sa peu donner une idée sur la réception d'un album^^

Alternativ News a dit…

Pas très objectif ça, Ben! C'est pas parce que t'aimais avant qu'il faut remonter la note, haha. Pour ce qui est du lecteur qui a parlé des "lyrics sans fond", il faut signaler qu'il n'y a JAMAIS eu de font dans les lyrics de Good Charlotte... GIRLS DON'T LIKE BOYS, GIRLS LIKE CARS AND MONEYYYY.

Romain

Alternativ News a dit…

Y'a quand même eu des textes sur leur père qui étaient assez touchants et bien écrits.

Alucard.

knotmaggot57645 a dit…

Pas entièrement d'accord avec la chro et carrément pas d'accord avec les commentaires des utilisateurs.

Pour Like it's her Birthday le groupe l'a dit : ils ont toujours tenu a faire une chanson fun dans chacun de leurs albums.Et puis le solo n'est pas si dégeu.
Pas d'accord non plus pour ton avis sur Right Where I belong qui pour moi est peut être un des meilleurs titres de l'album.Même si le riff fait assez cliché la chanson reste malgré tout agréable.

Sinon pour le reste ta chro reste malgré tout objective et réussite.

Maintenant passons au commentaire des internautes:

"à l'esprit punk tatoué, alors qu'on roule en Rolls, et qu'on se tapent Paris Hilton."

Bon je veux bien que les frères Madden c'est un peu "faites ce que je dis pas ce que je fais " mais qu'on soit d'accord le groupe ne c'est jamais affirmé comme des punks et encore moins comme un groupe engagé comparé à d'autres.

"Puis les textes sans fond"

Pareil ce groupe n'a jamais fais dans le chef d'œuvre niveau parole , il faut s'y faire les paroles sont simples tout comme leurs musique , Good Charlotte n'a jamais été Dream Theater.

Bon cela dit même si j'apprécie le retour au source je suis un peu déçu qu'il n'est pas fait quelque chose de différent tout comme ils prétendaient le faire entre Young and the hopeless ,chronicles et good morning revival.

Pour ma part assez satisfait : 7/10

Dreavyn a dit…

Difficile d'avoir un avis objectif quand on est un amateur hein ;)

Mais dans un sens, quand on est capable de placer une comparaison entre Aiden est My Chemical Romance il est normal d'être capable d'écrire autant de connerie dans le meme texte.

Alucard a dit…

Je pense que tu voulais répondre à ma chronique sur Aiden mais que tu t'es planté.

La comparaison entre Aiden, MCR et AFI ? Trois groupes punk/post-hardcore qui ont émergés à peu près en même temps (même si AFI a commencé bien avant) et qui partageaient un certain côté "gothique".

C'est sûr, si t'as pas connu ces groupes avec leurs premiers albums (sauf AFI) et à un moment bien précis, la comparaison tu peux pas la voir.

Sylvain.

Alucard a dit…

Puis si tu penses que les chroniques "pro" sont meilleures, contente toi de celles de Rock One (trop objectives LOL) et vient pas polluer ici ;)

Sylvain.